L'histoire est en marche pour la Roja. Deux ans après son sacre en finale de l'Euro 2008 face à l'Allemagne, l'Espagne a mercredi, à Durban, de nouveau dominé la Mannschaft (1-0) pour s'offrir la première finale de Coupe du monde de son histoire. Un but de Carles Puyol après le repos aura suffi à son bonheur. Les Pays-Bas et l'Espagne s'affronteront dimanche pour le titre suprême dans une finale inédite. C'est désormais une certitude: cette XIXe Coupe du monde de l'histoire sacrera dimanche (19h30), au Soccer City Stadium de Johannesburg, une huitième nation championne du monde. Si les Pays-Bas, premiers qualifiés mardi face à l'Uruguay (3-2), goûteront leur troisième finale après les échecs de 1974 et 1978, l'Espagne entre dans le cercle fermé des finalistes pour la première fois de son histoire. La Roja n'en finit plus de repousser ses limites. Après avoir brisé le cap des quarts de finale, la voilà prête à franchir la dernière marche pour parvenir à réussir l'incroyable doublé, Euro-Coupe du monde, auquel on la prédestinait. Trois semaines plus tard et les joueurs de Vicente Del Bosque sont exacts au rendez-vous malgré leur défaite inaugurale (0-1) face à la Suisse et malgré un niveau de jeu, qui jusqu'à présent n'avait su rappeler qu'à de trop rares occasions son statut de meilleure équipe du monde depuis trois ans. Un statut dont l'Espagne a su être digne mercredi pour abattre l'ogre allemand, son attaque de feu, soudain réduite au silence, et ce jeu si séduisant, mis sous l'éteignoir. La Roja, sans atteindre des sommets, a su retrouver son identité, sa vista technique et son jeu de passe au meilleur moment, symbolisée par ses artistes barcelonais - six Catalans au coup d'envoi, plus Villa, néo-Barcelonais -, Xavi et Pedro notamment, pour trouver l'unique faille dans la cuirasse allemande... sur coup de pied arrêté par Carles Puyol. On n'a pas reconnu la Mannschaft, orpheline d'un Thomas Müller, dont l'absence n'expliquera pas tout... Trop de respect - seize fautes sifflées par l'arbitre ! - de la part d'une équipe allemande qui a fini par faire son jeune âge. «Il m'était difficile de sortir Fernando Torres. Tout le monde l'apprécie» Pour cette demi-finale, Vicente del Bosque a sorti Fernando Torres du onze de départ. Pedro a pris sa place et « El Nino », très décevant depuis le début du tournoi, a cette fois dû se contenter des miettes. «Il m'était difficile de le sortir, a expliqué le sélectionneur espagnol, qui a longtemps maintenu sa confiance à l'attaquant de Liverpool en dépit des critiques. Torres est quelqu'un que tout le monde apprécie. C'est un joueur avec une belle personnalité.» La Roja, pour sa première finale de Coupe du monde, se frottera dimanche aux Pays-Bas, l'autre cador européen qui a sorti l'Uruguay mardi. Ca promet une sacrée explication au Soccer City. «Les Pays-Bas jouent un excellent football, a estimé Del Bosque. C'est une nation qui a plusieurs fois essayé de remporter le titre mondial. Ce sera une finale entre deux belles équipes.» Xavi s'est voulu lui aussi très élogieux. «Ils ont un très bon milieu de terrain et une bonne attaque. Pour l'emporter, nous devrons imposer une fois de plus notre jeu collectif.»