Après une première méditation sur la dénomination des rues de l'ancienne Médina de la ville de Tunis, à l'initiative de son nouveau Conseil municipal, samedi 12 juin, le centre culturel municipal de Bir Lahjar a invité, samedi 19 juin, ses habitués, à un agréable voyage dans le monde fabuleux du jardinage et du patrimoine floristique d'ornement de Tunis, constitué durant plus d'un siècle et demi, grâce aux efforts conjugués de la municipalité et des particuliers. Le plus beau est que ce patrimoine s'enrichit et s'améliore sans cesse, par des initiatives citoyennes, communales et nationales, comme l'a dit M. Abdelkébir Touati, ingénieur à la direction des jardins et des parcs de la ville de Tunis qui a animé la rencontre. Parcs et jardins de renom Palmiers, ficus, acacias, mimosas, cactus, pins, rosiers, jasmins, jacinthe, arbres d'ombre, d'alignement, de haies, schinus qui éloignent les moustiques, jacaranda, hibiscus, plantes d'ornement, plantes odorantes, fleurs saisonnières, tulipe, romarin, violette, lavande,lys, géranium, tous les types d'arbres et de fleurs sont utilisés, dans la ville de Tunis, pour orner et embellir les maisons et le paysage urbain, sous forme de jolis jardins privés et publics, petits et grands, en allant du square et du jardin de quartier, au grand jardin et parc urbain. La ville de Tunis se prévaut de posséder plusieurs parcs et jardins de renom dont le parc du Belvédère créé, il y a plus de 120 ans, vers 1887, et qui abrite une très grande gamme d'essences de toutes espèces, ainsi que d'autres anciens et nouveaux jardins tout aussi riches, à l'instar du jardin botanique, du côté de l'Institut de recherche agronomique, ou le nouveau jardin japonais, à Montplaisir, outre une importante collection d'arbres d'alignement ornant plusieurs grandes artères. Elle possède également de riches pépinières couvrant 22 hectares, outre une école d'éducation environnementale spécialisée dans le jardinage et l'entretien des plantes, et quelques associations opérant dans le domaine dont l'association des amis du Belvédère. Les initiatives citoyennes sont également nombreuses dans ce domaine, à travers la création des jardins privés autour des propriétés et la participation active à l'ornement de l'environnement. La plus remarquable et la plus connue est, sans doute, celle de M. Moncef Besbès qui a créé aux environs de sa maison, dans la prolongation de son jardin privé, à El Manar, un autre jardin ouvert, axé principalement sur les plantes d'acacias. Il était d'ailleurs présent à la rencontre et a projeté devant l'assistance une vidéo de ce jardin. A cet égard, le conférencier a souligné que toutes les espèces d'arbres peuvent servir à l'ornement et à l'embellissement, comme l'olivier qu'on commence à utiliser, en Tunisie, à cet effet, et les divers autres arbres fruitiers, aux côtés des plantes sélectionnées par l'homme spécialement pour l'ornement. Le terme : « arbre » s'applique à toute plante dont la hauteur dépasse huit mètres, tandis que les plantes de moins de huit mètres de hauteur sont des arbrisseaux. Il existe également plusieurs types de jardins selon les types d'aménagement. Il y a le jardin français, le jardin anglais, le jardin andalous, le jardin japonais, mexicain. La création de jardins et l'aménagement des paysages obéissent à des normes et sont devenus des sciences et un art qui a ses règles et ses spécialistes appelés paysagistes. Un arbre d'ornement planté dans un jardin ou dans une artère doit répondre à certaines normes en ce qui concerne la ramification, par exemple, pour ne pas gêner les passants. D'où l'utilisation périodique de l'élagage qui permet de régénérer l'arbre et le fixer dans certaines normes. M. Abdelkébir Touati a indiqué que plusieurs plantes importées de l'étranger se sont acclimatées et ont commencé à se féconder naturellement, mais continuent aussi, à se rappeler, de temps en temps, leur origine première, à travers le phénomène connu du "rêve", comme le fait de fleurir durant la saison où leurs congénères dans leurs pays d'origine fleurissent. Il a également fait état d'un projet tendant à réintroduire la composante ''plantes'' dans les circuits touristiques de la Médina, insistant sur l'importance de la sensibilisation en vue de sauvegarder ce riche patrimoine floristique. Les plantes embellissent le paysage mais elles contribuent aussi à adoucir le climat et par voie de conséquence à adoucir les mœurs, a-t-il relevé.