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Quelle que soit la conjoncture, la Tunisie trouve toujours son compte avec l'Europe Rencontre périodique du chef de la Délégation européenne, Adrianus Koetsenruijter, avec la presse nationale
« Je ne peux encore m'exprimer sur l'état d'avancement des négociations sur le statut avancé. Mais j'ai un bon sentiment » - « J'ai un bon sentiment concernant les négociations qui se déroulent actuellement entre les responsables tunisiens et leurs homologues au sein de la commission européenne, mais en ce moment je ne peux rien vous dire. La confidentialité de ces négociations est une chose que je dois respecter », c'est en ces termes que M. Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur et chef de la Délégation Européenne en Tunisie a répondu, une fois interrogé sur l'état d'avancement des négociations concernant l'octroi à la Tunisie du Statut Avancé avec l'Union Européenne. Des négociations qui ont repris le 27 septembre dernier à Bruxelles et qui devront voir un nouveau round, vers la fin du mois d'octobre courant ici même à Tunis. Mais une chose est sûre, rappelle encore M. Koetsenruijter, c'est que le Statut Avancé, une fois accordé à la Tunisie, différera de celui accordé au Maroc « car, précise-t-il, nous avons accordé au Maroc ce statut à fortes connotations politiques, mais sans regarder en fait le contenu. Ceci ne sera pas le cas avec la Tunisie, car on va donner encore plus de poids et d'importance à différents aspects. Il ne concernera pas seulement la coopération financière, mais beaucoup d'autres projets dans différentes domaines ». Ces déclarations émanant du Chef de la Délégation, ont été faites à l'occasion d'une réunion qu'il voudrait périodique avec les médias tunisiens. Des déclarations qui se sont, cette fois, concentrées sur le discours baptisé, à l'instar de ce qui se passe aux Etats Unis, l'Etat de l'Union, prononcé à Strasbourg par M José Manuel Barosso, Président de la Commission Européenne, le 7 septembre dernier. Ceci n'a pas empêché d'aborder d'autres sujets, notamment ceux d'actualité, tels que les relations Europe-Afrique, la question de l'émigration, notamment celle clandestine, outre la question de cette Union pour la Méditerranée (UpM), et surtout le rôle des institutions de contrôle budgétaire au sein des pays de l'Union Européenne. Des questions auxquelles M. Koetsenruijter a répondu avec toute courtoisie. Les sentiers battus du Vieux Continent Atteint de plein fouet par la crise économique et financière, l'Europe peine encore à se remettre sur pieds. Ceci n'a pas du tout été nié par le Chef de la Délégation qui a cité M. Barosso à maintes reprises au cours de cette rencontre. Le Président de la Commission Européenne a cité dans son discours prononcé devant les parlementaires européens que cinq défis majeurs doivent être relevés au cours des douze prochains mois, à savoir combattre la crise et améliorer la gouvernance économique, relancer la croissance pour l'emploi en accélérant la mise en œuvre du programme des réformes « Europe 2020 », construire un espace de liberté, de justice et de sécurité, lancer les négociations en vue de la modernisation du budget de l'Union et assumer la part de responsabilité de l'Europe dans le monde. Cette responsabilité qui va au-delà de l'économique, pour s'intéresser à autant d'autres domaines de la vie de millions de personnes à travers le monde, notamment en Afrique, a indiqué M. Koetsenruijter, qui a encore une fois cité M Barosso lequel s'est exprimé sur la question « des budgets non viables qui rendront l'Europe vulnérable. La dette et le déficit créent l'instabilité conjoncturelle, et ils défont le filet de la protection sociale. L'argent consacré au service de la dette ne peut être dépensé pour le bien être social. Ni pour préparer à assumer le coût du vieillissement démographique ». Autant du pain sur la planche pour ce Vieux Continent qui depuis un moment, souffre des déferlantes de démonstrations sociales et de grèves qui paralysent autant d'aspects de sa vie sociale. Des problématiques structurelles auxquelles viennent encore s'ajouter d'autres problèmes, externes cette fois là, tels que ceux de l'émigration clandestine auxquels l'Europe essaye de trouver de meilleurs alliés dans les pays de la rive sud de la Méditerranée. Pour ce qui est des relations Europe – Afrique, M Koetsenruijter a souligné que la relation entre les deux continents est ancienne, et que le sommet, devant se dérouler dans les mois à venir, permettra aux responsables européens et africains de se rencontrer afin de discuter des différentes possibilités de coopération déjà existantes et les moyens de les intensifier. « Nous comptons énormément sur ce plan sur la connaissance acquise par la Tunisie, afin d'instaurer une coopération triangulaire qui profitera, moyennant des fonds que nous mettons à la disposition, de l'expérience de la Tunisie et de ses institutions au sein de l'espace africain dans l'objectif d'améliorer le niveau de vie des citoyens africains ». Commentant l'état des lieux de l'UpM, le Chef de la Délégation Européenne en Tunisie a défendu le bien fondu de cette Union, en rappelant qu'à l'inverse de ce beaucoup peuvent le penser, pas mal de projets instaurés au sein de cette union, se sont mis en route petit à petit « tels que le Plan Solaire ou encore le projet des autoroutes de la mer ». Mais quoi qu'il en soit, la Tunisie trouve toujours ses bons comptes avec l'Europe. Le bilan de l'accord de libre échange entré en vigueur depuis 2008, semble satisfaire les deux parties. Et les réunions qui ont lieu, régulièrement, entre responsables tunisiens et européens ne cessent d'élargir leur champ d'intérêt. La liste des secteurs qui seront concernés par le libre échange entre la Tunisie et le Groupe des 27, s'étendra aux services, aux produits agricoles, à la finance, au transport ainsi qu'aux télécommunications et tant d'autres domaines. La liberté de circulation des personnes et bien qu'elle reste encore un défi majeur à relever, connaîtra à son tour une certaine fluidité dans les années à venir. En fonction notamment des discussions sur le Statut Avancé. M. Koetsenruijter ajoute : « les relations de l'UE avec la Tunisie sont exemplaires, et personnellement j'ai un très bon sentiment sur cette question du Statut Avancé, tout en sachant que beaucoup de choses en Tunisie demeurent des questions de souveraineté et dans lesquelles nous n'interviendrons pas. Et je demanderai aux responsables tunisiens du dossier d'organiser une autre rencontre avec la presse afin d'éclairer encore plus l'opinion publique ».