Après les présentations et les confrontations amicales, pour Bertrand Marchand c'est, désormais, l'heure de vérité. Les choses sérieuses commencent pour lui et c'est le Botswana qui va être, dès ce soir, le baromètre de la sélection nationale « new look», sous sa houlette. Va-t-on assister au renouveau de cette équipe qui nous a tant déçus, à la renaissance du groupe Tunisie, à une nouvelle page qu'un amalgame de jeunes et de moins jeunes vont se charger d'écrire en lettres d'or pour redorer le blason du foot national? L'heure semble à l'optimiste et les nouveaux acteurs vantent la bonne ambiance et les excellentes prédispositions des uns et des autres. Bertrand Marchand lui, reste modéré et ne dérive point de sa ligne de conduite prudente. Il convient que ce match a son poids: «C'est toujours important de gagner les matches surtout celui là qui est début d'une qualification pour la CAN 2012. Il est vrai que la période est difficile mais on a essayé de travailler pour se mettre dans les meilleures conditions possibles et d'être prêts pour sortir victorieux de ce match là». Pourtant, l'équipe nationale peinait dans le passé proche contre les équipes supposées à sa portée. A ce propos, Bertrand Marchand rétorque: «Toutes les rencontres contre des équipes africaines sont difficiles à gérer. Je pense que les joueurs ont besoin, dans les matches taxés de faciles, de plus de confiance, de donner libre cours à leur volonté de jouer plus offensivement pour faire la différence. J'espère que ce jeudi ils pourront donner beaucoup physiquement pour jouer à un rythme élevé mais surtout pour la confiance qui a manqué en certains matches. Je suis convaincu que sans la confiance dans le football on ne peut pas faire grand chose. Nous allons essayer de miser sur le potentiel de l'équipe, sur la densité de jeu et sur la confiance pour mettre en difficulté l'adversaire». «Club ou équipe nationale, l'approche reste la même» Premier match, premier véritable test pour le groupe, pour Bertrand marchand et pour le nouveau bureau exécutif. Retrouvailles aussi avec le stade d'El Menzeh, un retour aux sources à la recherche de la proximité, du soutien d'un public, supposé, retrouvé après l'afflux contre la France. Marchand devant son nouveau destin, celui de sélectionneur de la Tunisie, sous le feu des projecteurs et l'œil critique de tous. Comment vit t-il son nouveau statut: «Pour l'instant, je n'ai pas vu la différence parce que j'ai pris l'équipe nationale comme si je prenais un club. On l'a préparée pendant 15 jours en stage ce qui n'est pas toujours le cas. Mais que se soit en équipe nationale ou en club, c'est toujours le football. Le sélectionneur national est resté discret sur la formation à aligner et répond vaguement quand il s'agit de jauger l'état de forme de ses joueurs: «En équipe nationale, il s'agit de choisir les joueurs les plus en forme et qui sont, pour différentes raisons, compétitifs et de faire une bonne osmose entre les expatriés et les locaux. Les 15 jours de stages ont confirmé qu'il y'a un rapprochement des joueurs, une bonne vie de groupe qui est toujours importante pour une équipe quelle qu'elle soit. Ça fait souvent une force qui est extérieure mais qui se montre aussi à l'intérieur et sur le terrain. Actuellement on ressent ça. Maintenant, il faut que ça continue. Il ne faut pas que l'équipe nationale devienne un cercle fermé mais, à l'image d'un club, quelque chose qui fonctionne bien, qui vit bien pour que les joueurs aient envie d'y venir en équipe nationale pour améliorer leur niveau et faire valoir le travail qui se fait en club». Voilà pour l'essentiel car pour le match d'aujourd'hui, il n'y avait énormément à dire sauf par rapport à la volonté et à la nécessité de faire bonne figure et dans le jargon footballistique local cette expression veut impérativement dire «gagner!» Aida Arab Achab -------------------- Khaled Korbi: «Bien gérer le match» « Nous devons démontrer, après cette belle période en matches amicaux, que nous sommes capables de bien jouer en officiels aussi. Nous devons bien gérer le match pour avoir le résultat et gagner. Il n'y a plus de grandes nations de foot et de nations de moindre qualité. Nous ne connaissons pas trop le Botswana mais il faut savoir imposer notre style de jeu. On est un peu lourd parce qu'on a beaucoup travaillé physiquement. Il suffit de bien gérer la rencontre et ça ne peut que marcher!» A.A.A -------------------- Karim Hagui : «Nous sommes un cran au-dessus, techniquement» «Je reste positif. On a de bons éléments et nous avons fait dernièrement de belles prestations. Aujourd'hui c'est un autre contexte. On est en match officiel et on joue contre une équipe respectable. Il n'y a pas une grande différence entre les supposées grandes nations et celles jugées moins fortes. A nous de nous concentrer et de faire bonne figure. On est conscient que pour gagner ce match, il fut courir et fournir beaucoup d'efforts mais techniquement, je pense, qu'on a un petit plus. Le coach nous a beaucoup parlé du côté psychologique. C'est un match piège, il ne faut pas le louper. Nous avons un entraîneur très bon communicateur surtout avec les cadres. Le courant passe très bien. Maintenant, nous savons qu'il faut le prouver et cela passe fatalement pas le résultat et la manière.» -------------------- Jalel Hargli (préparateur physique) : «Les joueurs ne sont pas au top!» -Le Temps : Une période assez difficile à gérer pour un préparateur physique. Qu'en est-il du groupe Tunisie ? -Jalel Hargli: On a pris le groupe dans une période spéciale et délicate. On a eu groupe très hétérogène avec des joueurs qui avaient arrêtés la compétition, qui étaient en congé, d'autres qui ont repris les entraînements dans leur club et travaillaient essentiellement tout ce qui est travail d'aérobie de base ou encore ceux ont rejoint le groupe en retard. On a tout essayé pour gérer ce groupe là afin de réaliser un objectif principal; les amener au top de leur forme le jour du match. Pour le réaliser, on a fait du travail spécifique pour certains, fait faire des tests à d'autres au début du stage. Ce n'était pas vraiment évident mais on a fait en sorte d'essayer de rapprocher chaque joueur de sa forme maximale et de son meilleure niveau. - Ils seront au top pour ce match ? - Pour le match du Botswana, je ne pense pas que les joueurs soient au top sur le plan physique parce qu'on est à l'inter saison mais on a travaillé pour avoir le maximum de fraîcheur pour le match. Ceci dit, leur état de forme est acceptable et ils pourront tenir le match correctement. On va en tirer le maximum. - Avez-vous décelé des différences dans les dispositions physiques entre les joueurs locaux et ceux expatriés ? - Actuellement c'est une période critique pour tout le groupe. On a essayé de gérer tout le groupe. D'ailleurs vous allez vous apercevoir que certains joueurs qui pouvaient être titularisés ne vont pas l'être pour un déficit physique. Certains viennent de reprendre les entraînements. En tant que staff technique, nous avons estimé que les joueurs qui sont plus prêt sur le plan physique et technique seront alignés en premier.