Ses proches l'appellent Nino, Le Petit ou encore Succo, mais le Roi de la belle est le surnom qui lui convient le mieux. A bientôt 37 ans, le braqueur Antonio Ferrara a été traduit hier devant la cour d'assises de Paris pour la plus retentissante de ses évasions, celle de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne) le 12 mars 2003, facilitée par un gardien corrompu. En pleine nuit, Antonio Ferrara avait fait sauter la grille de la fenêtre de sa cellule du quartier disciplinaire pendant qu'un commando attaquait à l'arme automatique et à l'explosif la prison. Le fugitif s'était fait reprendre quatre mois plus tard. Condamné à dix-sept ans de réclusion le 15 décembre 2008 au terme d'un procès houleux, Ferrara avait fait appel. Il est rejugé avec sept autres personnes, dont quatre membres présumés du commando et son ex-conseil, Me Karim Achoui, accusé d'avoir donné le top départ de l'opération. L'avocat, qui s'est toujours dit « absolument étranger à l'évasion », avait également fait appel du verdict lui infligeant sept ans de prison et l'envoyant derrière les barreaux pendant cinquante jours. Pour lui, c'est un vrai quitte ou double. Complexe, en raison notamment de la présence de 21 accusés, le premier procès avait été émaillé d'incidents. Ferrara avait décidé de ne plus assister aux débats, imité par d'autres accusés. Fait sans précédent, les audiences s'étaient poursuivies sans eux et sans leurs défenseurs. Un début de bagarre générale avait également éclaté dans le box. Le verdict avait été accueilli par les huées du public dans une ambiance survoltée. Braqueur à l'humour caustique et décrit comme attachant, Antonio Ferrara aborde ce second procès avec l'espoir d'une condamnation moins lourde. « Il est en pleine forme », confie son avocat, Me Lionel Moroni. « Il a été acquitté l'an passé dans deux affaires d'attaque de fourgon blindé, ce qui allège beaucoup sa situation pénale», souligne-t-il. S'il ne peut pas nier s'être évadé, Ferrara conteste la « complicité de tentative d'homicide » visant deux surveillants dans les miradors. Fidèle à son code de l'honneur, le Roi de la belle n'a jamais donné le nom de ses complices. Il a même affirmé que les explosifs utilisés pour s'échapper de sa cellule lui avaient été apportés par… pigeon voyageur. Pour Karim Achoui, qui avait qualifié le premier procès de « parodie judiciaire», l'enjeu est colossal. Selon l'accusation, il a joué « un rôle essentiel dans le processus d'évasion », envoyant notamment un collaborateur à Fresnes le 10 mars 2003 pour donner un signal à Ferrara. Interdit d'exercer après une condamnation dans une autre affaire, Karim Achoui, 42 ans, dirige un groupe de presse, a ouvert un restaurant et prépare une pièce de théâtre. Le verdict est attendu le 22 octobre. ------------------- Cinq jeunes femmes soupçonnées de violences sur une rivale amoureuse Cinq jeunes femmes, dont quatre mineures, sont poursuivies pour le viol d'une mère de famille à son domicile de Saint-Quentin (France), dans la nuit du 19 au 20 août. Mises en examen avant hier pour viol, vol et violences aggravées, elles sont suspectées d'avoir mené une expédition punitive sur fond de rivalité amoureuse, agressant et violant durant plusieurs heures la victime, 29 ans, en présence de l'enfant de cette dernière, âgé de 2 ans. Selon les premiers éléments de l'enquête, la plus âgée du groupe, 27 ans, aurait monté les adolescentes contre sa rivale, accusée de lui avoir volé son compagnon. Vendredi, les cinq jeunes femmes se seraient rendues à son domicile. «Dès ce moment, la victime a vécu un véritable supplice : elle aurait été volée, frappée et violée avec un objet trouvé sur place. Le calvaire aurait duré entre deux heures et cinq heures», rapporte un journal local. «Les cinq femmes suspectées auraient également procédé à des dégradations au sein du domicile de la victime, saccagé», précise-t-on. La femme la plus âgée et une jeune fille de 16 ans ont été placées en détention provisoire. Les trois autres mineures, âgées de 14 à 17 ans, ont été placées sous contrôle judiciaire.