Le Temps-Agences - L'Otan a décidé hier de transférer progressivement la responsabilité des combats à l'armée afghane d'ici 2014, mais continuera d'avoir un rôle de "soutien" au-delà, tant que le travail ne sera pas fini, a annoncé son secrétaire-général, Anders Fogh Rasmussen. "Nous avons lancé le processus par lequel le peuple afghan va redevenir maître de sa propre maison", a souligné Rasmussen lors d'un point presse à Lisbonne. Ce passage de relais devrait débuter au plus tard à l'été 2011, et se poursuivre jusqu'à la fin 2014. "Nous resterons après la transition dans un rôle de soutien", a-t-il déclaré. "Pour le dire simplement, si les talibans ou qui que ce soit d'autre attendent de nous voir dehors, ils peuvent l'oublier. Nous resterons aussi longtemps que nécessaire pour finir le travail", a-t-il affirmé. Il a précisé avoir signé avec le président afghan "un partenariat de long terme qui va perdurer au-delà de notre mission de combat". Ce tournant majeur et ces engagements ont été pris en présence du président afghan, ainsi que des 20 partenaires de l'Isaf, la force internationale sous commandement Otan, et du Premier ministre du Japon, Naoto Kan. D'autres grands acteurs en Afghanistan, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, ainsi que les dirigeants de l'Union européenne, étaient également présents. Le président américain Barack Obama a lui-même promis avant hier dans une tribune de presse que l'Afghanistan ne serait pas abandonné une fois transférée à l'armée afghane la responsabilité de la sécurité, actuellement assumée par les quelque 150.000 soldats des troupes internationales de l'Isaf. En Afghanistan depuis 2003, jamais l'Alliance atlantique n'a effectué une intervention armée aussi importante, aussi longue et aussi loin de ses bases et une certaine lassitude des opinions publiques occidentales se fait sentir. Après la mort vendredi d'un autre soldat, le bilan provisoire cette année est passé à 654 décès dans les rangs de la force internationale, un record. Au total, quelque 2.200 militaires étrangers sont morts en Afghanistan depuis le début de l'intervention sous commandement américain fin 2001. L'Afghanistan a été aussi à l'ordre du jour du sommet Otan-Russie qui s'est tenu avec le président Dmitri Medvedev hier après-midi, immédiatement après la fin de la réunion des dirigeants alliés. La Russie va élargir les droits de transit accordés à l'Otan pour l'acheminement par voie ferroviaire d'équipements destinés à l'Isaf. Désormais, les trains pourront aussi remporter du matériel au retour et non plus seulement à l'aller. ---------------- Appel pour la ratification de START Le Temps-Agences - Les ministres des Affaires étrangères de six pays européens ont lancé hier un appel solennel aux parlementaires républicains américains pour qu'ils ratifient le traité de désarmement nucléaire START avec la Russie, en marge du sommet de l'Otan à Lisbonne. La chef de la diplomatie danoise, Lene Espersen, accompagnée de ses homologues lituanien, letton, hongrois, norvégien et bulgare, a fait irruption par surprise au terme d'une conférence de presse organisée par la Maison Blanche pour prendre le parti du président Barack Obama face à son opposition au Congrès. Une grande partie des républicains au Sénat bloquent la ratification du nouveau traité START, signé en avril dernier par Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev à Prague, et qui prévoit une réduction de 30% du nombre de têtes nucléaires détenues par les deux superpuissances atomiques et des vérifications mutuelles plus transparentes. "Nous souhaitons vraiment insister sur le fait que pour nous, c'est vraiment de la sécurité de l'Europe dont il s'agit", a plaidé Mme Espersen. "Si le traité START n'est pas ratifié, ce sera un réel revers pour la sécurité européenne. Donc, bien sûr, nous pressons le Congrès américain, et nous espérons qu'il pourra ratifier le traité START aussi vite que possible", a-t-elle ajouté. Interrogée sur les raisons et les circonstances de sa prise de parole, Mme Espersen a assuré que son appel n'avait pas été téléguidé par la Maison Blanche. Elle a aussi fait remarquer qu'elle est dirigeante du parti conservateur de son pays et peu suspecte d'arrières-pensées idéologiques. Barack Obama a besoin d'une majorité qualifiée de 67 voix sur 100 pour obtenir la ratification, et le président a fait flèche de tout bois pour convaincre un groupe de républicains réticent à voter ce texte avant la fin de l'année. L'échéance est cruciale, car c'est à partir du 3 janvier 2011 que siégera le nouveau Sénat issu des élections législatives du 2 novembre. Les républicains y seront 47, contre 41 aujourd'hui, compliquant d'autant la tâche du président. Dix nouveaux élus, tous républicains, ont demandé jeudi que START ne soit pas examiné par la chambre haute avant janvier, "par respect pour les électeurs de (leurs) Etats". ------------------------- Sarkozy : « La défense antimissile répond à la menace iranienne » Le Temps-Agences - Nicolas Sarkozy a déclaré hier au cours d'une conférence de presse en marge du sommet de l'Otan que la menace à laquelle la future défense antimissile de l'Otan répond est iranienne. «Aucun nom ne figure dans les documents publics de l'Otan, mais la France appelle un chat un chat. La menace des missiles aujourd'hui c'est l'Iran», a-t-il dit lors de la conférence de presse. «Donc, si un jour l'Iran tire un missile vers l'Europe, il est certainement souhaitable qu'on puisse l'intercepter», a-t-il ajouté. Les dirigeants de l'Otan ont approuvé vendredi le principe d'un bouclier antimissile en complément de la dissuasion nucléaire. «Nous ne sommes pas obsédés par l'Iran, nous ne faisons pas le bouclier antimissile exclusivement pour l'Iran, mais je rappelle que le programme balistique iranien a été condamné par le Conseil de sécurité» de l'ONU, a encore expliqué le chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy a aussi tenté de rassurer la Russie, inquiète: le futur bouclier antimissile de l'Otan n'est pas dirigé contre elle. «La Guerre froide c'est fini, le Pacte de Varsovie c'est fini, l'Union soviétique c'est fini», a-t-il martelé.