Le slogan d'Henri IV « Paris vaut bien une messe », c'est-à-dire qu'elle vaut tous les sacrifices, est passé de mode. La France est demanderesse. Les visas accordés aux Tunisiens sont passés de 2595 en 2005 à 3500 en 2010. Et c'est le partenariat qui y gagne en intensité. - Avec plus de 12000 étudiants inscrits dans les institutions universitaires françaises, la France se place à la tête des destinations étrangères pour les étudiants tunisiens. Le bruit court que ce chiffre serait appelé à enregistrer un nouvel accroissement avec les dispositions visant à favoriser l'accès aux études en France pour nos étudiants qui le souhaitent. Contacté à ce sujet, M. Valéry Freland, conseiller de coopération et d'action culturelle - directeur de l'Institut Français de Coopération (IFC), confirme : « C'est une priorité pour l'Ambassade de France en Tunisie qui s'est engagée dans un processus d'amélioration de son dispositif afin de faciliter les conditions d'inscription universitaire et l'accès au visa d'études. D'ailleurs, La France et la Tunisie entretiennent des relations très denses dans le domaine universitaire, qui reposent sur l'excellence et la francophonie et nous accordons beaucoup d'importance à l'accueil des étudiants tunisiens en France.» Selon les statistiques, cette orientation est même conforme à la tendance au cours de ces dernières années : « Avec plus de 12.000 étudiants inscrits en 2010, l'augmentation se situe au niveau de 25 % par rapport à 2005. En 2010, plus de 5.400 étudiants tunisiens ont déposé un dossier de candidature auprès de CampusFrance, soit une augmentation de 45% en 2 ans. Ces résultats sont révélateurs de l'attractivité de l'enseignement supérieur français auprès des jeunes Tunisiens. Le nombre de visas d'études accordés est quant à lui passé de 2.595 en 2005 à plus de 3.500 en 2010, soit pour l'année écoulée près de 70% du nombre des candidatures déposées à CampusFrance. », précise M.Freland. Filières Concernant les universités de destination et les filières, parmi les nombreuses universités et écoles françaises qui comptent des Tunisiens parmi leurs étudiants, Paris, Marseille, Toulouse, Montpellier et Lyon sont les principales villes d'accueil. Quant aux formations suivies, elles concernent principalement les filières scientifiques et les écoles d'ingénieurs, mais nombreux sont les étudiants tunisiens qui s'inscrivent également dans les domaines de l'économie et de la gestion, de la santé, des lettres ou encore du droit. Ces étudiants s'inscrivent pour 70% d'entre eux en niveau master ou doctorat. Et le visa ? Or, la délivrance du visa est tributaire de la réussite de l'entretien personnalisé avec le conseiller CampusFrance, laquelle réussite est conditionnée par la maîtrise du français mais également par la présentation d'un vrai projet universitaire et professionnel. Par conséquent, ledit entretien « doit être considéré par l'étudiant comme une opportunité pour préciser son projet et se donner le maximum de chances de réussite. » Les cas de refus de délivrance de visas seraient, selon des informations puisées auprès de sources croisées, particulièrement auprès d'étudiants tunisiens, au fait que certains demandeurs de visas parmi les diplômés du supérieur ne prennent même pas la peine de s'informer au préalable sur les institutions universitaires ni même sur les villes de destination. Ils se montrent même incapables de justifier leurs motivations ni encore moins l'option prise pour telle ou telle faculté ou institut. Pour avoir son visa, il est nécessaire d'avoir un bon dossier, mais aussi, d'être convaincant lors des entretiens d'usage. A cet effet, outre la maîtrise de la langue française, il faut avoir le minimum de connaissances d'ordre géographique et culturel, du moins concernant les villes et les universités où l'on désire s'inscrire. Ce n'est guère difficile car il suffit, pour glaner les renseignements utiles de faire l'effort de naviguer sur les sites correspondants. Taieb LAJILI -------------------------- Conditions et conseils Selon des étudiants qui ont vécu une expérience en France, il est primordial pour des jeunes désireux de poursuivre leurs études à l'hexagone d'avoir une bourse tunisienne ou française, qui leur donne accès au logement dans les foyers universitaires et leur permet de vivre dignement ou du moins les débarrasse de certains soucis qui pourraient compromettre la poursuite de leurs études. Ou bien ils doivent pouvoir compter sur les moyens financiers fournis par les parents. Faute de quoi, ils seraient confrontés à des difficultés insurmontables. Livrés à eux-mêmes ils risquent d'être confrontés à des situations épineuses sources de dérives de toutes sortes : mauvaises fréquentations, squattages, ou alors travail contraignant au détriment des études. Pour le cas d'étudiants sans bourses, des fourchettes sont établies : cautionnement de près dix mille dinars-si l'étudiant ne justifie pas d'un certificat d'hébergement- et de près de la moitié, au cas contraire.