• Le débat n'a pas bouleversé le rapport de forces politique, affirment plusieurs sondeurs Le Temps-Agences - Nicolas Sarkozy (UMP) reste favori pour l'emporter dimanche contre Ségolène Royal (PS), au lendemain d'un débat qui n'a pas bouleversé le rapport de forces politique, ont affirmé jeudi plusieurs sondeurs, qui attendaient toutefois le résultat d'enquêtes en cours. "Nicolas Sarkozy reste nettement favori, son avance est très significative", selon François Miquet-Marty (LH2). Jean-François Doridot (Ipsos) a "vraiment le sentiment que M. Sarkozy est plus que jamais favori de cette élection". "Le rapport de forces reste très favorable à M. Sarkozy", estime Frédéric Dabi (Ifop). Ipsos, CSA et Sofres devaient rendre publics hier soir trois sondages d'après débat, l'Ifop devant en faire autant aujourd'hui. Les derniers sondages réalisés avant le débat créditent M. Sarkozy de 52% (LH2, BVA, Sofres, CSA), 53% (Ifop) et 53,5% (Ipsos) des voix. Au premier tour, le candidat UMP a obtenu 31,18% et Mme Royal 25,87%. Clef du second tour, l'évolution du report des voix de l'électorat Bayrou (18,57%), qui devenait plus favorable à Mme Royal, s'est largement inversée depuis lundi, selon Ipsos. L'électorat Bayrou est revenu sur des reports 1/3, 1/3, 1/3. Mercredi soir, 34% disaient avoir l'intention de voter Royal, 34% Sarkozy, 32% n'exprimant pas d'intention de vote ou voulant s'abstenir. Selon M. Doridot, interrogé avant l'annonce hier par le président de l'UDF qu'il ne voterait pas Sarkozy, "cela montre une augmentation de l'indécision", "normale juste avant le débat", mais surtout "un niveau de reports de voix très équilibré entre Royal et Sarkozy, qui interdit presque à Mme Royal de prétendre à la victoire, si ça reste en l'état". Selon Ipsos, deux facteurs peuvent avoir joué: une grande majorité d'élus UDF appellent à voter Sarkozy et "des électeurs Bayrou un peu dans l'expectative, déçus par le premier tour et énervés par Nicolas Sarkozy, reviennent à une attitude un peu plus traditionnelle". "Chez les sympathisants UDF, M. Sarkozy arrive en tête", relève M. Dabi. Ipsos note une progression de l'indécision et des sans-réponse dans l'électorat Le Pen (10,44% des voix au premier tour), sans pouvoir dire si elle traduit ses consignes d'abstention. "Même s'il y avait une progression de l'abstention, ce n'est pas de nature à renverser le rapport de forces, d'autant qu'à gauche, on mesure aussi des reports de voix sur Mme Royal un peu moins bons", selon M. Doridot. M. Dabi relève "la nouvelle donne" que constitue la consigne "claire" de vote de M. Le Pen, mais rappelle qu'"on n'est pas propriétaire de ses voix" et que dans le passé, les consignes du président FN n'ont pas été parfaitement suivies. Selon M. Miquet-Marty, "le débat peut inciter des électeurs frontistes à se mobiliser et voter Sarkozy", ce dernier ayant "calé les différences sur l'insécurité, l'immigration et la valeur travail". 57% des électeurs Le Pen se reporteraient sur M. Sarkozy, selon Ipsos (60% selon BVA), 8% sur Mme Royal, abstention et non exprimés représentant 35%. Les sondeurs sont d'accord sur le débat. "Il contribue à mobiliser les deux camps, un jeu quasiment à somme nulle", selon M. Miquet-Marty. "Ca va conforter les deux camps, notamment Royal, car un certain nombre de gens vont voter pour elle avec un peu plus d'entrain", renchérit M. Doridot. "De là à transférer des votes de Sarkozy à Royal, j'ai du mal, avant enquête, à y croire, vu le contenu du débat". Selon un sondage Opinionway - contesté par l'équipe Royal - 53% ont jugé le candidat UMP "plus convaincant", contre 31% pour la candidate PS.