Paul Nicolas est un grand voyageur passionné d'histoire et un amoureux de la Tunisie qu'il parcourt depuis près de trente ans. Cet écrivain français a édité un premier livre sur notre pays intitulé «Sidi Brahim des neiges», un grand livre d'histoire, construit sur la base de fonds d'archives, mais aussi sur des témoignages de survivants des combats du 5 au 14 décembre 1944. En parcourant ce livre, des symboles de notre histoire commune se détachent, qui peuvent faire comprendre la relation qui lient solidement la Tunisie et la France. Paul Nicolas vient de présenter son dernier livre «Pèlerinage juif en terre d'Islam» édité par la maison MC Edition de Lotfi Essid les 25 et 26 juin au premier salon du Livre qui s'est tenu à Boulay, près de Metz. Pourquoi ce livre ? «C'est un heureux concours de circonstance, nous répond l'auteur, (qui) m'a permis de participer au pèlerinage de la Ghriba en mai 2004 et de découvrir Djerba, l'île des Lotophages, qui mérite plus qu'un détour pour s'imprégner de son authenticité et de son esprit de tolérance séculaire. A travers ces pages, je livre mon vécu de chrétien dans ce lieu sacré, la plus ancienne synagogue d'Afrique, qui accueille tous les ans des milliers de membres de la diaspora juive tunisienne de retour au pays de leurs ancêtres. Au préalable, je porte un éclairage sur la communauté juive de Tunisie et celle de Djerba qui constitue une véritable mosaïque dans ce pays arabe et musulman. Selon la légende la plus répandue, la Ghriba, qui signifie « la mystérieuse, la solitaire ou l'étrange » aurait été érigée en 586 avant J.-C. par les descendants de Juifs ayant fui la Judée, après la destruction du premier Temple de Salomon par les Babyloniens du souverain Nabuchodonosor II. J'ai vu cette ferveur et j'ai pris connaissance des racines de cette fête de liesse populaire juive qui rassemble, plusieurs jours durant, les nombreux pèlerins venus faire leurs dévotions dans cet édifice aussi dénommé « l'antichambre de Jérusalem ». Je suis allé à la découverte de cette communauté juive, attachée à son histoire, à ses traditions et qui cohabite en bonne entente avec la population musulmane. Ce partage du savoir dans l'amour et la fraternité m'a permis de saisir le sens profond de ce grand rassemblement qui symbolise, comme toute célébration juive, un rappel permanent aux nombreux faits ayant marqué l'histoire du judaïsme». K. B. * MC Edition de Lotfi Essid, 2010