Nous venons de recevoir la réponse de Mohamed Mediouni, professeur universitaire et président du comité d'organisation de la Nuit du théâtre tunisien, à l'article publié récemment par le réalisateur Taoufiq Jebali dans l'un des quotidiens de la place. Presque aussi longue mais plus enflammée que la précédente dont nous avons rendu compte il y a plus d'une semaine sur ces mêmes colonnes, la deuxième lettre de Mediouni engage la polémique déclenchée autour d'un trophée refusé dans une spirale sans issue et donne à la controverse des allures de règlement de compte entre les deux hommes. A notre humble avis, Mohamed Mediouni aurait dû, comme il le souligne dans les premières lignes de sa réponse, adopter une attitude plus hautaine à l'égard des attaques - qu'il juge infondées et discourtoises de Taoufiq Jebali. Lorsque les caravanes avancent sûrement, les chameliers qui les guident font peu de cas des rumeurs environnantes ! En tout cas, à prolonger indéfiniment leur houleuse querelle, l'un et l'autre finiront de réplique en réplique par transformer leur brouille en une pièce burlesque qui a peu de chances de figurer parmi les chefs-d'œuvre du théâtre tunisien. Nous ne prenons parti en faveur d'aucun des deux «protagonistes» ; en revanche, nous souhaitons tout d'abord que cesse le tapage médiatique autour du différend qui les oppose, ensuite qu'une autorité culturelle intervienne pour calmer les esprits et ouvrir un vrai débat sur les problèmes réels du théâtre et de ses hommes sous nos cieux. A cette dernière condition seulement, le public authentiquement passionné de culture théâtrale et de grand art applaudirait et suivrait les polémiques publiées sur les pages des journaux et diffusées sur les ondes de la radio ou sur les écrans de télévision et d'ordinateurs !