L'Acropolium de Carthage avec le concours de l'ambassade du Brésil a offert au public de l'Octobre musical, une soirée placée sous le signe de la grâce. En effet, à travers le quatuor à cordes Quatuor Raga, la soirée a été vibrante avec cette touche de savoir faire et cette once de sensibilité dont seuls les vrais musiciens détiennent le secret… Alceu Reis au violoncelle, Gabriel Marin à l'alto, Adonhiran Reis et Ricardo Amado, tous deux au violon, ont peuplé la scène de l'Acropolium pendant près d'une heure et demie pour transporter les convives vers le monde merveilleux de la musique. L'évasion était scandée en deux parties. La première a été une mise à l'honneur des compositeurs brésiliens. Ainsi, la Suite Viajando pelo Brasil d'Ernst Mahle a ouvert le bal. Une suite lors de laquelle les musiciens ont donné le ton de la soirée : celui de la grâce. Puis, c'est l'esprit de Heitor Villa-Lobos qui a plané sur la scène avec le quatuor à cordes n° 5 où les rythmes se sont mêlés et alternés, chevauchés et succédé pour donner une variation enivrante dont la beauté se fait sentir à fleur de peau. La deuxième partie de la soirée a été une traversée de l'Atlantique qui s'est arrêtée aux portes de Prague en Tchécoslovaquie et a été consacrée au génie d'Anton Dvorak. Les quatre compagnons de scène ont interprété le Quatuor à cordes n° 12 « American ». Du lento au vivace en passant par l'allegro, le ton était saisissant. Le jeu du quatuor était un baume qui ravissait le cœur et l'âme. Un jeu acclamé par le public dont le ravissement s'est exacerbé lors du rappel où le quatuor a interprété une musique émouvante du compositeur argentin Astor Piazzolla écrite après la mort de son père. Ainsi, le Quatuor Raga a conjugué sensibilité au génie. La communion des acolytes a été un pur moment de plaisir où la musique a coulé à flot pour émouvoir. Venus d'orchestres différents, les instrumentistes ont apporté, chacun, sa touche personnelle, donnant à la formation une identité propre et particulière qui la distingue. Adhoniran Reis expliquera à la fin du concert, que la richesse du quatuor réside dans le regard exigeant que chacun porte sur la formation en particulier celui de son père Alceu Reis. Interrogé sur la collaboration d'avec son père, le violoncelliste dira que c'est intéressant et que dans le travail les liens familiaux cèdent la place au professionnalisme et à l'objectivité. Vous l'aurez compris, la musique chez les Reis est une histoire de famille qui passe par le quatuor dont le génie de Gabriel Marin et Ricardo Amado vient s'ajouter pour raviver la beauté du répertoire classique de l'entre deux rives…