Les problèmes de l'environnement n'ont pas de limites. Ils nécessitent une réflexion de groupe qui va au-delà des frontières nationales. Dans cet ordre d'idées, un atelier méditerranéen est organisé à Tunis du 26 au 31 mai 2007 par l'Union européenne, le centre CIHEAM, l'Institut agronomique de Bari et le projet Medcosland, autour du thème : « Les ressources naturelles dans les régions méditerranéennes et leur utilisation respectueuse de l'environnement ». Quels sont les atouts de l'expérience tunisienne dans ce domaine ?
Des experts tunisiens, d'autres de l'Egypte, du Maroc, de la Syrie, de la Palestine, de la Turquie, du Liban, de la France, d'Italie, de la Grèce, d'Albanie, de la Jordanie d'Espagne, de Malte, de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie Herzégovine sont réunis à Tunis pour discuter des questions relatives à la lutte contre la dégradation du sol et la contribution au développement durable des régions côtières. A l'ouverture des travaux de l'atelier, Pr. Abderrazak Daâloul, Serétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques chargé des Ressources hydrauliques et de la pêche, devait rappeler que « l'agriculture tunisienne a réussi durant la dernière décennie à réaliser des résultats prouvant sa capacité à faire face aux défis ». Durant le dixième Plan ( 2002 - 2006 ), l'agriculture a participé de 12,6% dans le P.I.B., de 9,6% dans les exportations et de 10,6% des investissements. Elle a fourni 16 mille opportunités d'emplois. Pour consolider ces acquis, la prochaine étape verra la multiplication des efforts pour relever les défis avec une meilleure exploitation des ressources naturelles, surtout l'eau et le sol, tout en garantissant la pérennité et la continuité de ces ressources en les protégeant de l'érosion, de la désertification, de la salinisation, de l'invasion de l'urbanisation sauvage, de la baisse de la fertilité du sol, de la dégradation biologique...
Atteindre 95% de taux de mobilisation des ressources en eau Les surfaces agricoles en Tunisie couvrent 10,5 millions d'hectares dont 5,5 millions de forêts et de parcours. Cinq millions d'hectares sont consacrés aux différentes cultures dont 402 mille de périmètres irrigués. Les terres fertiles représentent 21% de la surface totale. Pour valoriser ces ressources, différentes stratégies ont été mises en place, comme le plan national de mobilisation des ressources hydrauliques, le plan national de conservation des eaux et du sol et le plan national de plantation de forêts et d'amélioration des parcours de pâturage. Ces plans ont permis de réaliser beaucoup d'acquis en matière de développement et de protection des ressources naturelles. Le taux de mobilisation des ressources en eau s'élève à 86% en 2006. L'objectif est d'atteindre 95% en 2011. Un progrès a été constaté dans la rationalisation de l'exploitation de l'eau par l'utilisation des techniques d'économie d'eau. Plus d'un million (1,262) d'hectares ont été aménagés pour maîtriser les facteurs d'érosion, de désertification et de ruissellement. La couverture des forêts représente 12,3% de la surface totale. Cette proportion doit s'élever à 16% en 2011.
Des informations précises Notre pays a accordé une bonne place aux ressources du sol en réalisant plusieurs cartes comme la carte biologique à l'échelle 1/ 500 mille. Elle est le résultat de plusieurs études de terrain et en laboratoires dans la République. Les cartes des ressources du sol à l'échelle 1/ 200 mille, incluent les facteurs propres au sol, les inclinaisons et le climat. Les cartes de protection des terres à l'échelle 1/ 50 mille couvrant tout le pays. Elles ont été réalisées depuis 1983 pour protéger les terres agricoles de l'invasion urbanistique. La carte du sol, selon le classement américain, a été réalisée à l'échelle 1/ 500 mille. Plusieurs études du sol ont permis d'orienter les utilisations des terres et de choisir les plantations en fonction des caractéristiques du sol. Dix - sept laboratoires régionaux pour l'analyse du sol ont été mis en place. Ils permettent de faire des analyses du sol, de connaître ses spécificités et ses faiblesses. Pour valoriser ces données, 24 cartes agricoles pour les 24 gouvernorats ont été confectionnées. Il s'agit de systèmes d'informations géographiques contenant des banques de données complètes sur le milieu naturel et les secteurs agricoles par gouvernorat. Elles peuvent être actualisées et enrichies pour s'adapter aux changements et à l'évolution de ces secteurs.
A la disposition de tous les intervenants Ces cartes tournent autour de quatre axes. Les cartes de base offrent un aperçu général sur les ressources et les spécificités naturelles et économiques de chaque gouvernorat. Les cartes d'utilisation des terres donne une image sur la situation actuelle de leur utilisation. Elles permettent de connaître la répartition géographique des différentes activités agricoles et la spécialité de chaque région. Les cartes des potentialités culturales permettent de connaître les spécificités en termes de production pour chaque région, en fonction de la qualité du sol, des eaux disponibles, des facteurs climatiques et du relief. Enfin, les cartes des capacités concurrentielles complètent les autres cartes en ajoutant des données économiques pour déterminer la capacité de chaque produit à faire face à la concurrence dans le cadre de l'ouverture de l'économie en général et de l'agriculture en particulier. Deux gouvernorats ont déjà mis leurs cartes sur le web. Cette opération sera généralisée à tous les gouvernorats durant cette année. Ainsi, tous les intervenants pourront les exploiter.