Le potentiel tunisien : 15mille étudiants dans le domaine des sciences du vivant; 20 mille disciples dans les sciences de la santé; 2500 enseignants-chercheurs et 3mille étudiants inscrits. - Un pôle technologique enclavé en pleine région de Sidi Thabet. Le site qui s'étale sur quelque 110 hectares est le seul espace de ce genre complètement dédié à la biotechnologie appliquée à la santé aux industries pharmaceutiques et aux sciences du vivant. Rien de nouveau en fait, à part le fait que le ‘'Biotechpole'' souhaite faire parler de lui. Histoire de mettre en exergue une spécialité qui nous fera suivre le peloton des pays qui ont déjà fait de la biotechnologie un choix stratégique. C'est du moins le souhait de M. Noureddine Bouzouia, le président directeur général du ‘'Biotechpole'' qui souligne en ce sens « la biotechnologie sert d'unité de mesure qui permet d'évaluer l'avancée des peuples. Notre but est de faire de la Tunisie une Euromed Valley d'ici l'an 2016. On ne se contentera plus, de ce fait, d'être un pays consommateur de biotechnologie, mais plutôt producteur en la matière. » Encore est-il, « qui veut voyager loin, ménage sa monture » dit le proverbe. Car pour y arriver il faut s'y préparer. Et M. Bouzouia en est paraît-il conscient car selon lui « La biotechnologie est une industrie capitaliste qui demande des moyens financiers qui se chiffrent à des milliards de dinars et bien entendu un capital humain. » Voilà pourquoi le ‘'Biotechpole'' fait actuellement des opérations marketing pour attirer des investisseurs qui y trouveront une plateforme industrielle propice à l'implantation de projets dans la spécialité de la technopole. Celle-ci est gérée depuis 2008 par une société anonyme soutenue par l'Institut Pasteur de Tunis, la société des Industries pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) ainsi que des institutions financières publiques et privées (STB, ATB, BH…). Le “Biotechpole'' s'est vu, entre temps, s'élargir pour accueillir outre le « Centre national des sciences et technologiques nucléaires » ( CNSTN), l' « Institut national de recherche et d'analyse physico-chimique » (INRAP) et « l'Institut supérieur de biotechnologie », institutions déjà établies, d'autres établissements comme le « Centre des ressources technologiques » et « la pépinière d'entreprises ». Cette dernière est la première pépinière en Tunisie destinée à la biotechnologie appliquée à la santé. Le but étant de détecter « les projets innovants dans la biotechnologie, industries pharmaceutiques et sciences de la vie appliquées à la santé et d'aider à l'émergence et au parrainage des jeunes entreprises en s'appuyant sur deux piliers d'intervention en proposant une solution d'hébergement à prix symbolique et en offrant un dispositif d'accompagnement individualisé » Selon M. Bouzouia ce projet est à 65% de réalisation et il sera fin prêt d'ici le mois de mars 2011. Recherche Notre interlocuteur qui est aussi professeur à l'Université de Tunis-EL Manar, explique que la biotechnologie présentera, par ailleurs, une plateforme de recherche et non des moindres dans le domaine de la biotechnologie appliquée à la santé puisque la technopole prendra en charge également des recherches ayant vu le jour dans d'autres institutions. « On a ainsi fait le tour de toutes les facultés de sciences, du nord au sud du pays. Parmi les 60 recherches qu'on a retrouvées, on en a choisi 15 dont 7 sont déjà fignolées », dit-il en nous présentant le cas d'un chercheur tunisien parvenu à expérimenter un nouveau vaccin antirabique. Mais il ne s'agit pas de s'en arrêter-là, car il était question pour la technopole de lui trouver un partenaire pour financer ce projet inédit. Et c'est chose faite, puisqu'il a été adopté par une société française spécialisée en la matière. En guise de conclusion, le PDG du pôle technologique a brossé un tableau riche sur la recherche en Tunisie qui selon lui, compte quelque 145 laboratoires dont la moitié est spécialisée dans les sciences de la vie et la biotechnologie. « Ils sont 15 000 étudiants dans le domaine des sciences du vivant et 20 000 disciples dans les sciences de la santé. Pour ce qui est de la recherche, ils sont 2500 enseignants-chercheurs et 3000 étudiants également inscrits dans ce sillage », explique-t-il. Un capital humain à considérer à sa juste valeur.