• Manœuvres militaires américano-sud-coréennes, dimanche - Le Temps-Agences- Les Etats-Unis ont affiché hier leur soutien sans faille à la Corée du Sud et décidé avec elle des manoeuvres militaires communes dimanche, en réponse au bombardement par la Corée du Nord d'une île, qui a été condamné par la communauté internationale. Le président Barack Obama a réitéré le soutien "inébranlable" de Washington à Séoul et est convenu avec son homologue sud-coréen Lee Myung-Bak de lancer des manoeuvres militaires conjointes dans "les jours prochains", a annoncé la Maison Blanche. Ces manoeuvres navales, prévues avant la crise actuelle et qui engageront le porte-avions USS George Washington et des bâtiments sud-coréens, se tiendront de dimanche à mercredi prochain, ont annoncé les forces américaines en Corée. Le président Obama, dénonçant la "menace" posée par Pyongyang, a appelé la Chine à faire pression sur son allié. "Nous voulons nous assurer que toutes les parties dans la région reconnaissent que ceci constitue une menace sérieuse et continue dont il faut s'occuper". Les corps de deux civils ont été découverts sur l'île hier, portant le bilan officiel à 4 morts, ont indiqué les garde-côtes. Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Tae-Young, a annoncé le prochain déploiement de nouvelles batteries d'artillerie sur l'île. La communauté internationale a condamné l'attaque, qui survient après la révélation d'un nouveau programme d'enrichissement d'uranium nord-coréen. A l'exception notable de la Chine, qui s'est contentée d'exprimer sa "préoccupation". Les médias chinois ont rapporté hier le bombardement en évitant soigneusement de critiquer Pyongyang. La presse sud-coréenne a accusé le Nord de "crime de guerre" et appelé à riposter. Obama, qui dispose de 28.500 soldats en Corée du Sud, s'est refusé à spéculer sur d'éventuelles représailles militaires américaines. Mais il a expressément demandé à la Chine de "clairement signifier à la Corée du Nord l'existence de règles internationales qu'elle doit respecter". Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a lui aussi appelé Pékin à se joindre aux efforts pour retenir la Corée du Nord. L'état-major sud-coréen a indiqué que 170 obus avaient été tirés, dont 80 ont atteint l'île où se trouve un détachement permanent de l'armée. Le Sud a procédé à 80 tirs de riposte. Affirmant que la Corée du Sud avait tiré en premier, le commandement suprême nord-coréen a promis de lancer "des attaques sans pitié, sans hésitation, si l'ennemi sud-coréen osait envahir nos eaux territoriales ne serait-ce que de 0,001 mm". ------------------------ Des rescapés décrivent des scènes de «guerre» Le Temps-Agences- Encore très choqués au lendemain du bombardement par la Corée du Nord de leur île de Yeonpyeong, des rescapés sud-coréens ont assuré hier avoir vécu des scènes de guerre, en insistant sur le fracas des obus et le ravage des incendies. Kim Kil-Soo, un marin de 51 ans, était en train de se reposer dans le dortoir commun des pêcheurs de l'île, quand les premières explosions ont fait voler en éclats les fenêtres du local. "Nous étions hébétés et complètement perdus", a-t-il décrit. "J'ai entendu le bruit, à percer les tympans, des bombes qui tombaient". Dans sa fuite vers l'abri le plus proche, Kim aperçoit les dégâts provoqués par les obus dans des bureaux et dans les rayonnages d'un supermarché. "A cet instant, j'ai vraiment cru que la guerre avait éclaté", a-t-il affirmé. "C'était difficile de respirer, même quand on se trouvait dans l'abri, à cause de la fumée épaisse", a-t-il poursuivi. "Le village tout entier était plongé dans la fumée". ------------------------ La Chine, dans l'embarras Le Temps-Agences- Seule puissance à ne pas avoir condamné la Corée du Nord après ses tirs d'obus contre le Sud, la Chine se retrouve très isolée mais craint de mettre en péril sa propre stabilité si elle exerçait de fortes pressions sur Pyongyang, comme l'y poussent Washington et Tokyo. Les analystes soulignent aussi que le dernier coup d'éclat nord-coréen confirme le peu d'influence que Pékin exerce finalement sur son imprévisible et difficile voisin. Alors que les tirs mortels de dizaines d'obus de Corée du Nord contre l'île sud-coréenne de Yeonpyeong ont provoqué dans le monde un concert de condamnations, Pékin s'est borné à exprimer sa "préoccupation" et à appeler "les parties à la retenue".