• Assaut sanglant ; 52 morts et 67 blessés - Le Temps-Agences - Cinquante-deux policiers et otages ont péri dans l'assaut lancé dimanche par les forces de l'ordre contre une église chrétienne de Bagdad où un commando avait pris une centaine de fidèles en otages, a déclaré hier le général Hussein Kamal, vice-ministre irakien de l'Intérieur. Ce bilan ne prend pas en compte les insurgés tués, a-t-il dit. L'opération, qui a fait également 67 blessés selon Hussein Kamal, a été revendiquée par «l'Etat islamique d'Irak», affilié à Al Qaïda. "Le bilan concerne les civils et les membres des forces de sécurité. Nous ne faisons pas la différence entre les policiers et les civils. Ce sont tous des Irakiens", a déclaré le général Hussein Kamal. Le commando armé a fait irruption en pleine messe dans l'Eglise de Notre-Dame du Salut, l'une des plus grandes du pays. Les ravisseurs réclamaient la libération d'activistes djihadistes emprisonnés en Irak et en Egypte. Dans un communiqué diffusé sur des sites radicaux, il est également indiqué que l'opération visait l'Eglise chrétienne copte d'Egypte. L'église Notre-Dame du Salut est située non loin de la Zone verte, le quartier sécurisé du centre de Bagdad qui regroupe de nombreux ministères et ambassades. Selon des témoins, les hommes armés, portant sans doute des ceintures d'explosifs, ont envahi l'église et abattu un prêtre. Ils ont menacé de tuer leurs quelque 120 otages, ont déclaré les responsables irakiens. Un membre de la police ne souhaitant pas être identifié, a déclaré que l'assaut lancé par les forces de l'ordre avait été extrêmement difficile car les ravisseurs étaient mêlés à la foule. Selon plusieurs responsables, les ravisseurs ont déclenché des ceintures d'explosifs ou lancé des grenades pendant le raid. Une rescapée a raconté avoir marché sur des cadavres, dans l'obscurité, en cherchant à sortir de l'église. "Il y avait beaucoup de corps", a-t-elle dit. Le député chrétien Younadam Kana a dénoncé l'action des forces de sécurité pendant la prise d'otages et souligné que l'absence de nouveau gouvernement en Irak huit mois après les législatives du 7 mars créait une brèche exploitée par les insurgés. "Cette opération heurte la crédibilité du gouvernement et sa capacité à gérer, préserver et imposer la sécurité et le maintien de l'ordre", a t-il déclaré. "En raison d'un manque de professionnalisme, et d'une action menée à la hâte par les forces de sécurité pour libérer les otages, de nombreux innocents ont péri", a-t-il déploré.