La dame avait l'habitude de se rendre au domicile de son frère, résident à l'étranger, pour aérer les chambres et les dépoussiérer et s'assurer que le domicile est bien entretenu. Le jour des faits, comme d'habitude, la dame s'est donc rendue au domicile de son frère, et elle a constaté que la serrure de la porte était fracturée et la maison cambriolée et presque totalement vidée de son contenu. Elle s'est rendue de suite au poste de police où elle a déposé plainte contre inconnu(s). Les auxiliaires de la justice se sont déplacés sur les lieux pour procéder aux constats d'usage et relever les empreintes digitales. Suite à une enquête ordonnée par le parquet, les agents de l'ordre ont pu arrêter deux jeunes hommes qui se sont avérés être des cousins. Cependant ils ont nié avoir cambriolé le domicile mais ont déclaré que le soir des faits, ils ont été invités pour une beuverie par un autre cousin. Ils ont accepté l'invitation et se sont rendus dans un gîte installé en dehors de leur cité et y sont restés jusqu'à minuit. Au moment où ils s'apprêtaient à rentrer chez eux, ils ont remarqué un tas d'effets placés dans un coin. Ils ont demandé à leur cousin la provenance de ces objets, il leur a répondu qu'il préparait son mariage et qu'il allait transporter tous ces effets chez ses parents. Il leur a demandé, d'ailleurs de l'aider. Il a placé les effets dans des sacs et les deux jeunes hommes l'ont accompagné jusqu'au domicile de ses parents. C'est du moins la version qu'ils ont donnée au cours de leur interrogatoire. Ce troisième cousin est demeuré introuvable. Les deux jeunes hommes ont été traduits en état d'arrestation devant la deuxième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, où Interrogés, ils ont réitéré leurs déclarations données, aussi bien à l'enquête préliminaire que devant le juge d'instruction. L'avocat a plaidé l'absence de mauvaise foi de ses deux clients. Il a expliqué qu'ils ne pouvaient en aucun cas savoir que les effets qui se trouvaient entassés chez leur ami étaient volés. Par ailleurs et sur le plan pénal, la complicité implique une participation aux faits ou une collaboration directe ou indirecte avec l'auteur principal, en vue de tirer un profit ou un intérêt quelconque. Or rien de tout cela n'existe selon les pièces du dossier. L'avocat demanda sur cette base l'acquittement des deux accusés. L'affaire a été mise en délibéré.