Mercredi 21 avril 2010 aura lieu à Sidi Jmour, Djerba, l'ouverture tant attendue du premier centre culturel privé en Tunisie. Un méga projet bâti sur un terrain de vingt hectares, dont le coût de construction a atteint les deux millions de dinars et qui a nécessité une quinzaine d'années, entre étude et réalisation, avant de voir le jour. Ces données nous ont été révélées lors d'un point de presse organisé à Chérif Fine Art, Sidi Bou-Saïd, par Hamadi Chérif, galeriste et collectionneur d'art contemporain de renommée mondiale, qui a consacré sa vie au service de l'art depuis qu'il vivait à l'Etranger et animait des galeries à Paris, Genève et Beyrouth. Ces dernières années, c'est surtout dans l'île des rêves qu'il passait le plus clair de son temps pour mener à terme l'œuvre d'une vie : un Centre International d'Art et de Culture qui aurait, selon ses souhaits, la dimension d'une fondation, à l'image des résidences d'artistes florissants dans les pays développés. Un temple dédiéà la culture en partage Telle que décrite par son propriétaire, Dar Chérif est conçue à la façon des Houch, (habitation traditionnelle de Djerba). Bordée de palmiers, l'architecture est dépouillée et discrète. Les murs sont d'une éclatante blancheur. La terrasse offre une imprenable vue sur mer. Vitrine ouverte sur le monde, le centre se veut un lieu d'échange permanent entre différentes cultures. Il abrite six ateliers et des salles d'expositions à même d'abriter plusieurs activités en même temps. Le maître des lieux y a conçu également une salle polyvalente ; un espace modulable, adaptable aux diverses formes de scénographie. Pour les expositions internationales d'arts plastiques et les spectacles de grande envergure, Dar Chérif est dotée d'espaces pour la danse, la musique, le théâtre, le cinéma et les conférences ainsi que d'un café littéraire… Un véritable creuset culturel où circulent savoirs, idées et créations pour, selon les termes de Hamadi Chérif, « mieux connaître l'autre et nous faire connaître ». Rappelons que le Centre s'adresse à un public averti et amateur d'art, désirant participer aux événements culturels contemporains. Il est ouvert à tous les projets d'artistes, tunisiens et étrangers, après être soumis à une étude appropriée. Ecoles de Paris et de Tunis Pour l'inauguration, date phare dans la vie culturelle locale, on présentera une exposition magistrale, réunissant les œuvres de « l'Ecole de Paris » et celles de « l'Ecole de Tunis », prêtées par le musée de Montparnasse et par les collectionneurs privés. Pour « l'Ecole de Paris », la sélection a été faite, grâce aux soins de trois commissaires : Sylvie Buisson, Colette Giraudon et Rosemarie Napolitano qui ont choisi d'exposer des œuvres de peintres illustres qui ont fait la gloire de l'Ecole de Paris : des Modigliani, Chagall, Soutine, Foujita, Derain, Pascin, Loutreuil… Celles de l'Ecole de Tunis, sont signées Farhat, Yahia, Ben Salem, Mifsud, Roubtzoff, Levy, Naccache… La cérémonie d'ouverture verra la présence d'éminentes personnalités tunisiennes et étrangères du monde de la culture et du Tourisme ainsi que de nombreux représentants des médias. Parmi les invités de marque, le petit fils de Derain, l'épouse de Nello Levy, le fils de Jules Lellouche et la fille de Gaëtan Mifsud. Seront également présents, le directeur de la galerie Cazeau (Paris), et Edgar Knoop, président de l'Académie des Beaux Arts de Munich. A tout ce beau monde, une animation des plus raffinées sera assurée par Alain Alexandre, danseur classique qui présentera une chorégraphie en relation avec les années folles de Montparnasse. Yann Dix, fils du célèbre artiste allemand, Otto Dix et son orchestre proposeront un concert de jazz. Enfin, un parfum de notre patrimoine se répandra à Dar Chérif avec la performance attendue de deux groupes de musiciens folkloriques de Medenine et Zarzis. La programmation prévoit pour 2010 le cirque contemporain d'Amiens, des spectacles de musique et de chant au cours du mois de ramadan, des concerts de jazz et un cycle de cinéma américain, en collaboration avec l'ambassade des Etats-Unis. Souhaitons bel avenir à ce nouveau fleuron de la culture.