La chambre criminelle de la cour d'appel de Tunis a traité vendredi dernier une affaire de meurtre prémédité pour laquelle l'accusé a été condamné par le tribunal de 1ère instance de Tunis à une peine de prison à perpétuité. Cinq autres accusés de complicité dans cette affaire ont écopé chacun de 18 mois de prison ferme n'ont pas interjeté appel. Au cours de la soirée du 8 octobre 2008, et à la suite d'un appel téléphonique parvenu au tribunal de Tunis faisant part du meurtre d'un jeune homme dont le cadavre a été transporté à la morgue de l'hôpital Charles Nicolle pour autopsie. Des traces d'agression mortelle avec un couteau au niveau du cœur ainsi que deux coups de couteau au niveau de l'abdomen. Une enquête a été ouverte. Le rapport de fin d'enquête stipule que l'accusé principal a quitté le domicile de ses parents le même soir vers 19H et ce à la suite d'une altercation avec son père. En cours de route il a rencontré un type, voisin de quartier. Ce dernier lui a proposé de se taper une cuite quelque part en dehors de leur agglomération. Ils se sont ravitaillés en boissons alcoolisées et ont choisi un lieu isolé. Alors qu'ils s'apprêtaient à boire, un autre voisin qui passait par hasard, accompagné d'un de ses amis s'est fait inviter pour participer à la beuverie. Pendant qu'ils étaient en train de boire, la victime, un jeune connu par sa férocité et son caractère outrageux, a commencé à lancer à l'inculpé des slogans diffamatoires, et a même essayé de l'agresser. Sous l'effet de l'alcool, la réaction de l'inculpé a été très sèche puisqu'il n'a pas accepté les insultes. La réaction de la victime a été des plus violentes, il a continué de plus belle en traitant l'inculpé de féminité et s'est même permis de lui asséner un coup de poing. L'intervention des présents a mis fin à cette altercation et ils ont repris la discussion en buvant encore. Mais ce n'était pas pour longtemps car les deux autres compagnons sentant que la chose n'allait pas s'arrêter là et sous l'emprise de l'alcool les choses allaient prendre une tournure grave ils se sont éclipsés en laissant les deux autres terminer seuls ce qui restait à boire. Sans perdre de temps, la victime s'est approchée et a commencé à toucher l'inculpé dans certains points sensibles de son corps dans un but attentatoire à la pudeur. L'inculpé s'est levé et s'est enfui en se rendant chez lui. Mais les choses n'allaient pas s'arrêter là car la victime toujours agissant d'une manière offusque l'a rejoint et a commencé à lancer des pierres sur les fenêtres du domicile de l'accusé. A ce moment, l'inculpé ne pouvant plus accepter cette situation et toujours sous l'emprise de la colère ajoutée à l'alcool, il s'est armé d'un couteau et est sorti à la recherche de celui qui a dépassé les limites. En cours de route il a rencontré les cinq autres accusés qui ont décidé eux aussi de corriger le coupable. Ils ont entouré la victime et l'ont roué de coups de poings et de pieds. Profitant de cette situation l'inculpé a asséné quelques coups de couteau puis tous les six ont pris la fuite laissant la victime à même le sol dans une mare de sang. Devant la cour d'appel, l'inculpé a essayé de se disculper de l'accusation de meurtre prémédité en expliquant au juge que la victime voulait attenter à sa pudeur. Il n'a pas réagi mais a préféré fuir et rentrer chez lui. Apparemment la victime l'a rejoint et a commencé à lancer des pierres sur son domicile en criant devant tous ceux qui l'entendaient sa décision de venir au bout de ses intentions malsaines. Il a déclaré qu'il s'est armé non pas d'un couteau mais d'un tesson de bouteille voulant uniquement faire peur à la victime mais les coups sont partis. Il a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de le tuer. S'en suivit une longue plaidoirie de l'avocat qui a décortiqué cette affaire en essayant de convaincre les juges que l'accusé était réellement la victime devant les agissements du défunt. Son client a essayé de s'enfuir et d'éviter une mauvaise tournure mais c'est la victime qui l'a rejoint pour l'agresser encore verbalement et physiquement. L'avocat a expliqué que son client n'avait pas l'intention de tuer mais plutôt de se défendre. Il a prié le juge d'annuler le premier jugement et de réduire au maximum la peine. Ce n'était pas l'avis des juges qui, après les délibérations ont confirmé le premier jugement. Perpétuité.