Le rideau est baissé sur le championnat du monde de basket auquel a participé pour la première fois de son histoire la Tunisie. Les USA sur le toit du monde. Ils renouent avec le titre suprême, leur 4ème, après 16 ans de disette. Ils assoient, par là même, leur suprématie incontestable sur le basket mondial. Pourtant, aucun des douze géants qui ont soulevé le trophée n'était présent aux JO de Pékin en 2008. L'équipe était, de ce fait, considérée comme étant la B en l'absence de toutes les vedettes de la NBA qui ont préféré se reposer au lieu de relever le challenge! Nous attendions, pour notre part, la fin de cette joute pour évaluer notre participation parce que comme nous l'avons maintes fois répété nous ne pouvons évoluer sans évaluation objective. Notre sélection est partie à Istanbul avec un objectif annoncé par le sélectionneur lui même; gagner au moins une rencontre et apprendre. Le premier n'a pas été réalisé (la Tunisie a perdu ces 5 matches) et l'apprentissage fut dur et éprouvant. Si on prend en considération que durant un premier tour, les équipes ne se donnent jamais à fond surtout celles qui aspirent à aller loin dans la compétition, on en conclura que notre « cinq » national, dont les éléments ont donné leur maximum, sont bien loin du niveau international! Les chiffres et les statistiques parlent d'eux-mêmes La Tunisie n'est jamais parvenue à atteindre la barre des 70 points. Le score le plus élevé qu'elle a pu réussir est 65 points contre le Brésil ( 64 contre la Croatie). Dans les 3 autres rencontres (Slovénie, Iran et USA), elle était au dessous des 60 points! De ce fait, elle est dernière au classement de l'attaque, de ce mondial avec uniquement 300 points marqués. Au pourcentage des 3 points, les Tunisiens ont dépassé les 30% en une seule occasion contre le Brésil. Ils étaient en dessous de ce pourcentage dans toutes leurs autres confrontations! Idem pour les 2 points où nos représentants n'ont pas atteint une seule fois les 50% de réussite. Ils étaient, même au dessous des 40% sauf pour leur rencontre face à la Croatie où ils avaient 46%. Leurs adversaires dépassaient, dans ce tir de près, 60% et plus, ce qui représente les normes internationalement requises ! De nos 12 joueurs, seul Makram Ben Romdhane, est arrivé à se hisser parmi les 50 meilleurs réalisateurs du Mondial. Il occupe la 36ème place avec une moyenne de 12 points marqués par match en 4 disputés (il n'a pas joué celui contre le Brésil). Parer à nos insuffisances! A la lumière de ces constations, il convient pour nos techniciens, (la responsabilité de la faiblesse de notre basket n'incombe pas uniquement à l'entraîneur national), de faire une petite lecture analytique de ces statistiques et bien d'autres, puisque nous n'avons pas voulu vous ennuyer avec les menus détails. Il faut être clair et éviter de se leurrer ou de tromper une opinion publique qui ne comprend pas toujours les dessous et les travers d'un sport plus compliqué que les autres. Nous sommes allés en Turquie, à nous de tirer les conclusions qui s'imposent! Nous avons des joueurs, modestes par rapport au niveau de l'élite mondiale, ayant eu une formation physique, technique et tactique inadéquate. Au lieu de se satisfaire de cette participation, loin d'être reluisante, il faut essayer de se pencher sur nos carences. Il est urgent, en effet, d'établir une feuille de route unifiée et qui convient à nos spécificités, la généraliser et l'imposer aux clubs. Le but est d'unifier le travail de formation et d'adapter les calendriers de jeunes aux exigences de cette étape cruciale dans leur apprentissage des fondamentaux du ballon rond. Nous nous vantons d'avoir une trentaine de salles couvertes mais nous oublions de préciser que seules les équipes fanions en profitent. Allez faire le tour et constatez par vous-mêmes où s'entraînent les jeunes? Ne vous fatiguez pas, nous vous fournissons de suite la réponse : dans la nature et plus précisément, sur des terrains minés, des cerceaux cassés et des planches ravagées où la technique est dès le jeune âge déformée. Alors, penchons nous vers les véritables problèmes au lieu de se satisfaire d'une déclaration complaisante d'un coach américain lors d'une conférence de presse où il avait le résultat acquis d'avance et la tête, déjà, au tour suivant: «nous voulions être sûrs de ne pas avoir de blessés sérieux. Déclarait Krzyzewski suite à notre match contre les USA. Nous avons essayé de préserver les joueurs pour les avoir dans la meilleure des formes pour la suite. Nous avions besoin d'être prêts pour les 1/8 de finale contre l'Angola parce qu'au prochain tour si nous ne gagnons pas nous ne passerons pas, déclarait Krzyzewski à l'issue du match contre la Tunisie. » Et effectivement, les USA étaient à cent pour cent contre les Angolais qui avaient gagné quand même deux rencontres au premier tour, et leur ont infligé un cuisant (122/61)! Pour les autres nations de notre groupe, aucune n'a fait partie du carré d'or et le meilleur classement a été obtenu par la Slovénie (8ème). Le Brésil s'est classsé 9ème , la Croatie 14ème et l'Iran 19ème. L'euphorie du mondial est à présent passée. Nous avons été derniers au classement final, devancés par toutes les équipes arabes et africaines participantes; l'Angola (15ème), l'Iran (19ème), le Liban (20ème), la Côte d'Ivoire (21ème) et la Jordanie (23ème).