• De notre envoyée a Sousse Nadya B'CHIR - • A quoi servent nos champions s'ils jouent toujours dans les terrains locaux ? - • Convention de financement par l'AFD de quatre grands projets : enveloppe de 115 millions d'euros, 208 millions de dinars - Nous y voilà. 25 ans déjà, les Journées de l'Entreprise célèbrent cette année leur édition d'argent, sous le signe de « l'Entreprise face à ses défis ». Il s'agit sans doute de thèmes récurrents, mais dans un environnement économique déstabilisé par la récente crise mondiale, il importe de défendre son pré carré en se livrant à un nouvel examen des principaux atouts internes de l'entreprise afin de trouver réponse aux diverses questions se rapportant à la compétitivité, l'internationalisation, l'innovation etc. Hier au Port El Kantaoui à Sousse, a été donné le coup d'envoi de la 25ème édition des Journées de l'Entreprise en présence d'éminents experts et invités de marques venus de 25 différents pays et sous la houlette de M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, M. Béchir Tekkari ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. A l'exception de quelques uns à l'instar de Jean-Pierre Raffarin (ancien Premier ministre français), Donald Kaberuka (président de la BAD) et Hédi Djilani (président de l'UTICA). L'ouverture officielle eut lieu l'après-midi présidée, comme à l'accoutumée par M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre. « Cette année, nous allons nous focaliser davantage sur l'entreprise en procédant à notre autocritique, mais sans tomber dans l'auto-flagellation. Bien entendu, nous consolidérons nos bonnes habitudes de toujours rechercher à aboutir à des recommandations concrètes et efficientes. » Tels ont été les propos de M. Chékib Nouira, président de l'IACE (Institut Arabe des Chefs d'Entreprises), dans son discours inaugural. Pour ainsi dire que l'heure est venue pour toute entreprise d'entamer une auto-évaluation en vue de réfléchir sur les différentes recommandations susceptibles d'ouvrir la voie à davantage d'évolution en franchissant de multiples obstacles. M. Nouira d'ajouter : « Il est temps que nous ayons nos champions locaux, présents à l'international. Cette orientation, tient compte des priorités nationales tels la résorption du chômage et le maintien des équilibres généraux. » Certes, des champions nous en avons en Tunisie et dans presque tous les domaines. Mais pourquoi se suffire de l'activité de l'exportation quand on peut faire mieux : s'implanter à l'étranger ? C'est dans le cadre du premier panel s'est penché sur l'internationalisation de l'entreprise et son impact sur l'Economie. M. Dov Zerah, Directeur Général de l'AFD (Agence Française de Développement) a exposé les trois phases ayant constitué le processus d'internationalisation des entreprises. Des années soixante aux années 2000, le concept a pris forme : de la recherche de profit à travers le faible coût de la main d'œuvre dans les pays du Sud, à l'innovation –phénomène caractéristique en passant par la délocalisation des entreprises dans les pays émergents dans le but de s'accaparer plus de part de marché. Selon M. Zerah, le modèle économique de la Tunisie est typique depuis 50 ans, ce qui est un élément fondamental, s'ajoutant à cela le modèle sociétal fondé sur l'émancipation de la femme. Un modèle qui, par ailleurs, a permis à la Tunisie se tirer de la crise économique mondiale avec de moindre soucis dans la mesure où 20 milliards de dinars d'investissements publics ont été injectés. En outre, la question de l'implantation des entreprises tunisiennes dans le marché maghrébin fut posée, notamment par des opérateurs économiques de la région qui se sont surtout demandé pourquoi ce genre d'affaires ne décolle toujours pas ? Pourquoi il reste autant de difficultés à surmonter afin de s'établir en Algérie, au Maroc ou encore en Libye. Meher Bouchamaoui, PDG de la société Al Majd Holding a confié à l'assistance son expérience en la matière, précisant que pour son entreprise, certains freins ont fait partie du jeu de l'internationalisation, en l'occurrence sur le marché algérien, et que toutefois, le groupe a réussi son implantation sur de gros marchés avec sur la table d'importants investissements. Cependant, les choses ne sont pas toujours aussi simples et ne le sont pas pour tout le monde. Car, nous savons clairement, que beaucoup d'unités de production ont du mal à joindre les deux bouts lorsqu'il s'agit d'internationalisation et leurs entreprises finissent parfois même à être patraques. M. Afif Chelbi s'est exprimé à ce propos et en toute franchise, il a affirmé que déjà les échanges inter maghrébins sont quasi absents et manquent grandement de dynamisme et de croissance. Aussi Il importe donc de régler ce problème – à l'apparence indéfinie- dans les plus brefs délais dans le but notamment d'accélérer le processus d'internationalisation des entreprises dans la Région du Maghreb.