Un des principaux secteurs d'activité, l'artisanat tunisien se base essentiellement sur les petits métiers. Il a assuré 3,9 % du PIB et 2,2 % des exportations l'année dernière. Le secteur offre également des postes d'emploi à des milliers d'artisans. D'ailleurs, pratiquement dix mille nouveaux postes d'emploi ont été crées dans le domaine en 2009. Et même si le secteur attire encore des nouveaux employés, il souffre quand même de plusieurs problèmes. Des activités menacées de disparition, des artisans incapables de commercialiser leurs produits qui se vendent à des prix très bas, des intermédiaires qui accumulent les gains au détriment de la main d'œuvre...figurent parmi les problèmes enregistrés dans le secteur. Nombreux sont ceux qui ont abandonné ce métier pour travailler dans des usines de textile pour un salaire ne dépassant pas les trois cents dinars. Il s'agit du cas des jeunes artisanes dans la région du Sahel qui ont acquis ce savoir-faire grâce à leurs mères. Faisant partie intégrante de la culture et des traditions de la région, ce métier risque de disparaître. Face à cette situation, plusieurs mesures ont été prises depuis des années, mais les résultats tardent à se confirmer. Par exemple, les nouvelles technologies ont été introduites pour créer les motifs. Quarante jeunes diplômés du supérieur ont été formés dans les spécialités teinture, création et design des tapis. Il est clair que le ministère du Commerce et de l'Artisanat ainsi que l'Office National de l'Artisanat Tunisien (ONAT) misent sur les jeunes pour sauver le secteur. Toutefois, il importe de dire que les artisanes qui maîtrisent ces techniques depuis des années se trouvent obligées d'abandonner leur activité qui n'est plus rentable comme auparavant, d'où l'urgence à restructurer les circuits de distribution. Il s'agit d'ailleurs de la démarche du ministère lors de la prochaine période. Conscient de cet enjeu et après les décisions prises à l'issue du Conseil ministériel tenu le 5 mai dernier, le ministère de tutelle compte lancer un plan de travail dans ce sens, c'est ce qu'a annoncé M. Mohamed Ridha Ben Mosbah, lors de la conférence de presse périodique tenue dernièrement. Le ministre a en effet précisé que " les intermédiaires accumulent les bénéfices au détriment des petits artisans, d'où la décision de mieux étudier le secteur et de le restructurer ". " Nous allons également miser davantage sur le marketing de ce produit ", ajoute le ministre. Le marketing D'ailleurs, cette composante primordiale pour la promotion de nos produits, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, fait partie intégrante des plans de travail de l'Office. Outre les circuits classiques assurant cette activité (les boutiques sises dans les zones touristiques, les souks des Médinas...), l'ONAT œuvre à diversifier et élargir les circuits de ventes essentiellement ceux qui offrent la possibilité à l'artisan de vendre directement son produit au consommateur. Dans ce cadre, 22 foires régionales ont été créées pour offrir cette opportunité aux petits artisans. Ces rendez-vous annuels enregistrent la participation de plus de mille professionnels. Toujours dans le même contexte, l'année 2010 sera marquée par la création des espaces d'exposition, où les artisans auront la possibilité de vendre de façon continue leur produit. Ils seront en effet, créés dans les gouvernorats de Tunis, Nabeul et Médenine à Djerba plus précisément. Les espaces appartenant à l'office seront également aménagés pour mieux aider les artisans à commercialiser leurs articles. Le travail de l'office ne se limitera pas à ce niveau. Une étude du marché interne a été lancée et ce, pour mieux cerner le comportement du consommateur tunisien et surtout son attitude par rapport à notre artisanat. Une deuxième étude du marché touristique sera par ailleurs réalisée. Objectif : évaluer la moyenne des dépenses des touristes pour acheter les articles d'artisanat. Les données seront analysées dans une deuxième phase. L'ONAT compte aussi faire une étude d'évaluation des différentes participations tunisiennes dans les foires et les salons étrangers. Le même travail sera effectué avec une grande surface de la place pour englober par la suite d'autres centres. Pour ce qui est de l'aménagement des souks de la Médina, l'office est en train de finaliser l'étude consacrée à la mise à niveau des ateliers dans la vieille ville. Cette étude sera certes bénéfique pour le secteur.