Les composantes de la société civile ont dénoncé, hier, les «incitations à la violence» aux quelles se livrent certains partis politiques ainsi que la « couverture médiatique partiale » de la chaîne satellitaire Al-Jazira. M. Touhami Héni, secrétaire général de l'Union régionale du travail de Sidi Bouzid, a déploré l'instrumentalisation à des fins politiques des revendications purement sociales et somme toute légitimes des jeunes de la région. « L'UGTT refuse toutes les tentatives de nature à inciter les jeunes à se livrer à des actes de vandalisme et de destruction des biens publics surtout après l'annonce du début d'exécution de projets de développement importants ». D'autre part, M. Héni a dénoncé les méthodes utilisées par la chaîne satellitaire Al Jazira pour couvrir les événements de Sidi Bouzid et d'autres villes. « Ces méthodes ne sont pas professionnelles puisqu'elles amplifient des incidents mineurs à l'heure où cette chaîne de présente comme le porte-flambeau des valeurs de l'objectivité et de l'impartialité », a-t-il précisé. De son côté, M. Raouf N'ciri , président de la section de Sidi Bouzid de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LTDH) a déploré les tentatives d'incitation aux troubles sociaux dont les auteurs ne sont autres que certaines parties malintentionnées et guidées par un agenda politique douteux. « A l'heure où tous les efforts devraient être déployés pour arriver à une accalmie durable et à un retour au calme, certaines parties continuent à tenter de semer la pagaille et à porter atteinte aux institutions républicaines », a indiqué M. N'ciri, soulignant la nécessité de trouver des solutions alternatives en matière de développement régional. Il a également appelé les autorités régionales à « relâcher les jeunes qui restent encore placés en garde à vue afin de calmer les esprits et de couper l'herbe sous les pieds de ceux qui cherchent à instrumentaliser les protestations sociales à des fins politiques ».