Le Temps-Agences - Deux concurrents, deux arbitres, deux heures de direct à la télé pour un seul but: remporter la présidentielle. Le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui pourrait être déterminant pour l'issue de l'élection a été préparé avec minutie afin de garantir l'égalité des deux candidats. Dans le studio de la Société française de production de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), la table en bois d'un peu plus de deux mètres autour de laquelle prendront place les deux candidats et les journalistes Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor sera installée sur une petite estrade blanche, dans un décor simple, noir traversé d'anneaux blancs. "Fini les décors maronnasse, ça va être moins soviétique que dans les débats précédents", a jugé PPDA, joint au téléphone par l'Associated Press. Des écrans de télévision et une grande image de l'Elysée seront également disposés autour des candidats, dont la place a été attribuée par tirage au sort (Ségolène Royal à gauche et Nicolas Sarkozy à droite). Les présentateurs seront munis d'une oreillette et le temps de parole des candidats sera chronométré. L'émission, sous-titrée pour les malentendants, sera diffusée à 21h aujourd'hui. TF1 et France-2 mettront les images gratuitement à disposition des autres médias: on pourra ainsi suivre "2007-Le débat" sur LCI, la petite soeur "info" de TF1, sur LCP, qui prévoit une traduction en langue des signes ou encore sur France-24, qui traduira en anglais et en arabe. Plusieurs radios comme France-Info et Europe-1 ont également annoncé qu'elles retransmettraient le duel. Alors que les deux concurrents peaufinent leur stratégie, les animateurs du débat se sont également parlé à plusieurs reprises pour "trouver le ton". "C'est une situation assez délicate", a expliqué le présentateur du 20 heures de TF1, "ce sont eux les vedettes et les journalistes doivent être à leur place, mais sans s'effacer". Arlette Chabot a elle promis que la paire d'arbitres sera "plus neutre que neutre". Pour autant, "il faut que (les candidats) marquent leurs différences très fortement", a-t-elle souhaité sur France-Info, parce que "les Français hésitent entre ces deux personnalités très fortes". "On veut la confrontation. Il faut, je ne dirais pas qu'ils clashent, mais qu'ils y aillent", a conseillé Arlette Chabot. "Ils ne devraient pas s'économiser l'un l'autre", a conseillé PPDA. En coulisses, le réalisateur Jérôme Revon, habitué des grandes émissions en direct et des soirées électorales de France-2, devra sélectionner les images des huit caméras tout en respectant un cahier des charges assez strict. "C'est un homme talentueux, réputé et sérieux", a jugé Jack Lang, le conseiller de la candidate socialiste pour l'organisation de la rencontre. Le réalisateur ne devrait pas pouvoir diffuser de "plans de coupe", c'est-à-dire des images de l'un pendant que l'autre parle. "Je le regrette, parce que ce n'est pas moderne", a-t-il confié lundi soir sur la chaîne Public Sénat. "Les spectateurs sont habitués aujourd'hui aux plans de coupe dans les émissions politiques. Et les hommes politiques sont également habitués à cet exercice, ils sont nés avec la télévision". Jérôme Revon sera "assisté" de deux "conseillers" représentant chaque camp. Le "conseiller audiovisuel" de Sarkozy sera Didier Froehly, réalisateur, entre autres émissions, de "La Nouvelle Star" sur M6 et "Qui veut gagner des millions?" sur TF1. C'est lui qui avait assuré la réalisation télé du congrès de l'UMP le 14 janvier. Le représentant de Ségolène Royal sera le réalisateur Philippe Lallemant, qui s'était notamment occupé du débat des primaires socialistes.