Le Temps-Agences - La police espagnole a réalisé hier un coup de filet anti-terroriste dans les milieux islamistes, procédant à 15 arrestations, principalement en Catalogne (nord-est), a indiqué le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué. Le réseau démantelé "effectuait un travail de prosélytisme et d'endoctrinement par l'enseignement radical des préceptes islamiques, à travers l'exaltation du jihad", selon le communiqué du ministère. Les personnes interpellées sont soupçonnées d'être liées à "diverses organisations terroristes implantées dans le nord de l'Afrique et dans d'autres pays" comme l'Irak, auxquelles elles auraient envoyé des combattants et qu'elles auraient aidé à financer. Parmi les 15 personnes interpellées, toutes "accusés de délits d'intégration d'une organisation terroriste", figurent treize Marocains et deux Algériens, selon le communiqué. Cette opération a été menée sous l'autorité du juge antiterroriste madrilène Baltasar Garzon. Les arrestations ont eu lieu dans cinq localités de Catalogne (nord-est), Barcelone, Badalona, Santa Coloma de Gramanet, Igualada et Mataro, ainsi qu'à Malaga (Andalousie, sud) et à Aranjuez (région de Madrid). Des perquisitions ont été effectuées aux domiciles des personnes arrêtées et la police a saisi du matériel informatique, des documents manuscrits, des agendas, des téléphones mobiles et des "documents sur le jihad", selon le communiqué. Cette opération est "étroitement liée" au réseau de "recrutement et de soutien logistique" démantelé en janvier dernier et dont "22 membres présumés avaient été arrêtés à Madrid, en Catalogne et au Pays Basque" (nord), a précisé le communiqué. Aucune des personnes arrêtées n'est mineure, selon le ministère de l'Intérieur, contrairement à une première information faisant état hier matin d'au moins un mineur parmi les interpellés. Depuis plusieurs mois, et plus particulièrement depuis les attentats perpétrés par la branche d'Al-Qaïda dans le Maghreb, au Maroc et en Algérie au mois d'avril, l'Espagne est particulièrement vigilante face à la menace islamiste. Le groupe terroriste a plusieurs fois mentionné dans ses récents communiqués Al Andalus, la péninsule ibérique sous domination musulmane entre les VIIIe et XVe siècle, comme référence mythique et territoire à reconquérir par le Jihad. Ce coup de filet intervient alors que se déroule depuis mi-février dans la capitale le procès des 29 accusés des attentats islamistes de Madrid du 11 mars 2004 (191 morts et 1.824 blessés), qui avaient été revendiqués au nom d'Al-Qaïda.