24 mille élèves inscrits dans le privé, soit un pourcentage de 2,4%. L'enseignement public reste la référence aux yeux des parents d'élèves, indépendamment des considérations matérielles Les parents ne s'y trompent pas, loin des statistiques et des chiffres abstraits, la rentrée scolaire est une période décisive pour choisir l'établissement scolaire pour leur futur écolier. Ecole privée ou publique ? Cela induit des thématiques assez importantes qui permettent de trancher. Faut-il opter pour une école privée résolument tournée vers l'apprentissage des langues, clé d'accès à tous les enseignements? Ou encore faut-il choisir l'école publique, où la gratuité de l'enseignement, par ailleurs un acquis, est ‘'contournée'' à grands renforts de cours particuliers ? Selon les statistiques de l'année scolaire 2009/2010, les élèves inscrits dans des écoles privées, au nombre de 24000 ne représentent que l'infime pourcentage de 2,4% par rapport aux élèves recensés dans des écoles primaires étatiques, soit 1 200 000 élèves. « Au regard de ces chiffres, on ne peut en aucune manière considérer que l'école publique peut être détrônée par l'école privée, même si le nombre des établissements privés a affiché une nette augmentation pendant l'année scolaire écoulée(104), si on le compare à celui d'il y a 10 ans. En 2001/2002 ils étaient au nombre de 42. A cela ajoutons le fait que ces écoles sont actuellement implantées à l'intérieur du pays à Kairouan, Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid et Gabès, outre ceux déjà existant à Sousse, Nabeul, Bizerte et au grand Tunis. » remarque M. Mohamed Zoghlami, le directeur de l'enseignement privé au ministère de l'éducation nationale. C'est que, et toujours selon notre interlocuteur, l'égalité des chances à l'école n'est pas un beau slogan qu'on brandit à chaque fois qu'il est question d'évoquer l'enseignement dans notre pays. « La seule gratuité de l'école, par ailleurs un acquis pour nous autres Tunisiens, suffit pour dire que tous les enfants quelle que soit leur appartenance sociale sont égaux face à l'apprentissage. » dit-il. Règles sacro-saintes Cela ne sera pas vraiment le cas si l'on considère que les établissements privés se chargent de la garde des enfants pendant les heures creuses, une solution salutaire pour des parents qui travaillent, alors que d'autres enfants ayant le même âge se retrouvent dans la rue et ses tentations, une fois les heures de l'école terminées. Sans oublier la discipline qui est de mise dans les écoles privées bien plus qu'ailleurs. Selon Mme Sondès Khélifi, médecin, « Les directeurs des écoles privés mènent à la baguette les enfants dans leurs établissements respectifs. Ils ne badinent pas avec les règles de politesse et de bonne tenue. C'est essentiellement pour ce motif que j'ai choisi d'inscrire ma fille dans une école privée sise à la cité Ennasr. Je suis satisfaite même si mon mari juge que l'apprentissage des langues depuis la première année de base relève du bourrage d'esprit. » souligne notre interlocutrice. 1517 enseignants contrôlés par les inspections de base dans les écoles étatiques Et puisqu'on y est, on apprend et d'après une source du ministère de l'éducation que l'apprentissage des langues dès six ans sera généralisé dans les écoles étatiques. Reste à savoir si la qualité de l'enseignement dispensé que ce soit dans les écoles privées ou publiques serait la même. D'aucuns considèrent que la qualité de l'enseignement dans les écoles publiques laisse à désirer, que des parents bienveillants compensent par des cours particuliers les éventuelles défaillances constatées et ce même pour des enfants en première année de l'enseignement de base. Pour y répondre M. Zoghlami invoque le fait que les garde-fous du ministère veillent à garder la même qualité de l'enseignement aussi bien dispensée dans des écoles publiques que privées. « Les enseignants qui étaient au nombre de 1517 pendant l'année dernière ont tous suivi les mêmes cycles de formation et en classe, leurs cours donnés ont été contrôlés par les mêmes cycles d'inspection. Le programme des écoles primaires privées est passé au crible par le ministère de tutelle dont les prérogatives consistent à vérifier leur conformité aux objectifs des programmes de l'enseignement étatique. Pour le choix des enseignants cela revient à ces établissements de les recruter.» souligne-t-il. Il y a lieu de remarquer dans la foulée, qu'un enseignant ayant exercé dans le domaine étatique n'a pas le droit d'enseigner dans le privé et que l'Etat incite les directeurs de ces institutions à recruter les jeunes diplômés, par ailleurs non expérimentés. Et ce au grand dam des parents qui espèrent profiter de l'expérience de nos doyens de l'enseignement. Equilibre L'école privée pourra-t-elle détrôner l'école étatique ? Jamais ! Car toute la démarche se base sur l'équilibre. Les deux volets de l'enseignement ont aussi bien des avantages que des inconvénients. La question serait plutôt de réorganiser notre école, à partir de la maternelle pour que la véritable égalité des chances, consiste à permettre de cultiver les jeunes esprits, de les accompagner véritablement vers leurs aspirations, en profitant au mieux de leurs capacités. « Aujourd'hui, le cartable de nos petits bout' choux s'alourdit et leurs capacités d'apprentissage s'affaiblissent. Nous leurs parents, avons réussi à être brillants à l'école avec moins de matières étudiées.» remarque Mme Leila Megdiche, maman de Linda, 4ème année de l'enseignement de base. Il est plus que temps, en effet, de revoir tout le système scolaire et avec les méthodes d'apprentissage,… De le faire en toute conscience pour que ces générations d'élèves ne se transforment en cobayes de l'enseignement. Il est temps de "sonner la fin de la récréation."