" Souriez, vous êtes flashé ! ". C'est sous ce slogan d'un humour désespérément noir, que les autorités françaises avaient, plusieurs années en arrière, cherché à familiariser les conducteurs avec l'œil infaillible d'une machine à calculer la vitesse. Chez nous, depuis déjà quelques mois, les pouvoirs publics ont entamé un travail de sensibilisation et aussi, d'avertissement en douce... A l'évidence, on n'a pas pris ces radars au sérieux. Sans doute parce que les faisceaux de communications et de sensibilisation s'avèrent, après coup, plats, rébarbatifs et nullement dissuasifs. Sans doute, aussi, parce que les Tunisiens sont connus pour leur désinvolture péremptoire au volant, ce qui nous vaut le triste palmarès de troisième pays au monde où l'on enregistre le plus d'accidents. Maintenant, une question mérite d'être posée : pourquoi l'administration est-elle restée évasive quant à la date de mise en application de ces radars ? Par ricochet, que cherche-t-on à travers cette technique de mystification : à savoir, implanter douze radars automatiques immédiatement opérationnels sans en avertir les usagers de la route ? Quelque part, l'administration ne communique pas ; elle n'intègre toujours pas l'opportunité de se rapprocher des citoyens. A quelle fin ? Pour les 2500 infractions enregistrées en trois jours ? C'est désolant et cela confirme ce constat d'indiscipline des Tunisiens au volant. Sauf que tout dépend de l'approche qu'on veut adopter : un radar dissuasif ou répressif ? Si l'objectif consiste à réaliser des records de " flashage " avec, en prime de substantielles amendes, eh bien, la culture de la dissuasion fera défaut. Plutôt, on jouera au chat et à la souris.