Le Temps-Agences - Les troupes des anciennes colonies françaises de l'Afrique sub-saharienne ont tenu la vedette hier du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet qu'ils ont ouvert sur les Champs-Elysées à Paris. Pour la première fois, ce défilé n'a pas été suivi par la traditionnelle garden-party à l'Elysée, annulée cette année par mesure d'économies. Le chef de l'Etat français a donné le coup d'envoi de la cérémonie à 10h00 précises place de l'Etoile, passant ensuite en revue, à bord d'un command car les troupes qui s'apprêtaient à défiler et saluant de la main la foule massée sur les trottoirs. Il a rejoint, sur la tribune présidentielle, les chefs d'Etats et dirigeants africains de treize pays africains francophones, ses invités d'honneur à l'occasion du 50e anniversaire de leur indépendance, pour suivre le défilé, arrosé par moments d'une pluie battante. Avec son gouvernement au complet, entouré des présidents camerounais et burkinabé, Paul Biya et Blaise Compaoré, tandis que son épouse, Carla, avait à ses côtés, Chantal Compaoré et Chantal Biya, il a assisté à des tableaux musicaux où tambours africains se sont notamment mêlés aux tambours français. Le défilé aérien, conduit par les Alpha Jet de la Patrouille de France, a alors ouvert le bal avec en exergue la participation d'une vingtaine d'appareils de l'aéronavale qui célèbre son centième anniversaire. Par détachement d'une trentaine d'hommes, les nations africaines ont battu le pavé dans l'ordre alphabétique : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Les Tchadiens, tout de blanc vêtus et au pas de l'oie impeccable, ont suscité l'admiration du public. Conviée, la Côte d'Ivoire était représentée par son ministre de la Défense mais ne défilait pas. La veille, en recevant ses hôtes africains, M. Sarkozy avait justifié l'invitation faite à ses homologues et le défilé de leurs troupes, face aux multiples critiques. Il s'était défendu de toute "nostalgie coloniale", soulignant au contraire "l'injustice et les erreurs" de cette période. "C'est le lien du sang que nous célébrons", a-t-il écrit dans un message aux participants du défilé. Les militaires engagés sur les théâtres d'opérations extérieures, à commencer par l'Afghanistan, étaient présents. Les familles des soldats morts ou blessés au combat étaient conviées et Carla Bruni-Sarkozy est allée les saluer. Le président français a salué les soldats blessés en service au Liban, en Afghanistan et à Djibouti. 4.400 hommes ont défilé au total ainsi que 269 véhicules, 241 chevaux et cavaliers, 82 motos, 79 avions et 38 hélicoptères. Le défilé s'est clos avec huit parachutistes qui ont bravé un temps difficile pour se poser pile devant la tribune d'honneur, place de la Concorde, porteur des couleurs françaises et européennes et des drapeaux des quatorze nations invitées, dont celui de la Côte d'Ivoire. Nicolas Sarkozy a pris un bain de foule avant de regagner l'Elysée, où il a reçu à déjeuner, avec son épouse, douze Français "méritants" -cinq femmes et sept hommes - ainsi que leurs conjoints, venus d'horizons très divers, professionnels et géographiques. -------------------- 392 interpellations dans des violences urbaines Le Temps-Agences - La police française a arrêté 392 personnes dans la nuit du 13 au 14 juillet, nuit de la fête nationale traditionnellement propice aux débordements, soit 152 de plus que l'an dernier, annonce le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Quelque 306 d'entre elles ont été déférées à la justice, contre 190 en 2009, ajoute-t-il dans un communiqué. Le ministre assure toutefois "qu'aucun incident majeur n'a été signalé". Il refuse de communiquer sur le nombre de voitures brûlées, manifestation désormais traditionnelle des nuits de violences urbaines. "Aucun chiffre de voitures brûlées ne sera communiqué pour la nuit du 13 au 14 juillet afin de mettre fin à cette tradition malsaine consistant à valoriser, chaque année à la même époque, des actes criminels", a-t-il dit. Il précise que des consignes ont été données aux préfectures afin qu'elles ne communiquent pas non plus sur le nombre de véhicules incendiés dans leur département. "Désormais, seul un bilan annuel sera rendu public", dit Brice Hortefeux. Une nuit semblable d'incidents violents lors du réveillon du dernier Nouvel an avait donné lieu à une bataille de chiffres entre autorités et médias, les seconds suspectant grâce à des enquêtes préfectures par préfectures que les totaux nationaux parlant de 1.137 véhicules incendiés et de 549 personnes interpellées étaient minorés. Ces nuits d'incidents lors des événements commémoratifs, notamment en banlieue, sont depuis plusieurs années d'ampleur nationale.