Des colons mettent le feu à une mosquée en Cisjordanie Le Temps-Agences - Une mosquée a été partiellement détruite hier avant l'aube par un incendie dans le village d'Al-Loubban al-Charquiya, au nord de Ramallah. L'incendie a jeté une ombre, hier, sur la reprise du dialogue israélo-palestinien. "Le président Abbas condamne l'incendie d'une mosquée à Al-Loubban al-Charquiya par des colons extrémistes et considère que la responsabilité en incombe au gouvernement israélien parce que l'armée protège les colons", a indiqué le bureau de M. Abbas dans un communiqué. Le sinistre a été attribué par les responsables locaux palestiniens à des colons juifs. Toutefois, selon des enquêteurs israéliens sur place, il pourrait avoir été provoqué par un "court-circuit". "Cette attaque criminelle menace les efforts pour relancer le processus de paix", a estimé le communiqué du président Abbas. La reprise des contacts israélo-palestiniens, qui s'annoncent difficiles, est attendue dans les prochains jours après le feu vert donné samedi par la Ligue arabe au président Abbas pour des discussions indirectes, dites de "proximité", sous l'égide de M. Mitchell. Ces pourparlers, qui prendront la forme de navettes de M. Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington, sont censés durer quatre mois. Ils sont interrompus depuis près de 18 mois. En guise de préparatifs, le président américain Barack Obama a eu lundi une conversation téléphonique de 20 minutes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Ils se sont entretenus du processus de paix et des discussions de proximité qui doivent débuter très vite", a indiqué un porte-parole de Netanyahu. Selon l'ambassade des Etats-Unis, George Mitchell devait consulter hier les membres de son équipe. Il doit rencontrer aujourd'hui Netanyahu à Al Qods et s'entretiendra vendredi avec Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie. Les Palestiniens doivent officiellement donner leur aval au lancement des négociations indirectes à l'occasion d'une réunion du Comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) samedi à Ramallah. Selon les médias israéliens, Netanyahu n'a pas l'intention de nommer une équipe spéciale de négociateurs pour ne pas, dit-on, favoriser des fuites à la presse. Les discussions du côté israélien seront conduites par Yitzhak Molho, un avocat proche du Premier ministre. La plupart des commentateurs israéliens se montrent pessimistes sur les chances d'une percée diplomatique. Sur le fond, des divergences capitales persistent sur les dossiers clefs: tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut d'Al Qods, avenir des colonies juives de Cisjordanie et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Pour le quotidien anglophone de droite Jerusalem Post, les "attentes sont à ces points limitées que tout succès constituerait une véritable surprise". Malgré les pressions exercées par les Etats-Unis, Netanyahu s'est refusé pour le moment à annoncer publiquement un gel de la construction réclamé par les Palestiniens dans les quartiers arabes d'Al Qods-Est, dont l'annexion par Israël en 1967 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. La dernière tentative américaine de relancer un dialogue, en mars, avait précisément échoué en raison de l'annonce d'un projet controversé de construire 1.600 logements israéliens à Al Qods-Est. ----------------------- Nouvelle loi palestinienne Interdiction du travail dans les colonies juives Le Temps-Agences - Soucieux d'endiguer l'expansion des colonies juives en Cisjordanie, le gouvernement palestinien veut interdire à ses ressortissants de travailler dans ces unités de peuplement à partir de l'année prochaine. Le ministre de l'Economie, Hassan Abou Libdeh, a présenté les dispositions d'une nouvelle loi qui prévoit de supprimer certaines relations commerciales avec les colonies israéliennes. Les contrevenants risqueront cinq ans de prison et une amende pouvant s'élever jusqu'à 14.000 dollars. "Ceux qui travaillent dans ces colonies contribuent au soutien de ces colonies, ils contribuent largement à la pérennité de ces colonies, et de fait ils méritent une sanction renforcée", a expliqué Hassan Abou Libdeh. Ces sanctions n'avaient pas été dévoilées lorsque le président palestinien Mahmoud Abbas avait promulgué le mois dernier une loi interdisant le commerce de biens marchands avec les Israéliens résidant dans une centaine de zones de peuplement en Cisjordanie. Depuis le début de cette campagne de boycott lancée en janvier, le nombre de Palestiniens travaillant dans ces enclaves est passé de 33.000 à 25.000, a précisé Abou Libdeh. Le plus souvent les Palestiniens sont employés dans les secteurs du bâtiment, de l'agriculture et de l'industrie. Ils devront avoir abandonné leur emploi à la fin de 2010. Pour compenser ces pertes d'emploi, l'Autorité palestinienne va inciter les entreprises locales à embaucher de la main d'oeuvre. Certaines ont déjà répondu de "manière encourageante" à cette initiative, a précisé le ministre de l'Economie. Les autorités palestiniennes espèrent que cette campagne, qui ne concerne pas les biens fabriqués en Israël - produits souvent essentiels pour les consommateurs palestiniens -, sapera la viabilité des colonies. Les Palestiniens se sont en outre tournés vers les membres de l'Union européenne pour qu'ils soutiennent leur initiative. Les saisies de produits provenant des colonies en Cisjordanie s'élèvent à 200 millions de dollars depuis le début du boycott.