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Le Liban, les jihadistes et le jeu (dangereux) des généraux de l'ombre
Le Temps du Monde
Publié dans Le Temps le 28 - 05 - 2007

Alors que la guerre contre le terrorisme bat son plein aux quatre coins du monde, les groupuscules jihadistes continuent de pousser comme des champignons.
Dans le «petit» Liban, petit par l'étendue de son territoire, on dénombre quatre ou cinq nouveaux groupuscules jihadistes sunnites: Asbat al-Ansar, Ansar Allah, Jound al-Cham, Hizb Attahrir... Le dernier né, Fath al-Islam, fait parler de lui depuis huit jours au nord du pays. Comment ce groupe a-t-il vu le jour ? Qui sont ses membres ? D'où viennent-ils ? Qui les finance et les manipule ? Et pour quel dessein ? C'est à croire que les généraux de l'ombre n'ont pas retenu la leçon de l'Afghanistan. Ce pays nous a pourtant enseigné qu'on ne joue pas impunément avec les groupes jihadistes, car il arrive souvent que ces derniers, par un retour de flamme imprévu, se retournent contre leurs sponsors: les Américains en ont eu la démonstration avec Oussama Ben Laden, chef du réseau terroriste d'Al-Qaïda, qu'ils avaient aidé à s'implanter dans ce pays.

Ils sont une centaine, 200 voire 400 combattants, originaires de différents pays arabes de la région, notamment palestiniens, libanais, syriens, saoudiens, yéménites, égyptiens et jordaniens. Assiégés depuis le 20 mai par l'armée libanaise dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, près de Tripoli, au nord du Liban, les membres du Fatah al-Islam étaient-ils inconnus des services de renseignements de l'armée libanaise, qui contrôlent étroitement les camps palestiniens ? Ce que l'on sait, c'est que ces gens venus de nulle part se sont installés à Nahr al-Bared à partir de l'automne dernier et qu'ils ont fait parler d'eux pour la première fois, le 26 novembre 2006, en annonçant dans un communiqué la naissance de leur mouvement. Pendant des mois, ils se sont déplacés librement à l'intérieur et à l'extérieur du camp.

Des combattants étranges venus d'ailleurs
Avec leurs femmes voilées de la tête au pied, leurs enfants qui ne vont pas à l'école, leurs tenues bizarres mariant treillis et longues robes à la mode pakistanaise, leurs visages souvent masqués, leurs barbes longues, leurs armes neuves (kalachnikovs, M16, fusils et lance-roquettes), motos et 4x4, ces étranges combattants n'ont pas manqué d'intriguer les habitants du camp. Ces derniers les décrivent comme des gens secrets, sombres, repliés sur eux-mêmes et disposant de ressources financières énormes, qui tranchent avec la pauvreté ambiante. Ils ne se mélangeaient pas à la population, semblaient inoccupés et passaient leur temps à lire le Coran. Certains d'entre eux s'entraînaient en allant nager l'hiver dans des eaux gelées.
Dès leur installation dans le camp, les membres de Fatah al-Islam ont loué des maisons, des appartements et des terrains situés à la lisière du camp, près des vergers et de la plage, qu'ils ont d'ailleurs grassement payés. Ils disposaient aussi d'appartements luxueux avec vue sur mer à Tripoli, où ils ont entreposé des armes et se mettaient au frais quand ils n'étaient pas à Nahr al-Bared. Bien qu'ils étaient très réservés et secrets, il leur arrivait, parfois, de prendre à partie les consommateurs de bière ou les filles pas assez couvertes.
Selon les témoignages des habitants qui ont réussi à fuir le camp, les relations entre l'armée libanaise et ce groupe ont commencé à se détériorer à partir de la mi-février, à la suite d'attentats attribués à certains de leurs membres. A partir de ce moment là, en tout cas, l'armée a commencé à renforcer sa présence dans le camp et les combattants à construire des fortifications autour de leurs quartiers.
Officiellement, Fatah al-Islam est né d'une dissidence, en septembre 2006, du groupe palestinien prosyrien Fatah-Intifada, créé en 1982 et lui-même dissident du Fatah de Yasser Arafat. Son leader est un certain Chaker Al-Abssi, un Jordano-Palestinien de 52 ans, dit Abou Hussein, qui a combattu en Irak sous la direction d'Abou Moussaab al-Zarqawi, tué en juin 2006 par l'armée américaine. Il avait aussi été condamné à mort par contumace par un tribunal jordanien pour avoir trempé dans l'assassinat d'un diplomate américain, en octobre 2002.
Né en 1955 dans une famille déshéritée palestinienne à Ein al-Sultan, près de Jéricho, Al-Absi avait 12 ans quand il a fui avec sa famille en Jordanie après la prise de la Cisjordanie par Israël. Il a vécu dans le camp de réfugiés de Wehdat à Amman cinq ans, avant de recevoir le diplôme d'une école pour réfugiés dirigée par l'UNRWA.
Selon l'un des ses oncles, cité par l'AP, le jeune homme rejoint le Fatah d'Arafat à 18 ans. La même année, il quitte la Jordanie pour la Tunisie. En 1973, le mouvement lui accorde une bourse pour préparer des études de médecine à Tunis, cours qu'il abandonnera un an plus tard. Il se rendra en Libye, sera diplômé en 1977 d'une académie de l'armée de l'air et deviendra pilote professionnel. Au début des années 1980, il épousera une jeune Palestinienne rencontrée dans un camp de réfugiés au Liban. Il a aujourd'hui six filles et un garçon qui vivent avec lui, dans le camp de Nahr al-Bared.
Groupe fondamentaliste islamiste, Fath al-Islam n'a pas de liens directs avec Al-Qaïda, mais il revendique l'idéologie jihadiste du réseau terroriste de Ben Laden. De plus, une grande partie de ses combattants ont fait des passages plus ou moins longs en Irak, où ils ont combattu les troupes américaines. Le groupe s'est distingué, en février dernier, en perpétrant ses premiers attentats dans la montagne chrétienne, non loin de Beyrouth, au moyen de bombes placées dans des bus. L'armée libanaise a procédé à plusieurs arrestations parmi ses membres.

Des sponsors tout indiqués : la Syrie et l'Iran
Beaucoup désignent la Syrie comme étant derrière la création de Fatah al-Islam, d'autant que son leader avait fait de la prison à Damas avant d'être libéré en 2005. «C'est une imitation d'Al-Qaïda, ''Made in Syria''», a ainsi expliqué à l'AP (dans une dépêche daté du 21 mai) le commandant de la police libanaise, le général Achraf Rifi. A en croire les membres de la «Coalition du 14 mars», au pouvoir au Liban, connue pour son hostilité envers la Syrie, Damas aurait envoyé ces fondamentalistes pour déstabiliser le Liban, après avoir été contraint de mettre fin, en avril 2005, à 29 ans de présence militaire dans ce pays. L'objectif de la Syrie serait aussi, d'après eux, d'empêcher la création du tribunal international pour rechercher les assassins de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, dont la «Coalition du 14 mars» accuse les services syriens.
Les tenants de cette thèse avancent que la plupart des combattants sont arrivés au pays via la Syrie, et qu'ils ont pu traverser la frontière sans être inquiétés. Ce qui implique, selon eux, a minima, une décision de laisser faire par le régime syrien. Celui-ci voulait, au mieux, s'en débarrasser, au pire, contribuer à la déstabilisation du Liban.
Or, les autorités syriennes nient tout lien avec ce mouvement qu'elles accusent d'avoir voulu commettre des attentats en Syrie même. Il y a une douzaine de jours, un de principaux adjoint d'Al-Absi, Abou Laith le Syrien et son lieutenant, Abdel Rahmane le Syrien, ont été tués par les forces de l'ordre syriennes lors d'un échange de tirs à la frontière syro-irakienne. Cet incident montre que Fatah al-Islam n'est pas une simple marionnette manipulée par le régime de Damas, comme le soutient la «Coalition du 14 mars» et ses alliés occidentaux (notamment la France et les Etats-Unis). Il prouve aussi l'existence de liens entre ce groupe et le mouvement d'Al-Qaïda en Irak. Les douanes syriennes n'ont-elles pas saisi à plusieurs reprises des cargaisons d'armes en provenance d'Irak et destinées à des milieux fondamentalistes de la ville de Tripoli ?
Selon des sources proches de l'opposition iranienne, le Fatah al-Islam serait une création de... l'Iran. Ses membres sont tous sunnites, mais cela ne les empêche pas d'être complémentaires des chiites du Hezbollah pro-iranien, disent-elles. Et pour cause, les uns et les autres sont unis par une même hostilité envers Israël, les Etats-Unis et leurs alliés dans la région. Selon cette analyse, que nous retrouvons sur le site ''iran-resist.org'', Fatah al-Islam serait «l'allié invisible du Hezbollah et donc des mollahs iraniens».
Cette alliance entre sunnites et chiites pourrait paraître invraisemblable, parce que contre-nature. Ce n'est pas là l'avis des analystes d'''iran-resist.org'' qui répondent: le Hezbollah étant engagé dans un processus de blocage constitutionnel et le champ militaire étant resté inoccupé, le Fatah al-Islam aurait été créé pour remplir cette lacune et occuper l'armée libanaise afin de permettre au Hezbollah de poursuivre son effort de réarmement. Bien sûr, tout cela reste à démontrer... et à étayer par des preuves autrement plus tangibles.

''The Redirection'' ou l'attisement du conflit entre Sunnites et Chiites
Le mystère entourant Fatah al-Islam donne lieu à des thèses encore plus étranges. Dans une longue enquête publiée le 5 mars dernier dans le ''New Yorker'' sous le titre ''The Redirection'' (Le changement de cap), le célèbre journaliste d'investigations américain, Seymour Hersh - celui-là même qui révéla au monde le massacre de My Laï au Vietnam par l'armée américaine et, plus récemment, la torture dans la prison d'Abou Ghraïb en Irak par la même armée américaine - cite des sources du renseignement américain et des personnalités arabes, selon lesquelles des milieux proches du gouvernement de Fouad Siniora auraient financé des mouvements intégristes sunnites. Fatah al-Islam ferait partie de ces groupes qui ont bénéficié des largesses des milieux pro-saoudiens libanais, notamment le chef du Mouvement du Futur (MF), Saad Hariri, ou certains de ses conseillers, et l'ancien ambassadeur d'Arabie Saoudite à Washington, Bandar Ben Sultan. Selon M. Hersh, ce dernier serait en train de convaincre les Américains - qui n'en demandaient pas tant - de mettre en place une nouvelle stratégie visant à utiliser les fondamentalistes sunnites pour combattre les chiites en Irak, au Liban (le Hezbollah) et ailleurs.
«Alistair Crooke, qui a passé près de trente ans au MI6, le service de renseignement britannique, et qui travaille maintenant pour le Conflicts Forum, un think-tank à Beyrouth, m'a dit: ''Le gouvernement libanais est en train d'ouvrir un espace pour accueillir ces gens. Cela pourrait devenir très dangereux.'' Crooke a dit qu'un groupe extrémiste sunnite, Fatah al-Islam, avait fait sécession du groupe pro-syrien Fatah al-Intifada, dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban. Ses membres à l'époque étaient moins de 200. ''On m'a dit que, moins de 24 heures plus tard, ils s'étaient vu offrir des armes et de l'argent par des gens se présentant comme des représentants des intérêts du gouvernement libanais - certainement pour contrebalancer le Hezbollah'', a dit Crooke», raconte Hersh.
Pourquoi le gouvernement libanais jouerait-il avec le feu en essayant d'instrumentaliser des groupes extrémistes dont il sait qu'ils pourraient, à tout moment, se retourner contre lui ?
«Les officiels américains, européens et arabes auxquels j'ai parlé m'ont dit que le gouvernement Siniora et ses alliés avaient permis que de l'argent soit livré à des groupes sunnites radicaux dans le nord du Liban, dans la vallée de la Bekâa, et autour des camps de réfugiés palestiniens dans le sud. Ces groupes, bien que de taille réduite, sont perçus comme un tampon contre le Hezbollah; mais en même temps, leurs idéologies les rapprochent d'Al-Qaïda», répond Hersh. Qui ajoute : «Lors d'une entrevue à Beyrouth, un officiel du gouvernement Siniora a reconnu que des jihadistes sunnites opéraient à l'intérieur du Liban. ''Nous avons une attitude tolérante qui autorise la présence d'organisations de type Al-Qaïda ici'', a-t-il dit».
Dans un article intitulé «les dessous de la crise libanaise», mis en ligne le 24 mai sur le site de Counter Punch, un autre journaliste américain, Franklin Lamb, qui a pu enquêter à Nahr al-Bared pendant le cessez-le-feu, affirme détenir les clés de lecture permettant de comprendre l'enchaînement des évènements. Selon lui, le cambriolage nocturne qui a déclenché la bataille de Tripoli ne serait pas un simple acte de banditisme, mais une représailles contre les financiers de Fatah al-Islam qui venaient d'interrompre leurs versements aux miliciens. Mais d'abord comment les combats se sont-ils déclenchés ?
Le dimanche 20 mai, au matin, des hommes de la sécurité intérieure libanaise se dirigent vers un immeuble dans Tripoli pour arrêter des hommes impliqués dans une affaire de vol de banque. Des miliciens du Fateh al-Islam se trouvent ainsi encerclés dans l'immeuble. Les deux parties se tirent dessus. Peu après, des postes de l'armée libanaise, situés autour du camp, sont pris d'assaut par Fateh al-Islam, et 23 soldats sont tués. L'armée libanaise entre alors dans les combats et tire sur le camp.
Citant des membres de Fatah al-Islam et de Jund al-Sham, Franklin Lamb affirme que «ces groupes agissaient sur les directives de (...) Saad Hariri» et que leurs membres étaient payés, jusqu'à il y a deux semaines, jusqu'à 700 dollars par mois. Alors, comment le conflit entre ces deux prétendus alliés a-t-il éclaté ? Qu'est ce qui a amené à l'attaque de banque et à l'attaque de Nahr al-Bared ? Réponse du journaliste, citant des membres de Fatah al-Islam: «l'administration Bush s'est inquiété lorsque des gens comme Seymour Hersh ont commencé à s'intéresser à cette histoire, à un moment où le respect de la discipline [du secret] à la Maison Blanche était en chute libre. De plus, les services de renseignement du Hezbollah étaient au courant de [ces] activités et étaient en situation de retourner les deux groupes supposés déclencher une guerre civile entre chiites et sunnites, que le Hezbollah voulait éviter. La situation a commencé à se détériorer rapidement (...). Le MF a mis fin aux versements sur le compte du Fatah al-Islam (...). [Ce dernier] a alors tenté de négocier au moins le paiement d'indemnités de dédommagement, sans succès, et s'est senti trahi (...) Les miliciens ont alors cambriolé la banque qui leur délivrait des chèques sans plus de valeur. Ils ont été doublement irrités lorsqu'ils ont appris ensuite que le MF déclarait aux médias avoir subi des pertes bien plus importantes que la valeur dérobée, et qu'il pourrait ainsi abuser les assurances et finalement réaliser un profit énorme». La suite on la connaît...
Cette explication des événements tient-elle la route ? Oui, mais seulement sur le papier. Car on n'a pas encore de preuves tangibles susceptibles de la valider. Cette affirmation est valable aussi pour les autres explications avancées et qui attribuent la responsabilité de la création de Fatah al-Islam à la Syrie et/ou l'Iran. En attendant d'y voir un peu plus clair dans cette mystérieuse affaire, et en espérant qu'elle ne finirait pas dans un nouveau bain de sang dont les Palestiniens payeraient (encore une fois) le lourd tribut, nous ne pouvons que condamner les généraux de l'ombre, à la fois pompiers et pyromanes, qui croient pouvoir instrumentaliser les groupes extrémistes et qui, souvent, se font brûler par le feu qu'ils ont eux-mêmes allumé.


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