Les deux ministères entreprennent une action concertée. Dans le contexte du rapport de la Banque Centrale de Tunisie faisant état d'un recul de l'activité du tourisme et du transport aérien, MM. Abderrahim Zouari, ministre des Transports, et Slim Taltli, ministre du Tourisme se sont réunis, hier au siège du ministère des Transports, en présence des directeurs généraux de l'ensemble des administrations relevant des deux départements, tels que ceux de l'ONTT, Tunisair, la CTN, ou encore l'OACA. L'objectif était de faire le point sur la situation et de débattre des meilleures solutions à prendre afin de remédier aux défaillances enregistrées. En plein saison touristique, même si cette dernière touche à sa fin, l'accent a été mis, tout au long des débats, sur les problèmes auxquelles il faudra trouver des solutions immédiates. Le comportement des chauffeurs des taxis à la sortie de l'aéroport de TunisCarthage, le premier contact d'un touriste avec la Tunisie, les retards de plus en plus fréquents des avions de Tunisair, l'Open Sky et les mutations prévues. Il y va du rendement du secteur touristique et des compagnies de transport nationales, et notamment le transporteur historique. Le budget de communication qui va donc être triplé dans les quelques années à venir, et tant d'autres points qui ont été discutés, en présence des certains professionnels notamment ceux de l'hôtellerie et des agences de voyages. Il est tout de même vrai que la corrélation entre les deux ministères est indéniable, mais afin de réaliser certains objectifs, d'autres départements ont, à leur tour, un important rôle à accomplir. Dans cette épineuse question de chauffeurs de taxis stationnant devant les portes de l'aéroport, une solution immédiate s'impose. « On aimerait bien voir le ministère des Transports régler cette activité de la même façon dont a été réglée l'activité des chauffeurs de taxis dans le Port de la Goulette, a souligné M. Tlatli, car ce qui se passe actuellement en dehors des portes de l'aéroport de Carthage est honteux ». Le malheur c'est que ces chauffeurs de taxis ont même l'audace de harceler les touristes à l'intérieur même de l'aéroport. Ce qui a incité le ministre du Tourisme à inviter les instances du ministère de l'Intérieur d'intervenir. Un système de badge pour certains chauffeurs semble être à l'étude dans l'objectif de circonscrire l'activité à un nombre bien limité de professionnels. Des professionnels qui auront certainement l'obligation d'obéir à un ensemble de conditions : d'hygiène surtout, mais aussi d'honnêteté, en leur fixant une grille de prix bien déterminée, et pourquoi pas aussi en matière de pratique de quelques langues étrangères ! Cette anarchie doit prochainement prendre fin, car c'est toute l'image de la Tunisie qui est ternie par des taximen peu scrupuleux. Tunisair, défaut de communication et points de ponctualités perdus Par ailleurs, TunisAir semble collecter les points négatifs ces derniers temps. Beaucoup ont tiré la sonnette d'alarme sur ses services, sa ponctualité et sur le comportement de son personnel. Un fait rapporté par un professionnel participant à la réunion a concerné : le retard de 6 heures, d'un avion supposé décoller à 8 heures du matin, mais qui n'a réussi à le faire qu'à 13h de l'après- midi. Imaginez alors la frustration des voyageurs. Pour M. Nabil Chettaoui, Pdg de Tunisair « toutes les compagnies aériennes à travers le monde accusent des retards, Tunisair, précise-t-il assure 40.000 vols par an, mais seulement 1% de ces vols a accusé un retard de plus de deux heures ». M. Chettaoui a tout de même admis que la compagnie a perdu 10 points sur l'indice de sa ponctualité au cours des 6 derniers mois. Selon lui « c'est à cause des 11 grèves qui ont été recensés en Europe au cours de ladite période, ainsi qu'à cause du nuage du volcan Islandais ». … Et l'Open Sky Depuis les années 1960, la Tunisie a ouvert ses airs aux compagnies de vols charters, opérant uniquement dans le sens du Nord, c'est-à-dire vers l'Europe. On compte actuellement beaucoup de compagnies actives sur cette niche telles qu'Air One (qui assure des vols entre la Tunisie et l'Italie), Jet 2, ou encore Transavia qui assure depuis 3 ans déjà la liaison entre les aéroports de Tabarka et de Tozeur avec certaines autres villes européennes. Des pourparlers sont actuellement en cours pour lancer une nouvelle expérience qui permettra la liaison entre la Tunisie et le Japon. « Ryan Air », quant à elle, impose certaines de ses conditions, lesquelles n'ont pas encore trouvé des échos favorables auprès des autorités tunisiennes. Mais tout cela ne suppose pas un démarrage éminent de l'ouverture du ciel de la Tunisie devant les compagnies aériennes « low cost ». Une chose qui doit en effet être possible d'ici 2011. Les hôteliers, eux, ne peuvent attendre ce démarrage, mais le ministre des Transports a affirmé que cette expérience « ne sera accomplie qu'après l'étude de la question dans tous ses aspects, et bien que nous soyons conscients du fait que 2011 c'est demain, on fera de notre mieux pour que l'expérience de l'Open Sky ne connaisse pas le même échec que celle d'un pays voisin ». Les hôteliers qui ne semblent pas être conscients des autres revers de cette médaille de l'Open Sky, croient dur comme fer « qu'ils sont prêts matériellement et immatériellement à cette échéance ». Mais avec seulement 7% de nos unités hôtelières disposant de sites web, on ne voit pas comment ils y parviendront ! Cela dit, il a été décidé la création d'une académie de formation des représentants de l'ONT à l'étranger, dès lors que la destination Tunisie a besoin d'être vendue de manière rationnelle et qui sorte des santiers battus. Vendre une image est en effet un métier, un vrai. Cette réunion qui a été suivie directement d'une visite sur le terrain effectuée par les deux ministres à l'aéroport International de TunisCarthage et notamment à sa nouvelle salle de passagers des transits, a permis d'évoquer beaucoup de questions ayant des rapports directs avec la santé du tourisme tunisien et surtout à l'apport des transporteurs, qu'ils soient terrestres, aériens ou encore maritimes à un meilleur rendement de cette activité. Une activité qui devra voir son budget de promotion et de marketing tripler pour atteindre les 100 millions de dinars dans les périodes à venir afin de lui donner le coup de pouce devenu de plus en plus nécessaire pour atteindre les objectifs assignés : à savoir 10 millions de touristes et de 5,3 milliards de revenus.