Neuf ans de réclusion criminelle ont été requis hier contre Fabienne Levy, une ancienne commerçante jugée par la Cour d'assises de Moselle, en France, pour cinq vols à main armée contre des banques françaises et allemandes en 2006 et 2007. «Vous auriez demandé de l'aide, peut-être aurais-je requis une peine différente», a justifié l'avocat général, Caroline Charlier, qui a par ailleurs réclamé trois ans d'emprisonnement, dont deux ferme, à l'encontre du fils de l'accusée, Jérémie, aujourd'hui âgé de 21 ans, poursuivi pour complicité pour avoir conduit sa mère sur les lieux des braquages. A l'ouverture du procès lundi, Mme Levy avait expliqué son geste par sa volonté de se «venger des banques, du système». Les braquages, dont l'un avait raté, lui avaient rapporté près de 175.000 euros. Autrefois gérante de boutiques de prêt-à-porter, Fabienne Levy est longuement revenue au cours du procès sur les circonstances qui l'avaient fait basculer, notamment une condamnation prud'homale à verser 500.000 francs (plus de 76.000 euros) à l'une de ses anciennes employées qui l'a précipitée vers la faillite. S'en était suivi un divorce, puis la rencontre d'un nouveau compagnon, une mauvaise rencontre qui l'a impliquée dans un vol de voiture pour lequel elle a été condamnée à de l'emprisonnement ferme. C'est à la suite de cette expérience carcérale qu'elle s'est lancée dans le braquage de banques pour «se venger du système judiciaire et du système bancaire». Celui-ci ne lui avait pas permis de remonter la pente après sa faillite, a-t-elle expliqué. Décrite comme intelligente, titulaire d'une licence de droit, Mme Levy est surtout réputée être «fusionnelle» avec son fils, dont elle avait eu la garde après le divorce. Depuis le début des débats, l'accusée s'est montrée parfois exubérante, voire insolente face à ses juges, reprochant par exemple à la présidente de la Cour, Catherine Sammari, de lui couper la parole. Six mois de prison ferme pour le «Ninja» «6 mois ferme et 6 mois de sursis avec mise à l'épreuve» : telle est, selon l'un de ses avocats, Maître Devonec, la condamnation dont écope finalement le «Ninja.» Il devra aussi verser les dommages et intérêts demandés par la partie civile. «C'est beaucoup trop : il n'a fait aucune victime, blessé personne, rien cassé. Je trouve ça injuste», réagit Me Devonec. Interrogé sur son intention de faire appel, l'avocat du «Ninja» répond qu'il y a «peu de chances», dans la mesure où s'il fait appel maintenant, le temps que son client passe devant la Cour d'appel correspondra sensiblement avec le moment où il sortira de prison. Le 16 octobre dernier, en marge d'une manifestation parisienne contre la réforme des retraites, un manifestant encagoulé - rapidement surnommé le «Ninja»-, donnait un violent coup de pied dans le dos à un homme qui tentait d'empêcher un individu de défoncer la vitrine d'une agence bancaire, rue Diderot, dans le 11ème. Lundi, il était poursuivi pour «dégradations en réunion et en récidive, violences volontaires avec la circonstance aggravante de dissimulation de visage, refus de prélèvement biologique en récidive, et refus de prise d'empreintes digitales». Attaque d'une banque; 100.000 euros de butin Il était aux environs de 9 heures, hier matin, quand des individus ont lancé une voiture dans le distributeur automatique d'une agence bancaire de la BCP, dans le centre de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Le DAB venait d'être approvisionné, précise Le Parisien. Les braqueurs se sont enfuis à bord de motos, après avoir brûlé la voiture qui avait servi au casse. Le butin emporté par les malfrats est estimé à 100.000 euros. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis a été chargée de l'enquête.