. Abbas: "Nous n'avons pas besoin de ces tirs absurdes de roquettes" Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé hier à la fin des tirs de roquettes palestiniennes et à une trêve avec Israël, qui a maintenu la pression sur le Hamas en arrêtant plus de trente de ses responsables, dont un ministre, des députés et des maires. "Nous n'avons pas besoin de ces tirs absurdes de roquettes et ils doivent cesser afin qu'on puisse parvenir à une trêve réciproque avec les Israéliens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie", a déclaré M. Abbas. Il s'exprimait devant la presse à l'issue d'un entretien à Gaza avec le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana. Trente-huit Palestiniens --13 civils et 25 combattants-- ont été tués depuis le 16 mai dans des attaques aériennes israéliennes dans la bande de Gaza en riposte aux tirs de roquettes palestiniennes sur le sud d'Israël, qui ont fait un mort et plusieurs blessés. La dernière victime, une femme qui avait été blessée le 17 mai, a succombé hier. M. Abbas, qui se trouve depuis mardi à Gaza pour tenter de rallier les groupes armés à une offre de trêve susceptible de mettre fin aux raids israéliens, a émis le vœu d'obtenir une réponse positive à ses propositions dans les prochains jours. M. Solana a pour sa part appelé au "dialogue" entre Israéliens et Palestiniens "pour résoudre leurs problèmes comme le font les gens sensés". Il a aussi appelé à l'arrêt des tirs de roquettes sur Israël et aux raids israéliens. "La violence ne résout pas les problèmes", a-t-il dit. Après avoir concentré sa campagne contre le Hamas dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a arrêté hier en Cisjordanie plus de trente responsables du mouvement islamiste, dont un ministre, des députés et des maires. Les membres du Hamas, parmi lesquels figure le ministre de l'Education Nasseredine Al-Chaër, ont été arrêtés avant l'aube, notamment à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Le gouvernement palestinien a vivement dénoncé ces arrestations, son porte-parole, le ministre de l'Information Moustapha Barghouthi, les qualifiant d'"enlèvements". Il a appelé la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour mettre fin aux crimes commis par l'occupation dans les territoires palestiniens et imposer des sanctions sur Israël qui viole la loi internationale jour et nuit au lieu de punir la victime en maintenant le siège imposé à notre peuple". Les arrestations s'inscrivent, selon l'armée israélienne, dans le cadre de sa riposte aux tirs de roquettes palestiniennes, notamment par le Hamas, de la bande de Gaza vers le sud d'Israël. Le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a justifié ces arrestations. "Il s'agit d'un message adressé aux branches militaires des organisations terroristes pour qu'elles cessent leurs tirs de roquettes", a-t-il déclaré. M. Solana, interrogé sur le point de savoir s'il jugeait ces arrestations "justifiées", a répondu: "non". La France a condamné "de la manière la plus claire" ces arrestations et demandé "la libération immédiate" des responsables détenus. Dans la bande de Gaza, quatre nouveaux raids ont été menés avant l'aube faisant sept blessés. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, les attaques ont visé deux bureaux de change, une boutique et une voiture. L'armée israélienne a affirmé avoir attaqué "des bureaux de change et des commerces impliqués dans le transfert de fonds depuis l'Iran, la Syrie et le Liban pour financer les activités terroristes du Hamas et d'autres organisations". En outre, un agriculteur palestinien de 28 ans a été tué par des tirs d'un char israélien dans le nord de la bande de Gaza, près de la frontière avec Israël, selon des sources palestiniennes. L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.