Au lendemain de la victoire de son parti aux élections législatives britanniques, le leader des Tories, David Cameron, a tendu la main hier aux libéraux-démocrates. Si le parti conservateur a remporté les élections législatives en sièges et en suffrage, il n'a pas réussi à décrocher une majorité absolue, l'obligeant à nouer une alliance avec les Lib-Dem de Nick Clegg pour former un gouvernement. "Je veux faire une offre large, ouverte et globale aux libéraux démocrates. Je veux que nous travaillions ensemble pour résoudre les problèmes importants et urgents de notre pays", a indiqué Cameron. Plus tôt dans la journée, Clegg avait estimé que les conservateurs, ayant recueilli le plus de voix, avaient la priorité pour tenter de former un nouveau gouvernement. De son côté, le leader des travaillistes et premier ministre Gordon Brown a également proposé aux Lib-Dems de travailler avec eux, en cas d'échec de négociations entre conservateurs et libéraux démocrates. Selon le résultat final officiel portant sur l'ensemble des circonscriptions, les Tories ont remporté le scrutin sans majorité absolue avec 306 députés, devant le parti travailliste (258) et les libéraux-démocrates (57), Malgré une défaite qui serait le pire revers des travaillistes en suffrages depuis 1983, les partisans de Gordon Brown ont, dès la publication des premiers résultats, annoncé leur intention de tenter de se maintenir au pouvoir grâce à une coalition avec les libéraux-démocrates. Ce qui a provoqué la colère des conservateurs, dans l'opposition depuis treize ans : "Le gouvernement du Labour n'a plus l'autorité pour gouverner notre pays", a estimé le chef de file tory, David Cameron, à l'annonce de sa réélection dans sa circonscription de Witney, près d'Oxford. L'absence de majorité absolue fait naître le premier "Parlement bloqué" ("Hung Parliament") depuis 1974 et devrait déboucher sur des tractations longues et ardues avec les libéraux-démocrates. Ces derniers font beaucoup moins bien qu'attendu mais ils n'en demeurent pas moins un des éléments-clés susceptibles de soutenir les tories mais surtout, selon les analystes, le Labour. Les conventions, en l'absence de constitution écrite, veulent que le premier ministre sortant, en l'occurrence Gordon Brown, tente en premier de former un gouvernement, sauf s'il estime ne pas pouvoir y parvenir et démissionne.