Les mélomanes du festival international d'Hammamet ont eu le plaisir d'assister à un grand spectacle musical tunisien, animé durant la première partie, par Amel Mathlouthi, une véritable bête de scène. Accompagnée par quatre musiciens, la « Joan Baez » tunisienne a séduit le public d'Hammamet, en entamant son spectacle par une chanson kurde, à capella.Et d'enchaîner ensuite avec ses propres morceaux: Akher Hikaya, Theniaz, Djebel, Hinama, Maguit, Ma bin el widyan, Yezzi, kilmti horra…très applaudis par l'assistance. Ses textes évoquent l'amour, la vie, la beauté des petites choses que l'on ne remarque plus, le désespoir, la frustration face aux maux du monde, le rejet des traditions … La voix d'Amel a fait chavirer les cœurs. Par ailleurs, la seconde partie du spectacle a été meublée par Abir Nasraoui qui a fait vivre à son public, une soirée envoûtante et inoubliable. Avec le Carrasco H Quartet dirigé par Juan Carlos Carrasco, elle a essayé de redonner au tango le goût de la modernité sans pour autant le dénaturer de son aspect classique, sensuel et latino-américain. Accompagnée du pianiste Juan-Carlos Carrasco, du bandonéon Gilberto-Orangel Pereyra, du violoniste Christian-Roland Brière et du contre bassiste, Nicolas-Maurice-Jules Marty, Abir a impressionné tous ses fans par sa maîtrise du chant et sa présence sur scène. Communion immédiate entre elle et son public lorsqu'elle revisita de célèbres morceaux arabes inspirés du rythme du tango. Entre le fameux «Ya Zahratan fi khayali» de Farid El Atrach ou le non moins célèbre «Hobbi yetbaddel yetjadded » de Hédi Jouini, en passant par «Ya Habiby ta'ala» d'Asmahane pour ne citer que ces morceaux, la voix de Abir Nasraoui évolue avec grâce entre les rythmes latino-américains et le maqam oriental ou maghrébin, Elle nous offrit une musique authentique et originale où l'entrain, l'éloquence et le swing étaient toujours au premier rang. Un spectacle où chaque tableau orchestré autour d'un tango permit à la troupe d'exceller.