La Tunisie a opté, au cours de ces dernières années, pour l'intensification et la diversification des relations avec les pays asiatiques aux plans politique, économique, scientifique et culturel. Mention spéciale a été accordée pour le Japon dont les deux parties ont célébré, en 2006, le 50ème anniversaire de la coopération et des relations diplomatiques. Et d'ailleurs les Nippons sont très intéressés par des investissements ciblés en Tunisie. Lors de la visite effectuée, la première semaine du mois courant, par une délégation d'officiels et d'hommes d'affaires tunisiens au Japon, les deux parties ont souligné, qu'à ce stade des relations bilatérales, il est important d'œuvrer ensemble pour assurer une présence plus active des investisseurs japonais en Tunisie. A cet égard, un séminaire sera organisé au Japon pour présenter les grands projets prévus par le 11ème plan de développement (2007-2011), d'autant plus que les promoteurs japonais seront invités au mois de Juin au Forum de Carthage pour l'investissement. Japonais et Tunisiens ont convenu de prévoir une action promotionnelle conjointe entre le Japon external Trade organisation (JETRO) et l'Agence de promotion des investissements extérieurs (FIPA) visant à sensibiliser les entreprises japonaises installées en Europe aux opportunités d'investissement en Tunisie. Le JETRO a fait part, également, de sa disposition à faciliter l'accès de produits tunisiens sur le marché japonais à travers l'association de la Tunisie aux différentes manifestations promotionnelles organisées par cette institution ainsi qu'à travers l'élaboration d'outils promotionnels pour certains produits tunisiens comme l'huile d'olive. A signaler qu'au niveau des échanges commerciaux, le Japon importe pour une valeur de 29 millions de dinars et exporte vers la Tunisie pour 318 millions de dinars.
Crédits japonais Le Japon est le deuxième fournisseur d'aide publique au développement (60 millions de dollars) à la Tunisie après la France. Il s'agit de l'un des principaux partenaires financiers de la Tunisie qui accordent des prêts concessionnels et non liés, des crédits Eximbank non liés et des emprunts obligataires sur le marché financier (Samurai). En effet, les aides japonaises accordées à la Tunisie ont atteint en 2003 une enveloppe de 96 millions de dinars. Quant aux crédits, ils s'élèvent à 2,70 milliards de dinars. La Tunisie fait ainsi partie d'un cercle restreint de 16 pays (14 pays asiatiques, Pérou, Tunisie et récemment le Maroc) qui bénéficient de ces crédits annuels. En avril 2007, le Japon vient d'octroyer deux nouveaux prêts à la Tunisie. Le premier prêt, d'un montant de 5.260 millions de Yens (environ 58 millions de DT), est relatif au projet intitulé ''gestion des ressources en eau dans les Oasis du sud''. Le deuxième prêt, d'un montant de 6.277 millions de yens (environ 69 millions de DT), concerne la mise en place d'une ligne de crédit pour le financement d'investissements dans le secteur privé. Rappelons que la décision de l'agence japonaise de notation financière (R&I) d'améliorer la notation du risque souverain de la Tunisie de BBB+ à A- ne manquera pas de consolider la confiance dont jouit la Tunisie sur la scène financière internationale.
Réalisations et projets japonais Au rayon des réalisations, figure au plan industriel, la construction, depuis 1999, de la centrale électrique privée de Radès à laquelle participe l'entreprise japonaise Marubéni et financée en grande partie par des institutions financières nipponnes. Autres réalisations qui viennent illustrer l'excellente qualité de ce partenariat : l'octroi d'un bateau de recherche halieutique à l'Institut National des Sciences et Technologies de la Mer et de deux autres pour la formation à l'Ecole de Pêche de Mahdia, la construction d'une école de pêche à Bizerte, la réalisation d'importantes études de développement dans les secteurs névralgiques tels que les mines et le tourisme, l'appui au programme familial, la mise à niveau de l'industrie tunisienne et l'augmentation du nombre des experts et volontaires en Tunisie. Dans un proche avenir, la réalisation en partenariat de trois mégaprojets ne manquera pas d'améliorer la visibilité de la présence japonaise en Tunisie. Il s'agit du projet du pont Radès-La Goulette, le tronçon autoroutier M'saken-Sfax et le technopôle de Borj Cédria. En effet, le projet du développement durable des ressources de la pêche au golfe de Gabes est un des principaux projets financés et gérés par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en Tunisie. Ce projet vise à faire participer les marins-pêcheurs à la régénération des herbiers marins au golfe de Gabes et à leur inculquer les bonnes pratiques de pêche et techniques de bonne gestion des ressources marines afin de mettre fin à la pêche anarchique dont a souffert le golfe pendant des décennies. L'agence japonaise JICA mène, en outre, des études et recherches en collaboration avec la technopole de Borj Cedria et les laboratoires japonais de recherche dans le domaine de la biotechnologie afin de déterminer les spécificités chimiques de l'huile d'olive tunisienne, outre la découverte des spécificités thérapeutiques de certaines plantes aromatiques et épineuses et l'analyse de l'eau et du sol. Par ailleurs, et en vue d'aider les entreprises tunisiennes à améliorer leur productivité et la qualité de leurs produits, l'agence dirige depuis le début de l'année 2006, un programme pilote dans ce domaine ciblant 30 entreprises opérant dans les secteurs de l'agroalimentaire et des industries mécaniques et électriques. A cet égard, les responsables de la Banque japonaise de coopération internationale (JBIC) ont fait part de la disposition de la JBIC à soutenir les efforts déployés par la Tunisie sur la voie de la croissance et à œuvrer afin de promouvoir l'investissement japonais en Tunisie. Notons que le Japan bank for international coopération (JBIC) a confirmé sa contribution à la réalisation du projet du technopôle de Borj Cedria qui constituera un cadre favorable à l'implantation d'entreprises japonaises. Et pour ne rien oublier, un protocole d'accord tuniso-nippon portant sur l'intensification de la coopération entre les secteurs privés des deux pays a été signé, à Tokyo, au cours de l'été 2005.