Le Temps-Agences - Ségolène Royal, symbole de la "vague rose" des régionales de 2004, la candidate socialiste appelle les Français à un "vote d'audace" au premier tour pour concrétiser cet "événement planétaire" que représenterait à ses yeux son accession à l'Elysée. Première femme à avoir une réelle chance de remporter la magistrature suprême, elle fait fi de sondages qui la placent derrière Nicolas Sarkozy depuis plus de deux mois, oscillant entre 22% et 27% des intentions de vote. Face à ce qu'elle vit comme une intoxication des électeurs, elle affiche sa sérénité, sûre d'être sur la "bonne route". Partisane de la "démocratie participative" sur laquelle elle a construit son "pacte présidentiel", Ségolène Royal dit faire confiance à l'intelligence des électeurs qui, elle l'assure, ne voudront pas de la société de "fractures" que prépare selon elle Nicolas Sarkozy. Vincent Peillon, porte-parole de campagne, n'entrevoit pas un problème de deuxième tour. Même le niveau très bas des autres candidats de gauche, susceptibles de se reporter sur la candidate du PS le 6 mai, ne l'inquiète pas. "Sur mon caractère, je crois qu'il y a une qualité très importante qu'avait François Mitterrand, c'est le sang-froid. Et pour tenir ce que j'ai tenu je crois que je peux revendiquer cette qualité", a expliqué la candidate sur TF1. Douée d'un indéniable flair politique, la candidate socialiste a réussi depuis un an plusieurs "coups", jouant à quitte ou double avec les fondamentaux du PS pour s'adresser à l'ensemble des Français. Comme lorsqu'elle propose l'encadrement militaire des jeunes délinquants ou suggère que chaque foyer français se dote d'un drapeau tricolore. Elle a parfois réussi à imposer son tempo à son principal rival, obligeant Nicolas Sarkozy, à qui elle dispute la réhabilitation de la "valeur travail", à faire volte-face. Face à François Bayrou, venu troubler le duel PS-UMP dans lequel elle aurait préféré s'installer, Ségolène Royal assure incarner "le seul vrai changement". Pas de programme, pas d'équipe et "co-responsabilité" de l'état "désastreux" dans lequel la droite laisse la France, "cela fait beaucoup" pour un seul homme, martèle la candidate socialiste à l'encontre du candidat centriste.