L'Acropolium de Carthage et l'Ambassade du Japon ont offert aux habitués de l'Octobre musical une soirée mémorable au son du piano. Toshiki Usui était l'invité de la scène automnale carthaginoise ; une atmosphère conviviale et chaleureuse où le piano était le maître… Le nom de Toshiki Usui n'est pas inconnu dans la sphère classique. En effet, après des études à Tokyo puis en Autriche où il vit actuellement, le pianiste est titulaire de nombreux prix internationaux, collabore avec divers artistes et participe à plusieurs manifestations et festivals de musique classique. Invité par l'ONU, il a donné bénévolement des concerts dans les camps de réfugiés palestiniens. Les prestations de Toshiki Usui sont saluées par le public et sa notoriété s'accentue au fil du temps. L'Octobre musical est une nouvelle étape dans sa carrière, une étape au cours de laquelle, il a ébloui les convives par son talent et le choix d'un programme diversifié où le connu se joint au méconnu et le passé au présent. Dans sa première partie, le concert était placé sous l'égide de Ludwig Van Beethoven. A travers des morceaux du célèbre compositeur, Toshiki Usui a fait revivre les sonates dans une sensibilité accrue en se réappropriant la partition et en la ployant à son génie et sa perception. La deuxième partie, elle, était axée sur les compositeurs japonais contemporains. La « Litany » de Toru Takemitsu était suivie par le « Wind Wrought Offertorium for piano » de Michio Mamiya. Deux compositions qui illustrent la culture japonaise, celle de la suggestion, celle de l'économie de moyen qui ne manque pas de profondeur. Les compositions étaient semblables à des haïkus écrits en notes. Le silence omniprésent accentue l'intensité de la musique. Face à l'exaltation de la première partie, l'intimité de la deuxième était une autre manière d'aborder le piano. Toshiki Usui en a rendu toute la beauté et la magnificence dans ce programme hétéroclite ; un programme qui s'est achevé avec un hommage à Brahms. Vivement acclamé, Toshiri Usui jouera encore deux fois du piano en rappel répondant ainsi à la demande du public. Avec deux rappels et un talent incontestable, Toshiri Usui a conjugué son génie à l'atmosphère de l'Acropolium pour donner lieu à la magie : magie du moment que la musique accentue, conférant à la rencontre un aspect de retrouvailles, renouant ainsi avec l'excellence…