Emouvante soirée de retrouvailles, vendredi soir, à l'occasion de la clôture du Festival du « oud » organisé par la maison de la culture Ibn Rachiq du 26 août au 3 septembre 2010. Hédi Guella s'est produit en compagnie de l'« ami » de toujours : son luth. Légèrement enrhumé, il a pourtant chanté durant plus d'une heure, ses propres airs engagés et ceux de Sayyed Darwiche et Cheikh Imam. Il rendit hommage également à des poètes immortels tels Bayrem Ettounsi et Najib Sourour ainsi qu'à l'ami Sghaier Ouled Ahmed. Pour la cinquantaine de spectateurs venus applaudir Hédi Guella, il y avait surtout un air de famille et de souvenirs nostalgiques à revivre aux côtés d'une figure emblématique, restée modeste et familière, de la chanson tunisienne engagée et également un excellent soliste qui ne perdra pas de sitôt la main. Concert de Samih Mahjoub : la rencontre du luth et de la « tabla » indienne Mercredi soir, c'était au tour du jeune Samih Mahjoub de donner son récital sur la scène de la maison de la culture Ibn Rachiq. Il n'y avait pas beaucoup de monde, et Samih ne retint pas plus d'une heure ce public rare qu'il régala néanmoins avec de belles compositions personnelles et des reprises au luth de quelques chansons orientales connues, dont « Yalli Mâana » d'Om Kalthoum. Accompagné du jeune percussionniste Nasreddine Chebli qui jouait plus souvent de la « tabla » indienne, Samih donna sa chance aussi à la talentueuse Asma Ben Ahmed, diplômée de l'Institut Supérieur de la Musique de Tunis, qui émerveilla l'assistance en interprétant « Sa'alouni Ennas » de Fayrouz. Le concert de mercredi soir s'intitulait « Catharsis » et proposait une sorte de thérapie par la musique : « Le soliste éprouve un immense plaisir et comme un effet magique qu'exerce sur toute sa personne, sur son être entier, son propre jeu sur le luth. C'est cette jouissance, cet enchantement que l'artiste cherche à communiquer à son auditoire et dont il veut le contaminer pour alléger ses peines et atténuer ses angoisses », ainsi disait Samih Mahjoub qui aime « voyager » en compagnie de son public à travers les musiques du Maghreb, d'Andalousie, de Turquie et jusqu'aux confins de l'Extrême Orient et de l'Inde envoûtante. Enseignant à l'Institut Supérieur de Musique de Tunis et directeur de la troupe « Ghajar » qui compte en son sein des maîtres musiciens et des chercheurs universitaires, Samih s'est déjà produit dans d'autres manifestations locales et internationales; à l'étranger, ses concerts les plus mémorables furent donnés à Marrakech, à Paris, à Vienne et au Caire. Ce compositeur est un disciple de Ridha Chmak et a pour maître à jouer le soliste marocain Saïd Chraïbi. Il prépare d'ailleurs une thèse sur les œuvres musicales de ces deux artistes maghrébins. Quant à la prometteuse Samah Ben Ahmed, elle se produit avec la troupe de Samih un peu partout sur le sol tunisien en attendant de se faire un nom et de concevoir son propre spectacle.