Les relations internationales sont en train de prendre un mauvais pli. Et, pour leur part, les Cours internationales de justice révèlent leur incapacité à faire preuve d'indépendance ou, du moins, à faire en sorte qu'il n'y ait pas deux poids deux mesures. Les gradations institutionnelles gérant, par exemple, des entités comme la Cour pénale internationale sont, d'ailleurs, pour le moins équivoques. Si l'on part du constat – amer – que l'ONU exécute les desiderata des Etats-Unis et n'adopte presque jamais de résolution condamnant Israël, on est dès lors en droit de se demander si certaines commissions rogatoires de l'ONU chargeant la Cour Pénale Internationale ne sont pas contradictoires et manquent carrément d'éthique. Maintenant la CPI lance un second mandat d'arrêt contre le président soudanais. Les griefs ? « soupçon de génocide ». Selon le procureur de la Cour Pénale Internationale, il existe « des motifs raisonnables de croire que M. El Béchir a agi avec l'intention spécifique de détruire en partie, les groupes ethniques du Darfour, Masalit et Zaghawa ». Certes, la communauté internationale s'est indignée en raison des souffrances des populations du Darfour. Il ne s'agit pas, ici, de défendre Omar El Béchir, ni de l'accabler. Mais, on ne comprend pas cet acharnement sur le président soudanais et lui seul. De quelle légitimité peut se prévaloir cette Cour qui fonctionne comme une caisse de résonance de cette ONU dont les actes d'allégeance à l'égard de Washington et Israël ne font guère l'ombre d'un doute ? Si Omar El Béchir est un criminel de guerre et un génocidaire », quel substantif, dans le genre, conviendrait à Sharon, à Natanyahu, à Liebermann ? Car, non seulement, il y a quelque part un peuple palestinien spolié, victime d'un génocide lent, et planifié pour faire disparaître les Palestiniens de la surface de la terre, mais la stratégie avérée consiste aussi en un « génocide identitaire et culturel ». La vérité est que le Darfour, lui-même, est un prétexte. Car, en définitive, la traque contre Omar El Béchir n'est que de la poudre (américaine) aux yeux. Quant à cette Cour, elle ne sait toujours pas s'il s'agit d'être juste ou d'appliquer la loi. Mais, quelle loi ? Et dans quel esprit ? Et d'ailleurs, son mode de fonctionnement est fortement inspiré du modèle américain : le système accusatoire avec ses volatilités et une singulière élasticité. Si une présomption est érigée en « preuve » pour le cas d'El Béchir, les preuves de génocide accablant les Israéliens sont redimensionnées en soupçons…