Les épreuves d'éducation physique qui comptent pour le bac sport ont toujours été marquées par des manifestations jubilatoires à travers les rues, devant ou dans les établissements et qui sont souvent accompagnées de comportements bizarres envers les passants et de conduite malveillante envers les agents administratifs et le corps enseignant. Des dégâts matériels ont également pu être remarqués lors de ces manifestations qui peuvent s'étendre sur une semaine ou plus selon le calendrier de l'examen. Ce grand rendez-vous annuel, qui a commencé d'abord dans le Grand Tunis, se manifeste de plus en plus dans les grandes villes. Cette manifestation a fait l'objet de vives réactions tous azimuts (citoyens, enseignants, administration, autorités…) et a donné lieu à plusieurs commentaires de presse. Des voix se sont élevées pour demander la suppression de ces épreuves de bac sport tant que la note reçue par le candidat ne change pas pratiquement grand-chose à la moyenne annuelle obtenue en éducation physique. D'autres ont proposé d'organiser ces épreuves de bac sport dans leurs lycées respectifs en faisant appel à des examinateurs d'autres établissements. D'autres encore ont suggéré de passer ces tests sportifs en une seule date pour toutes les sections pour en sortir avec le minimum de dégâts, sachant que, de cette façon, la « Dakhla » ne se produit qu'une seule fois. Sanctions disciplinaires sévères Des mesures sont prises par le ministère de tutelle pour garantir un déroulement normal et sans heurts ni tapage sur la voie publique, vu que les épreuves d'éducation physique constituent un examen normal tout comme les autres subies par les candidats dans différentes disciplines. Les épreuves du bac sport de cette année qui débutent le 26 avril et se poursuivent jusqu'au 10 mai seront, espérons-le, passées dans des conditions propres à créer une ambiance favorable sans aucun dérapage. En effet, une note administrative émanant du ministère de l'Education a été adressée récemment aux directeurs régionaux qui l'ont communiquée, à leur tour, à tous les directeurs et les proviseurs des lycées secondaires pour les exhorter à prendre les mesures nécessaires en vue d'un bon déroulement des épreuves du bac sport 2010. Pour ce faire, les chefs des établissements ont informé les candidats intéressés de la nécessité de se comporter convenablement avant, pendant et après les épreuves, soit en affichant le texte des nouvelles mesures, soit en avisant par courrier postal leurs parents. Faute de quoi, ils seront exposés à des sanctions disciplinaires sévères. Certains directeurs ont fait signer aux élèves candidats des engagements dans ce sens. Leurs parents ont également été informés des risques encourus par leurs enfants au cas où ils seraient impliqués dans des actes d'indiscipline ou de désordre. Parmi ces mises en garde, on peut noter que tout élève impliqué dans n'importe quel incident avant, pendant ou après les épreuves du bac sport est passible de sanctions sévères allant jusqu'à la privation du rachat. C'est donc un rappel à l'ordre des élèves qui sont tenus de veiller au bon déroulement de ces épreuves sportives et un message adressé aux parents qui doivent encadrer leurs enfants et les prévenir contre toute dérive. Il a été procédé cette année à la programmation d'une seule journée pour toutes les sections appartenant à un même lycée, alors qu'auparavant, on regroupait deux ou trois sections ensemble de telle sorte que les élèves de la terminale avaient l'occasion d'organiser leur fameuse « Dakhla » plus qu'une fois. Le regroupement de tous les candidats en une seule journée éviterait que les incidents soient répétés et les dégâts amplifiés. Nous croyons savoir que des agents de sécurité seront appelés à contrôler l'accès aux lieux des épreuves pour empêcher les intrus d'y accéder ; seuls les candidats munis de leur convocation sont autorisés à entrer au centre d'examen, mêmes les accompagnateurs ne sont pas acceptés. Les élèves voient dans ces mesures une limitation à leur liberté De telles mesures ont été bien accueillies par les acteurs scolaires (enseignants, administration, parents…), quoiqu'elles n'aient pas fait l'approbation de tous les élèves qui voient dans ces mesures une limitation de leur liberté, prétextant que le bac sport est une occasion unique qui se présente une fois par an où il est permis aux élèves de se défouler et de faire la fête ! Or, il s'est avéré que ce qu'ils appellent « Fête » dégénère souvent en incidents graves causant un grand désordre sur la voie publique et des dégâts importants dans les équipements des établissements scolaires. « Personnellement, je suis pour ces nouvelles mesures qui pourraient mettre fin à ces agissements qui ne sont pas justifiables, nous a déclaré un proviseur d'un grand lycée à Tunis, le bac sport est un examen tout comme les autres (maths, français, sciences…), pourquoi les épreuves de ces matières ne sont pas suivies de fêtes ? Il n' y a donc pas de raison qu'on le fasse après chaque examen de bac sport ! Il faut que ce rite de Dakhla disparaisse et que les élèves se concentrent plutôt sur leurs révisions pour se préparer convenablement aux épreuves écrites du bac qui sont imminentes ! » De notre part, espérons que ces nouvelles mesures soient appliquées rigoureusement pour que les épreuves du bac sport ne soient plus accompagnées de pagaille et de dégâts ! Hechmi KHALLADI