Le Temps-Agences - Les Etats-Unis maintiennent la visite prévue du président afghan Hamid Karzaï à Washington le 12 mai, a indiqué hier un haut responsable américain, après la polémique suscitée par les propos de M. Karzaï à l'encontre des pays occidentaux. "Il n'y a pas de changement" à la visite prévue, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Barack Obama, le général James Jones, à bord de l'avion présidentiel qui ramenait M. Obama de Prague où il a signé un traité de désarmement nucléaire avec la Russie. La Maison Blanche avait laissé entendre cette semaine que la visite de M. Karzaï pourrait être annulée à la suite des déclarations du président afghan accusant les Occidentaux d'avoir été à l'origine des fraudes électorales lors de la présidentielle de 2009. Le général Jones a expliqué que la Maison Blanche considérait que l'incident était clos. "Cette période est terminée", a-t-il déclaré, précisant que M. Obama avait écrit à son homologue afghan une lettre "respectueuse" et "directe" pour le remercier de l'avoir reçu à Kaboul fin mars. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision ABC, M. Obama a rappelé que l'intervention alliée en Afghanistan visait à éliminer Al-Qaïda, qui a préparé depuis ce pays les attentats du 11-Septembre. "Je pense que le président Karzaï est un partenaire crucial dans cette perspective, car si l'on réussit sur le plan militaire mais pas sur le plan civil, la région restera instable", a estimé M. Obama. Comme on lui demandait si M. Karzaï était toujours un "partenaire" pour les Etats-Unis, M. Obama a répondu: "il a été un partenaire jusqu'à présent". Le président américain a jugé que son homologue afghan, accusé de ne rien faire contre une corruption omniprésente, était "déterminé" à faire de l'Afghanistan un pays "qui fonctionne". "Cela ne veut pas dire que c'est facile et cela ne veut pas dire que nous n'aurons pas lui et moi nos divergences quant au rythme auquel cela doit se faire", a-t-il ajouté.M. Karzaï "a sa propre politique intérieure à gérer", a relevé M. Obama, tout en estimant que "des progrès réels" avaient été accomplis dans le pays.