• Cinq tableaux dont un Matisse et un Picasso, volés • Le butin estimé à 500 millions d'euros. Cinq tableaux de maîtres, dont un Matisse et un Picasso, ont été volés dans la nuit de mercredi à jeudi au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, lors d'un casse estimé à 500 millions d'euros, un préjudice sans précédent dans un musée français. Selon une source judiciaire, des œuvres des peintres Pablo Picasso ("Pigeon aux petits pois"), Henri Matisse ("La pastorale"), Georges Braque ("L'olivier près de l'Estaque"), Fernand Léger ("Nature morte, chandeliers") et Amedeo Modigliani ("La femme à l'éventail") ont été dérobées, lors de ce vol exceptionnel qui pose une nouvelle fois la question de la sécurité dans les musées français. La disparition des tableaux a été constatée hier vers 06h50 avant l'ouverture des portes du Musée d'art moderne de la Ville de Paris (XVIe). Les responsables du musée ont constaté qu'une vitre du musée avait été brisée et un cadenas cisaillé. Un enregistrement des caméras de surveillance du musée a révélé qu'une personne s'était introduite dans l'établissement par une fenêtre. La brigade de répression du banditisme a été saisie de l'enquête. Les services spécialisés de la police ont relevé à plusieurs reprises le manque de protection des musées, singulièrement à Paris. Le 9 juin 2009, un carnet de dessins signés Picasso, estimé à plusieurs millions d'euros, avait été volé au musée Picasso à Paris (IIIe), à l'époque en pleine rénovation et donc vulnérable en termes de sécurité. Sitôt le vol connu, le signalement et la photo des tableaux ont été diffusés, comme l'exigent les procédures en la matière, sur toutes les bases de données policières existantes dans le monde, via Interpol. L'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), service de police judiciaire quasi unique et spécialisé, depuis 1975, dans ce domaine, alimente une base de données, baptisée Treima (Thesaurus de recherche électronique et d'imagerie en matière artistique), qui recense quelque 80.000 images d'oeuvres d'art disparues. Interpol, de son côté, tient une base identique recensant environ 26.000 images des "oeuvres d'art les plus recherchées dans le monde".