Le Temps-Agences- Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu hier des négociations avec Israël sans un gel de la colonisation dans les territoires occupés, au moment où s'engagent d'intenses discussions diplomatiques pour sortir le processus de paix de la crise. Il s'exprimait après l'annonce mardi par les Etats-Unis qu'ils renonçaient à exiger l'arrêt de la colonisation juive en Cisjordanie occupée comme préalable à des discussions sur un accord entre Israéliens et Palestiniens. "Quels que soient les résultats des consultations (...) nous n'accepterons pas de négociations tant que la colonisation se poursuit", a déclaré Abbas après une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak au Caire. "Nous avons dit cela clairement aux Américains", a-t-il martelé, après que Washington eut fait savoir que ses efforts pour obtenir un gel de la colonisation avaient échoué. "Nous voulons savoir ce qui s'est passé exactement entre les Etats-Unis et Israël", a-t-il ajouté en confirmant qu'il rencontrerait lundi l'émissaire américain George Mitchell, qui revient dans la région. Le président de l'Autorité palestinienne a jugé "nécessaire d'avoir de claires références à la paix", ajoutant qu'il discuterait de toutes ces questions avec "le comité de suivi (de la Ligue arabe), puis avec la direction palestinienne, et ensuite il y aura une décision". Il n'a pas cependant dit s'il accepterait des négociations indirectes sous l'égide des Etats-Unis, qui ont avancé cette possibilité. La réunion de la Ligue arabe, initialement attendue ce week-end, devrait se tenir la semaine prochaine pour tenir compte de la rencontre Abbas-Mitchell de lundi, a indiqué le chef de l'organisation panarabe Amr Moussa. Les négociations de paix directes, relancées le 2 septembre, sont suspendues depuis la reprise fin septembre de la construction dans les colonies juives à Al Qods-est annexée et en Cisjordanie. Les Etats-Unis, après avoir annoncé leur recul sur l'exigence d'un moratoire sur la colonisation, ont assuré mercredi qu'ils visaient toujours un accord de paix à l'été 2011, bien qu'ils aient "modifié leur approche". Selon des sources officielles palestiniennes, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat devait se rendre hier à Washington pour rencontrer la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Abbas a promis qu'il n'y aurait aucune "rencontre secrète" avec des Israéliens à cette occasion. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad doit rencontrer aujourd'hui Mme Clinton, avant une conférence au cours de laquelle la chef de la diplomatie américaine doit expliquer la nouvelle approche de Washington. Le ministre israélien de le Défense Ehud Barak s'est pour sa part rendu mercredi soir à Washington et l'émissaire spécial du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Yitzhak Molcho, se trouve déjà aux Etats-Unis. ------------------------------ Israël Gaz lacrymogène potentiellement mortel contre des manifestants palestiniens Le Temps-Agences- L'armée israélienne a reconnu hier avoir utilisé contre des manifestants des grenades lacrymogènes potentiellement mortifères et interdites par ses propres règles de maintien de l'ordre, mais elle a promis que cela ne se renouvellerait pas. Le mouvement de défense des droits de l'homme israélien B'Tselem a fait état le premier de tirs de dizaines de ces projectiles à longue portée lors d'une manifestation pro-palestinienne le mois dernier dans le village cisjordanien de Nabi Salah. Dans un communiqué, l'armée fait savoir qu'elle a enquêté sur ces «allégations», qui se sont confirmées, et a "clarifié les règles" afin que cette entorse ne se reproduise plus. Selon une vidéo filmée par B'Tselem le 12 novembre et que Reuters a pu obtenir, les militaires ont tiré sur des manifestants des grenades frappées des mots "longue portée" en hébreu. Ces projectiles plus lourds que les grenades lacrymogènes ordinaires sont propulsés à une telle vitesse qu'ils sont pratiquement indétectables en vol, "ce qui les rend extrêmement dangereux", a déclaré Sarit Michaeli, porte-parole de B'Tselem. Ce qui les rend encore plus dangereux, a-t-elle précisé, c'est "la pratique de l'armée de les tirer directement sur les manifestants au lieu de les lancer au-dessus de la foule". Une enquête a été ouverte en juillet par la justice militaire israélienne sur les circonstances du décès d'un Palestinien, Bassem Abou Rahmeh, atteint mortellement à la poitrine par un tel projectile à longue portée durant une manifestation en avril 2009 dans le village de Biline. ------------------------------ Gaza Raids israéliens Le Temps-Agences- L'aviation israélienne a effectué une série de raids dans la bande de Gaza, quelques heures après des tirs de mortier qui ont fait un blessé dans un kibboutz du sud d'Israël, annonce l'armée. Trois cibles distinctes ont été visées par les appareils israéliens, a précisé un porte-parole militaire. Aucune victime n'a été signalée. Des militants du territoire palestinien ont confirmé que deux de ces sites étaient des camps d'entraînement. Au total, cinq obus se sont abattus en Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, administrée par le Hamas. Le blessé, dont les jours ne sont pas en danger, a été conduit par hélicoptère à l'hôpital de Beersheba, a précisé le porte-parole de l'armée israélienne. Les tirs en provenance de la bande de Gaza n'avaient pas fait de victime depuis mars. Un agriculteur thaïlandais avait alors été tué par un obus de mortier.