Le Temps-Agences - François Bayrou a maintenu hier sa ligne d'autonomie, annonçant qu'il ne donnerait pas de consigne de vote pour le 6 mai et qu'il créait un nouveau parti, tout en acceptant le débat que lui a proposé la PS Ségolène Royal et en s'y disant prêt avec l'UMP Nicolas Sarkozy. Le candidat UDF à la présidentielle, arrivé 3ème au premier tour, a écarté l'éventualité d'accepter un poste de ministre dans un gouvernement issu de l'élection du 6 mai. C'est "absolument impossible, dans la situation actuelle", a-t-il dit, lors d'une conférence de presse dans un grand hôtel parisien. Fort des 6,8 millions (18,57%) de voix qu'il a rassemblées au premier tour de la présidentielle, le président de l'UDF a expliqué les leçons qu'il tirait de cette consultation. "Je ne donnerai pas de consigne de vote. J'estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix", a déclaré le député béarnais. Interrogé sur son vote le 6 mai, il a répondu: "je suis obligé de vous dire qu'à l'heure qu'il est, je ne sais pas ce que je ferai. Je commence à savoir ce que je ne ferai pas. J'imagine qu'en ayant lu mes propos, vous commencez à le discerner". "Je ne reviendrai pas en arrière sur notre chemin de liberté. Je ne cherche, ni n'accepterai aucune soumission ou ralliement à l'un des deux camps", a ajouté M. Bayrou alors qu'il est courtisé par les finalistes du second tour, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Cependant, il a annoncé qu'il acceptait le débat proposé par la candidate socialiste. "Je suis un homme d'ouverture, ouvert à toute discussion de bonne foi. Ségolène Royal a proposé d'avoir avec moi un débat +public et ouvert+. J'accepte ce débat, sans arrière-pensées, par exemple à la télévision", a déclaré le président de l'UDF. "Nicolas Sarkozy n'a pas proposé le même débat, mais s'il le faisait, je l'accepterais aussi", a-t-il poursuivi. "Je n'ai aucun intérêt à défendre, mais si je peux servir l'intérêt des Français, et clarifier leur choix, je le ferai", a ajouté le responsable centriste. A Valence, lundi, Ségolène Royal s'était déclarée disponible pour "un débat ouvert et public" avec François Bayrou, sur la base de son pacte présidentiel. Mardi, elle s'est dit prête à "ajouter des choses" à son programme et à nommer des ministres UDF en cas de soutien de François Bayrou.