Une rencontre avec le Ministre de la culture et de la Sauvegarde du patrimoine M. Abderraouf El Basti, s'est tenue hier au siège de l'Agence Tunisienne pour la Communication Extérieure (ATCE), dans le cadre des rencontres périodiques organisées par le ministère, pour passer en revue, les réalisations accomplies, et celles à venir, dans la logique de l'exigence culturelle inscrite dans la volonté présidentielle de promouvoir tous les domaines des arts en Tunisie, avec, en guise de priorité nationale pour l'année 2010 : le dossier du cinéma intra-muros.Ce qui n'est pas une mince affaire. « Kairouan, capitale culturelle », la 28ème édition de la Foire du livre de Tunis, le « Mois du patrimoine », La « Tunisie invitée d'honneur de Memphis », l'exposition itinérante au Japon de quelque 190 pièces archéologiques, la présence très remarquée de la Tunisie, dans le cadre de « Doha, capitale culturelle arabe », et nous en passons, auront été évoqués notamment par le ministre s'agissant des réalisations qui sont à compter fièrement, à l'actif de la Tunisie, dans une première étape. Dans une seconde étape, et pour en revenir justement au dossier « brûlant » s'il en est, du cinéma tunisien, lorsqu'on sait que le parc des salles sous nos latitudes s'est rétréci comme peau de chagrin, et que nos films peinent à voir le jour, pour diverses raisons ; compte tenu du fait que le président Ben Ali a décrété l'année 2010 comme étant par excellence, l'année du cinéma, des mesures ont été prises, au niveau des instances concernées, comme l'expliquera le ministre, pour visiter à rebours, les « failles » qui paralysent l'essor du cinéma tunisien, tant au niveau de la production des films, de l'exploitation, de la diffusion, ou encore de la distribution, afin d'impulser les mécanismes adéquats, pour lui donner un second souffle, une seconde vie, et une vitalité qui sont nécessaires à sa « résurrection ». Dans la mesure où il souffrirait d'une maladie chronique, dont il suffirait d'établir l'exact diagnostic, pour que la guérison soit définitive sans risques de rémission. En ce sens, et pour redorer le blason d'un secteur, primordial pour le rayonnement culturel du pays extra-muros, sachant que les films voyagent plus facilement que les personnes, des mesures d'accompagnement seront instituées, pour parer au plus pressé (rénovation et numérisation des salles, ouverture de multiplexes en associant divers partenaires, finalisation du projet de la cinémathèque tunisienne à la Cité de la culture…), cela, sans oublier le « coup de pouce » déterminant pour restituer les réflexes cinéphiliques, au niveau des structures scolaires et universitaires, en association avec les Maisons de culture, pour que les ciné-clubs qui accomplissaient un travail formidable, en matière d'éducation au cinéma, faisant découvrir les classiques, relevant du patrimoine universel en la matière à des générations de jeunes, dont les plus mordus, feront la génération des nouveaux cinéastes tunisiens, refleurissent et renaissent de leurs cendres. Une attention particulière sera accordée, dans le cadre de l'année 2010, année du cinéma, à la réalisation des films documentaires, suite à une volonté présidentielle d'encourager ce genre cinématographique, à la force de frappe, puissante et percutante. A cet égard, un budget spécial sera réservé à ce dessein, pour faciliter la tâche à tous les intervenants sur la question. Comment faire en sorte, en somme, qu'il y ait une véritable industrie cinématographique, sous nos latitudes ? Pour un meilleur rayonnement de la Tunisie, qui a su être, à cet égard depuis longtemps, une destination de prédilection pour le tournage des films étrangers, grâce aux facilités accordées par les instances de tutelle, et à la célérité de nos techniciens de cinéma. A la veille de la tenue des JCC 2010, beaucoup de projets sont en cours de finalisation, à l'instar d'un documentaire qui portera sur le cinéma amateur en Tunisie. M. Abderraouf El Basti a déclaré à cet effet, que cette session des JCC sera une session spécifique, à la hauteur de l'évènement. Par ailleurs, et dans le sillage des manifestations culturelles à venir, le Ministre de la culture citera l'organisation des « Journées musicales tunisiennes » au mois de décembre prochain, sous la direction du mæstro Kamel Ferjani, lesquelles journées revêtiront des couleurs maghrébines, et dureront une semaine. Avec à la clé, des compétitions qui brasseront large, tous les domaines de la musique et des chants, aux côtés de la tenue d'un colloque scientifique, et de la projection de films ayant la musique, comme thématique centrale. Ce sera probablement un grand évènement, dont les différents aspects seront présentés dans une étape plus avancée. Cela étant, l'année sera marquée en outre, par la célébration des centenaires : celui de Mustapha Khraief dont le point de départ sera Nafta, sa ville natale, celui de Mohamed Jamoussi, et celui du peintre Aly Ben Salem. Chaque célébration sera évidemment émaillée par des rencontres, des colloques, des récitals, l'édition ou la réédition des œuvres de nos illustres disparus, à l'exemple du porte-folio de Ben Salem, ou des œuvres de l'inoubliable Jamoussi, pour que ce précieux legs ne se perde pas à vau-l'eau. Manière de prendre en compte le patrimoine « immatériel » de la Tunisie, qui en constitue la richesse, et le cœur battant…