· La marge bénéficiaire que l'utilisation du GPL en tant que carburant pour véhicules, au lieu de l'essence, permet d'obtenir, en Tunisie, d'après les déclarations de certains exploitants de taxis, est réalisée sur le compte des deniers publics et de l'argent de l'Etat et des contribuables. · La bouteille de GPL ou gaz domestique, vendue au public au prix de 7 dinars 500, en Tunisie, revient beaucoup plus cher à l'Etat. · Cette différence est de 9 dinars, c'est-à-dire que la bouteille de gaz domestique ou GPL, coûte plus de 16 dinars (seize dinars), en Tunisie. Suite à notre article paru dans « Le Temps » de ce mercredi 19 mai 2010 sur l'avantage de l'utilisation du GPL (gaz de pétrole liquéfié) comme carburant pour voitures par rapport à l'essence, renseignements pris auprès des sources responsables du ministère de l'Industrie et de la Technologie, il s'est avéré que pour le cas particulier de la Tunisie, cet avantage est illusoire et sans fondement. En fait, la marge bénéficiaire que l'utilisation du GPL en tant que carburant pour véhicules, au lieu de l'essence, permet d'obtenir, en Tunisie, d'après les déclarations de certains exploitants de taxis, est réalisée sur le compte des deniers publics et de l'argent de l'Etat et des contribuables. Le GPL ou gaz domestique vendu en bouteilles sur l'ensemble de territoire national, est fortement subventionné en Tunisie, à l'instar des autres produits pétroliers, notamment le pétrole lampant, le gasoil et le fuel oil (FOL). La bouteille de GPL ou gaz domestique, vendue au public au prix de 7 dinars 500, en Tunisie, revient beaucoup plus cher à l'Etat. La différence entre le prix de vente au public et le prix de revient réel, atteignant quelques dinars, est entièrement supportée par l'Etat dans le cadre du système de compensation et de subvention des produits de base. La bouteille de GPL coûte plus de 16 dinars en Tunisie Selon une récente estimation, cette différence est de 9 dinars, c'est-à-dire que la bouteille de gaz domestique ou GPL, coûte plus de 16 dinars (seize dinars), en Tunisie. Dans le numéro de mars 2010 de la Revue spécialisée « L'Energie » éditée par le ministère de l'Industrie et de la Technologie, on lit notamment : « malgré les réajustements des prix, les produits pétroliers en Tunisie demeurent largement subventionnés, particulièrement ceux du GPL, du pétrole lampant, du gasoil et du FOL. Ainsi, sur la base d'un prix de baril de pétrole à 75 dollars US, la subvention totale des produits pétroliers dépasserait les 500 millions de dinars en 2010. » Selon cette même Revue, au premier trimestre 2010, le montant de la subvention est de 9 dinars pour la bouteille de GPL de 13 kg, 383 millimes pour le litre de pétrole lampant, 153 millimes pour le litre de gasoil, et 259 millimes pour le kg de FOL. Au même moment, les quantités de GPL distribuées en Tunisie sont à plus de 80% importées, notamment de d'Algérie. Cette subvention est consentie en faveur de ces produits pétroliers et du GPL, en particulier, pour des raisons d'ordre social, car le GPL ou gaz domestique est utilisé par une très grande partie des familles et des maisons en Tunisie, dans les villes comme dans les zones rurales, en tant que combustible en cuisine pour cuisiner les aliments, et pour le chauffage. Le pétrole lampant est également utilisé pour la cuisine et le chauffage dans les zones rurales mais il est employé pour le chauffage en hiver seulement dans les villes. Aussi, sa distribution dans les villes, en été, est limitée mais elle reste normale dans les zones rurales. L'utilisation du gaz naturel comme carburant, envisagé un certain temps, n'est pas, non plus, encouragée, en Tunisie, pour le moment, car sa distribution en tant que carburant nécessite la mise en place d'une infrastructure coûteuse (conduites et stations d'approvisionnement). Cette utilisation du gaz naturel en Tunisie est encouragée dans le secteur industriel et résidentiel. Le GPL, avantageux dans l'absolu Ceci n'empêche que dans l'absolu, l'utilisation du GPL en tant que carburant pour véhicules, est regardée d'un bon œil et bénéficie de soutien argumenté de la part des spécialistes et même des pouvoirs publics dans plusieurs pays développés. Le GPL, issu du raffinage du pétrole et du traitement du gaz naturel, est un carburant propre, ami de l'environnement et il y a même des voitures modifiées pour fonctionner au GPL, dans les usines de construction. Son utilisation ne produit pas de particules, contrairement au gasoil, par exemple, qui, même équipé de filtres à particules, laisse échapper 10% de particules plus fines jugées ‘'cancérigènes''. En France par exemple, une station d'essence sur sept fournit du GPL aux voitures et les pouvoirs publics de ce même pays ont accordé beaucoup d'avantages fiscaux au GPL, en l'exonérant, entre autres, de la taxe spécifique sur les carburants, de sorte qu'il est le carburant le moins cher à la pompe, en France. L'usage du GPL, comme carburant pour les voitures, est très répandu en Pologne et en Corée du Sud où plus de 2 millions et demi de voitures fonctionnent au GPL (14% du parc).