Le Temps-Agences - Le président afghan Hamid Karzaï a de nouveau invité hier le chef des talibans afghans, le mollah Omar, à déposer les armes et à rejoindre les négociations de paix destinées à mettre fin aux violences de plus en plus meurtrières qui déchirent son pays depuis 2001. "Nous espérons que le mollah Mohammad Omar Akhund va rejoindre le processus de paix, et cesser de perpétrer des attentats fratricides et faire des victimes parmi les hommes, femmes et enfants d'Afghanistan", a déclaré M. Karzaï au palais présidentiel lors du traditionnel rassemblement du gouvernement organisé pour l'Aïd-El Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan. Le président afghan a annoncé samedi dernier la mise en place d'un conseil destiné à mener des discussions de paix avec les talibans, dont la rébellion entamée à la fin 2001 n'a cessé de gagner du terrain ces dernières années. Ce conseil, dont la création avait été approuvé en juin lors d'une "jirga (assemblée traditionnelle, ndlr) pour la paix" à Kaboul, doit représenter l'ensemble de la société afghane, dont "des commandants moudjahidines, des personnes d'influence et des femmes", selon la présidence. Sa composition doit être annoncée après les trois jours fériés de célébration de l'Aïd-El Fitr. M. Karzaï a lancé plusieurs appels similaires aux talibans depuis 2005, mais ces derniers lui ont jusqu'ici toujours opposé une fin de non recevoir, refusant de négocier avec son gouvernement tant que les troupes étrangères qui le soutiennent n'auront pas quitté le pays. Le chef des talibans a de nouveau mis en garde cette semaine les Américains contre la poursuite de la guerre en Afghanistan, assurant que la victoire de la "nation islamique" était "imminente", dans un message diffusé à l'occasion de la fin du Ramadan, selon le site internet SITE. Le mollah Omar est en fuite depuis la fin 2001 et la chute du régime des talibans qu'il dirigeait depuis 1996. Les Etats-Unis, moteurs de la coalition militaire qui les ont chassé du pouvoir, lui reprochent d'avoir donné refuge au chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, puis d'avoir refusé de le livrer après les attentats du 11-Septembre. M. Karzaï a par ailleurs de nouveau appelé hier la force multinationale de l'Otan à cesser de mener sa "guerre contre le terrorisme" en Afghanistan pour se concentrer sur les bases arrières des talibans afghans situées au Pakistan, dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan. "Les forces de l'Otan doivent réaliser que la guerre contre le terrorisme ne se mène pas dans les villages afghans", a souligné M. Karzaï, qui dénonce régulièrement les victimes civiles de leurs opérations.