Les hommes, plus touchés que les femmes - Les cancers de la bouche où plus exactement de la cavité buccale entrent dans le cadre des cancers des voies aéro-digestives supérieures (V.A.D.S). Ils représentent 30 % des tumeurs des VADS et 8 à 10 % du total des cancers. Ce sont des maladies de la muqueuse qui donnent une tumeur maligne à la suite d'une consommation excessive de tabac associée à l'alcool, ou d'une dégénérescence de lésions précancéreuses. Elles touchent les hommes de 50 à 70 ans, bien que l'on puisse constater depuis quelques années un rajeunissement et une féminisation de la population atteinte. Actuellement la survie est d'environ 30 % à 5 ans et 5 à 10 % à 10 ans. Pour mieux maîtriser cette pathologie le syndicat tunisien des médecins dentistes de libre pratique a organisé le 1er congrès francophone d'odontologie du 1er au 3 octobre à Hammamet en parallèle avec la 6ème journée de l'Association tunisienne de gérodontologie en présence de plusieurs imminents spécialistes français, canadiens, algériens, sénégalais, libanais, suisses et tunisiens. Ce congrès francophone d'odontologie répond à une demande d'une grande diversité a précisé le Dr Adel Ben Smida président du congrès. «Le métier de médecin dentiste a beaucoup évolué ces dernières années en devenant une profession médicalisée dit –il. Je dois souligner la très grande qualité du programme scientifique et de formation continue proposé aux participants durant ce congrès francophone. Ce programme ne se limite pas à la présentation des techniques et des matériels nouveaux, mais il s'attache, de surcroît, à mieux nous informer sur la possibilité de concilier l'amélioration de la qualité des soins et une meilleure utilisation des moyens qui leur sont consacrés». Le Pr Chedly Baccouche président du comité scientifique de cette manifestation a souligné que d'éminents conférenciers ont essayé de faire le point sur les notions essentielles de diagnostic en cancérologie buccale tout en présentant les évolutions majeures des traitements anti-cancéreux. L'implantologie est devenue aussi un secteur de croissance et le pourcentage des traitements dentaires implique l'emploi des implants, continue à progresser. La notion d'esthétique en santé bucco-dentaire ne cesse de progresser. C'est une évidence, car l'esthétique s'immisce dans la chirurgie faciale corporelle. Des conférences et des ateliers ont fait connaître les adhésifs utilisés en dentisterie adhésive, apprendre à sélectionner son système adhésif et optimiser sa mise en œuvre. En ODF interceptive, les conférenciers ont mis en évidence l'importance de l'interception des malocclusions chez les enfants, dans le but d'éviter des traitements orthodontiques complexes et coûteux. La gérodontologie ne cesse d'évoluer. Le choix d'une thérapeutique adoptée implique une évaluation minutieuse de la demande du patient et de son entourage, de sa situation sociale et de son état de santé. La collaboration entre le dentiste et le médecin gériatre est capitale. Ce congrès a permis à tous les participants de bénéficier d'une formation intelligente qui leur permettra de mettre en pratique les nouvelles connaissances issues de la recherche médicale. C'est la raison pour laquelle nous avons également porté une attention particulière aux ateliers pratiques. Les cancers de la cavité buccale : 30% des cancers aéro-digestifs Les expressions cancer de la bouche ou cancer de la cavité buccale désignent toutes les lésions cancéreuses situées au niveau de la bouche. Ce sont des cancers dont la fréquence a beaucoup augmenté depuis quelques décennies. Le Dr Mohamed Abdelmoula professeur à la faculté de médecine de Sfax a expliqué que ces cancers représentent environ 30% des cancers des voies aéro-digestives supérieures. «Leur incidence est difficile à évaluer. Toutefois, ces cancers touchent surtout l'homme de la soixantaine. La femme devient de plus en plus concernée par cette pathologie expliquant la diminution du sexo-ratio. Les facteurs de risque sont dominés par l'intoxication alcolo-tabagique et les lésions précancéreuses (rouge ou blanche). En Tunisie, il semble que le tabac prisé, associé aux facteurs d'irritation chronique survenus sur un terrain de mauvaise hygiène bucco-dentaire, sont les facteurs les plus prédisposant à la survenue de ces cancers. D'où la nécessité de la précocité de leur prise en charge et la mise en marche de mesures draconiennes mieux assurées par un chirurgien dentiste bien formé de la pathologie » La prise en charge des douleurs cancéreuses Les cancers de la cavité buccale sont des maladies de la muqueuse qui donnent une tumeur maligne à la suite d'une consommation excessive de tabac associée à l'alcool. En France, on compte 15.400 nouveaux cas par an, avec une forte proportion masculine (70% pour les hommes) Le tabac étant le facteur d'initiation et l'alcool le facteur de promotion. Les chances de survie à 5 ans à un cancer de la cavité buccale sont estimées à 30 % pour l'homme et 50% pour la femme. Ces cancers posent un problème de santé publique non seulement par le nombre de patients atteints, mais aussi par les tranches d'âge concernées (incidence rapidement croissante dès 35 ans, pour atteindre son maximum à 60 ans) et par leur pronostic défavorable. « La douleur est une des complications majeures de ces cancers à la fois par sa fréquence élevée et par son impact sur la qualité de vie d'un nombre important de malades nous précise le Dr Radhouène Dallel professeur des universités, praticien hospitalier à la faculté de chirurgie dentaire à Clermont Ferrand et directeur du laboratoire inserm U929. L'apparition ou la réapparition de la douleur cancéreuse est toujours invalidante et entraîne une souffrance plus ou moins importante. Cette douleur est présente à 50% avant le traitement, 80% durant le traitement, 70% à la fin du traitement et 36% après le traitement. En plus des répercussions physiques, la douleur retentit aussi sur le plan psychologique et social en entraînant une perte d'intérêt pour les activités quotidiennes et relationnelles. Au début, le cancer est silencieux. Au fur et à mesure de son évolution, des douleurs peuvent parfois apparaître. Elles sont liées soit au développement de la tumeur elle-même soit aux conséquences des traitements (chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie) soit à des complications de la maladie. Grâce à différentes techniques, la grande majorité des douleurs peuvent être soulagées de façon importante. Une disparition totale de la douleur n'est pas toujours possible. Le traitement des douleurs cancéreuses nociceptives utilise en priorité les médicaments antalgiques administrés par voie orale, à horaires fixes afin de prévenir la réapparition de la douleur. Certaines douleurs nécessitent la mise en œuvre d'un traitement local (laser). En revanche, les douleurs cancéreuses neuropathiques sont habituellement peu sensibles aux antalgiques. Leur traitement repose sur l'utilisation des antidépresseurs et des antiépileptiques. D'autres méthodes peuvent également être efficaces sur certaines atteintes nerveuses (application de froid, de chaud, massages) Les techniques hypnotiques permettant aussi d'agir sur la douleur.