Le Temps-Agences - Les autorités allemandes ont décidé de relever mercredi le niveau d'alerte en matière de sécurité après avoir découvert l'existence d'un projet d'attentat visant le bâtiment historique du Reichstag, qui abrite à Berlin le Parlement, révèle hier Der Spiegel. Un extrémiste qui vit à l'étranger, a appelé à plusieurs reprises la police criminelle allemande (BKA) pour l'informer d'un plan visant à attaquer le Reichstag, indique l'hebdomadaire sur la foi de responsables chargés de la sécurité. Le chef de la BKA devrait donner hier une conférence de presse sur l'information du Spiegel qui a été jugée crédible par la police, selon la revue. Le palais du Reichstag a une forte portée symbolique en Allemagne. Le bâtiment, incendié sous le régime nazi en 1933, a accueilli le drapeau soviétique de la victoire en 1945, hissé par un soldat de l'Armée rouge parmi les ruines avant d'être restauré après la réunification du pays. Selon le témoignage de l'extrémiste recueilli par le Spiegel, le commando, composé de six membres, envisageait de tuer les personnes qu'il aurait prises en otage. Deux de ces membres se trouvent déjà à Berlin et quatre autres, dont un Allemand, un Turc et un Nord-Africain, doivent les rejoindre, a-t-il précisé. La date avancée pour l'attaque contre le Reichstag est février ou mars, selon l'hebdomadaire, alors que le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a évoqué des risques d'attentats prévus pour la fin du mois de novembre. Cette information a conduit les autorités à annoncer mercredi un renforcement des mesures de sécurité, notamment dans les lieux publics, comme les aéroports et les gares. Maizière a indiqué jeudi que Berlin redoutait des actes similaires à l'attaque qui a fait 166 morts en 2008 à Bombay. Dans un entretien au Bild am Sonntag, la chancelière Angela Merkel s'est efforcée de rassurer ses compatriotes en assurant que les forces de sécurité mettaient tout en œuvre pour protéger le pays. Par ailleurs, un responsable de la police namibienne a été arrêté avant-hier, deux jours après la découverte d'un colis suspect à l'aéroport de Windhoek au moment où il allait être chargé dans un avion à destination de Munich, a annoncé hier la police en Namibie. «L'homme arrêté est un officier de haut rang à l'aéroport au sein de l'unité de sécurité aéroportuaire de la police», a déclaré le chef de la police namibienne lors d'une conférence de presse à Windhoek, ajoutant qu'il y travaillait «depuis au moins cinq ans». «Nous ne savons pas encore si l'officier de police opérait seul ou avec d'autres personnes. Nous ne pouvons pas donner son nom car il n'a pas encore comparu. Il sera présenté devant la justice lundi», a-t-il indiqué.