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Me Charfeddine Dhrif, SG du Conseil de l'ordre et candidat au Bâtonnat: " La profession se porte mal "
Campagne pour l'élection du Conseil de l'Ordre des avocats et du Bâtonnier
Publié dans Le Temps le 14 - 05 - 2007

Apparemment Me Charfeddine Dhrif veut la consécration d'une longue carrière et d'un riche itinéraire par un mandat de Bâtonnier. Agé de 55 ans, il est né à Tunis et a obtenu la maîtrise de droit et le certificat d'aptitude à la profession d'avocat de la faculté de droit de Tunis.
Inscrit au tableau du barreau le 6 mai 1977, Me Dhrif est avocat auprès de la cour de cassation. De 1981 à 1983 il est membre de l'Association Tunisienne des Jeunes Avocats de 1987 à 1989 membre du Conseil de l'ordre des avocats. De même de 2001 à 2004. Actuellement il occupe le poste de secrétaire général du conseil de l'ordre. Interview.

Le Temps : Comment jugez-vous la situation actuelle de la profession ?
Me Charffeddine Dhrif : " Je considère que la profession est en train de passer par une période difficile sinon critique. Cela est dû à plusieurs raisons. Tout d'abord les avocats se sentent un peu marginalisés sur le plan social du fait qu'ils ne bénéficient pas d'une couverture sociale. Dans ce cadre, il est important de rappeler que c'est la seule profession qui n'a pas de couverture sociale. Un chauffeur de taxi ou un manœuvre est couvert par un régime de couverture sociale lui et sa famille alors que l'avocat s'il lui arrive un accident de santé, il est condamné à la précarité s'il n'a pas les moyens financiers pour se faire soigner. Sur un autre plan, l'avocat ou plutôt les avocats se sentent aussi un peu marginalisés dans leur profession et ceci est dû à la promulgation des lois qui ont rétréci le champ d'intervention de l'avocat. En plus lors des dernières années nous avons assisté à la création de certains corps de métiers qui ont eux aussi participé au rétrécissement du champ d'action de l'avocat.
• Donnez-nous des exemples ?
- Les rédacteurs dans les directions régionales de la conservation foncière, les conseillers juridiques, les conseillers fiscaux et d'autres professions que je préfère ne pas citer pour ne pas soulever de polémiques.
• Revenons aux maux de la profession
- La troisième cause de la situation difficile que traverse la profession est le fait que le Conseil de l'ordre des avocats n'est pas maître de son " tableau ". Il faut rappeler dans ce sens que tout détenteur d'une maîtrise de droit et d'un certificat d'aptitude ou d'un master de droit (quelle que soit l'origine) à la condition qu'il fasse l'objet d'une décision d'équivalence, peut accéder à la profession d'avocat contrairement à ce qui se passe par exemple chez les experts comptables. Donc, le conseil de l'ordre des avocats se trouve amené sinon obligé en vertu des textes qui régissent la profession à inscrire tout candidat détenteur des diplômes que j'ai cités. Au cas où il refuse l'inscription ou il omet de le faire dans le délai de deux mois à partir de la date du dépôt de la candidature, cela permet au candidat d'interjeter appel et d'obtenir un arrêt ordonnant son inscription au tableau.
• Quels sont les conséquences pour la profession ?
- Le nombre des avocats stagiaires est actuellement de 1901. Ce nombre est relativement important par rapport aux avocats qui encadrent ces stagiaires. Il y a beaucoup d'entres eux qui passent leurs stages dans des conditions très difficiles. D'autres se sont perdus dans la nature. Les causes de cette situation reviennent essentiellement aux patrons de stages dont certains délivrent des certificats de stages de complaisance. Mais le plus grand danger que court actuellement la profession provient essentiellement de sa politisation et de son instrumentalisation par certains confrères et consœurs à des fins politiques.
• Vous êtes candidat à l'élection de Bâtonnier. Quelles sont d'après-vous les solutions pour remédier à cette situation ?
- Je considère que le prochain Bâtonnier devrait agir dans un but de dépolitisation et de garantir ainsi l'indépendance de la profession par rapport à toutes les tendances politiques. Le Bâtonnier doit être le Bâtonnier de tous les avocats toutes tendances politiques confondues donc un rassembleur. Même en cas de crise ou de problème grave entre deux où plusieurs tendances politiques au sein de la profession, le Bâtonnier doit toujours agir sur la base de sa neutralité et dans le but de garantir les intérêts supérieurs de la profession, quelle que soit la gravité du dossier qui peut être à l'origine d'une crise. Ce dossier ne doit jamais entraver le travail ou la mise en exécution du programme du Bâtonnier. Il faut reconnaître que les deux derniers conseils de l'ordre n'ont fait que gérer la crise engendrée par deux mandats, un dossier par mandat respectif.
• Ceci en ce qui concerne la politisation. Avez-vous des solutions pour les autres problèmes ?
- Il faut reconnaître que la solution de certains de ces problèmes ne peut se faire que par des interventions législatives et de ce fait le prochain Bâtonnier doit fournir beaucoup d'efforts pour renouer et stabiliser le dialogue avec le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme. A mon avis l'action du Bâtonnier et du Conseil de l'ordre doit avoir pour but essentiel l'élargissement du champ d'intervention des avocats surtout dans les domaines de la consultation juridique, de l'exclusivité de constitution et de plaidoirie devant les tribunaux et de la mise à niveau des avocats et de la formation des avocats stagiaires. Le prochain Bâtonnier et le nouveau Conseil de l'ordre doivent préparer un projet de couverture sociale qu'ils soumettront à une Assemblée Générale Extraordinaire. A ce propos même si l'Assemblée Générale Extraordinaire qui s'est tenue en avril 2006 n'est pas parvenue, pour des raisons multiples, à prendre une décision quant au choix de la couverture sociale, il me semble qu'il est nécessaire de revenir à l'Assemblée Extraordinaire pour choisir le mode de couverture sociale. Quoi qu'il en soit cette couverture sociale ne pourra être, à mon sens, efficace que si elle réunit deux conditions : l'obligation et l'égalité.
En ce qui concerne le timbre qui est le seul mode de financement de la caisse de retraite des avocats, je considère qu'il est de l'intérêt de la profession pour que ce timbre soit vendu et distribué par les structures de la profession. Même si cette opération va engendrer des frais et la création d'un service administratif qui va s'occuper de la vente et de la distribution du timbre, le jeu en vaut quand même la chandelle vu les recettes qui ne peuvent être en dessous de cinq millions de dinars par an.
• Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous présenter ?
- A partir de mon expérience dans la profession et dans ses structures, je considère que je suis assez armé de bon sens et d'indépendance pour œuvrer concrètement et trouver sur la base du dialogue des solutions aux problèmes de la profession.
• Qu'est-ce qui différencie votre candidature des autres ?
- Avec tout le respect que je dois à mes confrères candidats, je considère que ma candidature est la plus logique et ce, pour les raisons suivantes : contrairement à certains Bâtonniers qui sont actuellement candidats, je considère que ceux-ci ont eu l'occasion de défendre les intérêts de la profession et donc de faire leur apport et, il est donc logique que ceux-ci laissent place aux nouveaux prétendants. La deuxième raison est qu'il y a des candidats qui n'ont jamais assumé de responsabilité dans les structures donc ces candidats qui ne connaissent pas les dossiers et qui n'ont pas d'expérience, il est préférable qu'ils commencent par se présenter à l'élection de membre de sections ou à la limite à celle de membre du Conseil de l'ordre. La troisième raison : il y a des candidats qui se présentent pour la 3ème voire la 4ème fois et je ne vois pas si les conditions ont vraiment changé pour cette fois-ci.
• Donc supposons que vous soyez élu que feriez-vous ?
Je serais le Bâtonnier de tous les avocats tout en confirmant que je n'assumerai cette charge que pour un seul mandat et si je ne suis pas élu je ne renouvellerai pas une autre fois ma candidature.
Interview réalisée par


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